Parler à quelqu’un en toute sécurité est le début de la guérison : les bienfaits de la psychanalyse

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Parler à quelqu’un en toute sécurité est le début de la guérison : les bienfaits de la psychanalyse

Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Psychanalyse · 8 Septembre 2021
Tags: Psychanalyse
Parler à quelqu’un en toute sécurité est le début de la guérison

Parler, être écouté, être entendu et être compris sont les conditions par lesquelles il est possible de s’entendre, de se comprendre et se libérer.

Le prêtre catholique Maurice Bellet disait :

"Il arrive que quelqu’un vienne à quelqu’un d’autre avec le désir d’être entendu.
Le désir d’être entendu peut être confus, emmêlé, obscur à lui-même, préalablement travaillé, aller à l’encontre de lui-même, conditionné par de la peur. Mais, même à travers ces malheurs, le désir peut être puissant, vital.
Il arrive que ce désir trouve un lieu où il est écouté.
Écouter, c’est être là, l’oreille ouverte, et laisser se dire ce qui se dit.
Cette écoute nue est la relation nécessaire d’humanité, le ce-sans-quoi l’homme est pour l’homme le pur étranger, l’abîme d’absence.
Si je suis écouté, purement écouté, “j’ai tout l’espace pour moi, et pourtant il y a quelqu’un”. Je puis habiter la part de moi-même dont je craignais la folie, le chaos. Il m’est donné le lieu absolument sans danger, en sorte que le plus dangereux de moi-même, je puis enfin l’entendre."

Doctrine de libération et pratique thérapeutique, la psychanalyse permet avant tout l’acquisition d’une meilleure connaissance de soi-même, par la prise de conscience des processus inconscients qui agissent à notre insu et qui ont leur répercussion dans la vie quotidienne.

Le travail psychanalytique permet de conquérir son autonomie par une mise en œuvre de la volonté afin de guérir de certains symptômes, que l’on peut ressentir comme gênants dans son existence.

Les différentes manifestations de nos processus inconscients se traduisent essentiellement par des troubles du comportement, des troubles du sommeil, des troubles du langage, par des troubles relationnels, sexuels, voire des troubles de la pensée et bien d’autres formes encore de dysfonctionnements, de gênes, de souffrances et de malaises.

La survenue de ces troubles, la prise de conscience de leur importance comme facteur restreignant le bien être, par une personne qui en est affectée, au motif que ces symptômes l’empêchent de vivre, constitue le facteur déclenchant d’une consultation psychanalytique qui débouchera sur un travail analytique.

En somme, ces troubles sont souvent les facteurs déclencheurs d’une psychanalyse : ils sont tout à la fois le révélateur et l’expression d’une souffrance profonde qui exige un travail d’exploration et de recherche sur soi-même afin d’en identifier la cause première et de la traiter pour éradiquer le mal à sa source même. Cette source est au plus profond de notre être et c’est par le travail analytique et sa technique particulière que nous allons partir en quête de ce lieu où nous pouvons en permanence nous reconnecter avec nous-mêmes.

La technique psychanalytique est mise en œuvre par l’analyste. Elle va permettre à la personne qui suit une analyse de se découvrir elle-même, de repérer en elle de ce qui procède de l’activité de son inconscient, cause ses troubles et ainsi de les désarmer voire de les éradiquer.

Ces troubles, ces souffrances, ces manifestations de l’inconscient sont des symptômes qui constituent autant d’indices qui mettent sur la piste d’une souffrance psychologique.

La psychanalyse ne se propose pas de rechercher le soulagement immédiat, prioritaire, de ces souffrances. Même si, dans l’analyse, ce soulagement se manifeste souvent très rapidement : la personne prend conscience de ses souffrances parce qu’elle est guidée par l’analyste et elle les évacue, toujours avec l’aide de l’analyste.

L’analyste et l’analysant vont aller ensemble, dans une alliance thérapeutique, aux sources mêmes des maux. Viser l’origine de la souffrance afin de l’éradiquer est l’objet du projet analytique. (La thérapie des schémas a contrario se focalise moins sur l’origine de la souffrance mais plus sur les problèmes à résoudre – un choix thérapeutique est ainsi donné aux personnes).

Un traitement symptomatique, aussi efficace soit-il dans l’immédiat, comme un traitement médicamenteux peut supprimer d’emblée des symptômes qui se produisent, apportant souvent un soulagement immédiat. Cependant la cause des souffrances n’est pas traitée, et les symptômes réapparaîtront tôt ou tard.

Pour un temps, faire machine arrière

Ce qui est donc primordial si l’on veut aller à la racine du mal et si l’on veut se libérer non pas seulement de ses symptômes qui concrétisent une souffrance permanente, mais de la cause du mal, c’est d’en repérer et d’en explorer la ou les origines : c’est bel et bien cette recherche d’une causalité fondamentale qui constitue la psychanalyse et définit l’objet d’une cure psychanalytique.

En tant qu’exploration de soi, la cure psychanalytique se révèle une épreuve parfois pénible et peu gratifiante en ce qu’elle nous révèle des aspects peu glorieux de notre personnalité, mais c’est le coût personnel auquel il faut consentir pour cette aventure exaltante sur les chemins de la découverte de soi-même. Chemin de découverte qui ouvre à cette connaissance de soi à nulle autre pareille et qui est profondément nécessaire à qui entend essayer de vivre libre.

Personne aujourd’hui ne doute plus qu’accroître la connaissance du monde qui nous entoure est fondamentalement louable et constitue l’un des plus nobles projets humains.

Cependant, lorsque notre recherche s’adresse directement à une connaissance de soi-même, lorsqu’il s’agit de répondre à l’impératif socratique du « Connais-toi toi-même », alors nous n’avons pas affaire à une connaissance comme les autres : celle-là est primordiale, initiale, fondamentale, et conditionne toute notre vie.

En effet, les données que nous arrachons à notre inconscient ne sont nullement des informations comme les autres, comparables à des données scientifiques acquises, ou à des connaissances de l’ordre de la sagesse philosophique ou de la morale, et plus généralement à des informations de tel ou tel événement de la nature ou du monde qui nous entoure : elles sont bien plus que cela, dans la mesure même où ces connaissances nous permettent de mieux-être nous-mêmes et avec nous-mêmes.

La vue que nous avons des êtres qui nous entourent et de la nature qui nous environne change considérablement dès lors que nous savons enfin où nous nous trouvons, en quel lieu, à quelle altitude, bref comment nous nous situons dans cet immense ensemble que forme la vie.

En somme, la question de savoir où se place et en quel endroit se trouve l’observateur, et a fortiori l’acteur principal (nous-mêmes), est une information vitale, mais qui va de soi, voire qui va sans dire.

Devenir le commandant de bord

Il s’agit donc dans un premier temps de se découvrir et de se connaître soi-même, afin de faire au mieux pour se libérer autant que possible des interférences de notre inconscient et au moins d’en prendre conscience.

Puis, parvenir grâce à ce travail sur soi-même à être un peu plus maître chez soi par identification de la source de nos troubles, de notre malaise, de nos souffrances intérieures : voilà ce qui constitue un objectif thérapeutique, dans la mesure même où la psychanalyse nous libère du parasitage constant présent dans notre esprit.

Mettre un terme à ce parasitage, c’est mettre un terme aux souffrances et aux troubles qui jalonnent notre vie quotidienne et obscurcissent notre avenir.

Le programme et la cible d’une psychanalyse, c’est de révéler les constantes intrusions de notre inconscient dans la conduite de notre vie et d’en découvrir la cause qui nous laisse en permanence comme retenu en arrière avec une charge, une pesanteur, un poids qui pèse sur nos épaules, un frein, comme un boulet que l’on traîne et dont il nous faut nous libérer pour aller de l’avant.

Ce poids, ces freins que nous ne voyons pas clairement, car en permanence sous l’influence de nos humeurs, de nos pulsions, de certaines de nos habitudes, et que nous avons contractés sans nous en rendre compte au cours de certains événements de notre vie affective, sexuelle, familiale, relèvent du domaine de l’inconscient.

Un bon analyste ne laisse pas son patient tourner en rond

C’est dans la mesure exacte où la psychanalyse a pour objectif d’aider à découvrir et à traiter l’origine de ces maux qu’elle se constitue en tant qu’activité thérapeutique.

La psychanalyse n’est pas une activité directement soignante comme la médecine, qui a pour objet immédiat de soulager et de soigner, elle est une pratique à visée thérapeutique.

L’objet du savoir analytique ne porte pas sur la souffrance elle-même, mais la mise à jour des causes de cette souffrance. Elle va rechercher, dans le domaine de la vie psychique, bien au-delà du symptôme visible. (Le symptôme c’est la personne qui le formule, les causes du symptôme et donc de la souffrance c’est le psychanalyste qui va les faire découvrir à la personne – il va de soi que si une personne pouvait à elle seule découvrir les causes de sa souffrance, elle n’aurait pas besoin d’une analyse).

Soulager un symptôme immédiatement douloureux par voie médicale est évidemment un bien, mais le mieux et le plus judicieux est de traiter la cause de la souffrance.

Dire de la psychanalyse qu’elle est une pratique à visée thérapeutique est donc strictement exact.

La psychanalyse est donc une méthode de psychologie clinique, d’investigation des processus psychiques profonds et de la méthode thérapeutique issue de cette investigation.

Secret professionnel

Le secret professionnel strict est le contrat de la cure : le secret absolu préservé par l’analyste est la contrepartie de la franchise totale dont doit faire preuve l’analysant.

Contrairement à ce qu’imposent les nécessités d’une médecine contemporaine basée sur l’échange entre médecins, spécialistes, laboratoires médicaux, etc., au travers d’un dossier médical personnel prétendument confidentiel, il n’y a pas de « dossier psychanalytique ».

Les règles de la psychanalyse sont cette confidentialité absolue, cette liberté totale, qui est tout à la fois une condition de la cure comme règle impérative à respecter par l’analysant, et constitue dans le même temps la première étape du processus thérapeutique engagé par la psychanalyse.
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Pascal Patry



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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

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67000 Strasbourg

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