Michaël et les michaélites

Michaël et les michaélites

Sergeï Oligovitch Prokofieff

Dans une des dernières conférences que Rudolf Steiner a données dans la grande salle du premier Goetheanum, deux semaines seulement avant sa destruction à la Saint-Sylvestre 1922, il décrit une image impressionnante du lien entre Michaël et ses disciples terrestres, c’est-à-dire ces êtres humains qui, aujourd’hui, tentent, à l’aide de l’anthroposophie, d’entrer sur le chemin intérieur de la transformation du penser, chemin décrit dans le présent ouvrage.

Ce chemin intérieur commence par la transformation du penser terrestre, qui, initialement, n’est lié qu’aux qualités spatiales, et ensuite se change en un penser tel qu’il est lié au courant du temps vivant, et, enfin, peut entrer dans le monde spirituel. Michaël est un Esprit du Temps [1] - [2]

Par cela est atteinte la première étape du retour de cette intelligence, devenue humaine, vers Michaël qui, auparavant, l’avait gérée.

Cette image, ou plutôt, cette imagination, Rudolf Steiner l’a revêtue des mots suivants :

« La science qui, comme la science de l’esprit anthroposophique, spiritualise de nouveau le jugement émis dans l’espace, le rend de nouveau suprasen­sible, œuvre du bas vers le haut, tend, pour ainsi dire, ses mains du bas vers le haut pour saisir les mains de Michaël tendues du haut vers le bas. C’est ainsi qu’un pont peut se créer entre les êtres humains et les dieux ».

Après le Congrès de Noël, quand il put parler très ouver­tement et directement du Mystère de Michaël, Rudolf Steiner décrivit le but de ce chemin de la façon suivante :

« Michaël qui s’était efforcé de descendre, du Soleil sur la Terre, vers ceux qui contemplent le spirituel dans le cosmos, veut trouver place, dans les temps futurs, dans le cœur, dans les âmes des êtres humains terrestres ».

Pour atteindre cet idéal et saisir les mains de Michaël pour lui donner la possibilité d’établir son nouveau domicile dans les cœurs humains, il faut encore considérer et réaliser les deux étapes intermédiaires suivantes.

D’abord, on doit atteindre l’état dans l’âme humaine dans lequel « les cœurs commencent à avoir des pensées ».

Cela signifie trouver un passage des pensées liées à l’espace à celles qui se déroulent dans l’élément du temps et, par cela, sont les seules en mesure d’atteindre le contenu spirituel :

« Les pensées qui, aujourd’hui, cherchent à saisir le spirituel doivent venir des cœurs, qui battent pour Michaël en tant qu’ardent seigneur des pensées universelles ».

Pour que cela puisse se produire - et ce qui suit est seule­ment l’autre aspect du même processus -, on doit apprendre, à l’aide de l’anthroposophie et de ses communications sur le monde spirituel, à développer la faculté intérieure de voir partout dans le monde matériel l’activité du spirituel [3].

Car c’est seulement ainsi que l’on peut échapper aux tentations de notre civilisation terrestre actuelle dans laquelle, à notre époque et de diverses manières, règnent les puissances ahrimaniennes.

Pour cela, l’être humain a besoin d’une force intérieure particulière de son âme, la force du véritable penser spirituel, qui, partout, cherche la possibilité de comprendre le monde dans le sens de Michaël, et de le contempler avec ses yeux à lui.

« Michaël est l’esprit de la force. [...] Michaël doit nous imprégner de la force puissante qui peut voir au travers de l’élément matériel, et peut, en même temps, voir le spirituel dans le matériel [3], dans la mesure où le spirituel pénètre partout le matériel ». (Le monde matériel est l'oeuvre des Elohim [4]).

C’est seulement sur cette base que l’action du dragon ahrimanien peut être surmontée. Et, ainsi, Michaël lui-même regarde aussi, à partir du monde spirituel adjacent à la Terre, vers les actes des hommes et toute la civilisation terrestre.

Et c’est seulement dans la mesure où ces actes ne sont pas imprégnés des forces du dragon que Michaël peut accepter le monde.

« Il va son chemin en tant qu’être qui est comme un monde, n’acquiesçant à lui-même qu’en acquiesçant au monde et faisant, pour ainsi dire, descendre sur terre des forces issues de tous lieux de l’univers ».

Car il accepte seulement un monde qui ne contient rien d’ahrimanien.

Cette acceptation du monde par Michaël repose sur le fait que, nulle part et sous aucune forme, il n’accepte de compromis avec les forces d’opposition ahrimaniennes ou - pour parler en image - il maintient le dragon sous ses pieds.

En même temps, il vit avec la grande question de savoir s’il se trouvera sur terre des êtres humains qui pourront et voudront assumer cette même capacité.

C’est là son grand souci pour l’avenir de l’humanité, mais aussi pour l’état intérieur de disciples sur terre.

« Il sait que, pour lui, il maintiendra toujours Ahriman sous ses pieds ; mais qu’en sera-t-il pour les humains ? ».

À notre époque de liberté, il apparaît aux hommes comme le grand modèle pour tout ce qu’ils doivent atteindre dans cette époque michaélique actuelle.

« Mais, comme un acte majestueusement exemplaire, Michaël, dans le monde supra­sensible le plus proche du monde visible, peut réaliser ce qu’il veut réaliser ».

Le suivre dans cette mission signifie, avant tout, une absence totale de compromis vis-à-vis des puissances ahrimaniennes, qui, à notre époque, en tant que forces du dragon, œuvrent parmi les hommes.

Les êtres humains sont-ils capables, aujourd’hui, de fouler sous leurs pieds ces puissances d’opposition, en suivant ainsi l’exemple de Michaël ? Michaël nous donne la force pour le réaliser.

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Ce qui est ahrimanien dans nos sociétés se manifeste principalement par :

• Une focalisation excessive sur la matière et le matérialisme, poussant l'humanité à une vision du monde strictement physique.
• L'influence sur l'astralité humaine, encourageant des désirs et passions matérialistes.
• Une forme de savoir intellectuel et mécanique qui ne tient pas compte de la dimension spirituelle et ne nourrit pas l'ensemble de l'être humain.
• Une évolution historique marquée par l'accent sur la connaissance matérielle, au détriment de la connaissance spirituelle.

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Mais que l’être humain saisisse réellement cette force, cela reste une question ouverte, même pour ceux qui sont ses disciples sur terre.

La porte de la Société anthroposophique, en tant que véritable communauté michaélique existant sur terre, restera-t-elle fermée devant Ahriman, ou bien Ahriman déploiera-t-il aussi son activité anti-michaélique là où, en réalité, doit seulement régner la force michaélique ?

C’est, aujourd’hui, la question décisive pour la Société anthroposophique, et, tout particulièrement, pour son centre visible, le Goetheanum. Cette société réussira-t-elle, à partir des forces spirituelles issues du lieu où, il y a plus de quatre-vingt-dix ans (1923-1924), furent fondés les nouveaux Mystères michaéliques, à devenir un centre et une source à partir desquels les impulsions michaéliques peuvent et, même doivent s’écouler dans le monde actuel ?

Ou bien se laissera-t-elle pousser dans le tourbillon des forces ahrimaniennes qui veulent entraîner toute la civilisation terrestre dans l’abîme ?

Du point de vue de l’école de Michaël sur terre, cela signifie : cette école sera-t-elle en état de former une contre- image, une contre-force contre les tentations et les influences de l’école ahrimanienne souterraine qui œuvre déjà main­tenant si puissamment tout autour de nous ?

Les élèves de Michaël seront-ils capables, par un travail sérieux et tenace sur la substance ésotérique qui leur a été confiée, de paralyser ces multiples effets ?

Beaucoup de choses dépendent totalement de cela aujourd’hui.

Pour remplir cette tâche, l’être humain a besoin, avant tout, d’une certaine qualité qui appartient aussi aux vertus fondamentales de Michaël : un grand courage [6].

Car Michaël est l’esprit du courage, et il a seulement besoin, pour la réalisation de son but sur terre, d’êtres humains réellement pleins de courage.

« Michaël est un esprit puissant, et Michaël peut seulement agir avec des humains réellement pleins de courage, intérieurement totalement courageux ».

Et maintenant, on peut se demander : qu’en est-il aujourd’hui de cette qualité d’âme chez les anthroposophes ?

Possèdent-ils le vrai courage michaélique et en ont-ils fait la plus importante de leurs vertus ? Ou agissent-ils de plus en plus en se conformant seulement à ce qui s’impose à eux, venant du monde extérieur en tant que séductions ahrimaniennes ?

En ce sens, pour le mouvement anthroposophique et pour la Société anthroposophique, nous sommes, aujourd’hui, réelle­ment, à la croisée des chemins. Les épreuves sont là. Car, sans elles, aucun chemin d’initiation ne peut être suivi : l’épreuve du feu, l’épreuve de l’eau et l’épreuve de l’air [5].

Dans la première épreuve, on apprend à saisir le spirituel derrière le physique ; dans la deuxième, on est animé dans son activité par la lecture dans l’astral - et cela signifie, aujourd’hui, par les communi­cations de la science de l’esprit ; et dans la troisième, on élève ses propres actes vers Michaël, et, en conséquence, on doit trouver le courage d’attendre dans un espace vide, comme une pièce sans air, jusqu’à ce que Michaël rende, sur notre acte, son jugement sur les ordres des puissances supérieures.

Ainsi se forme, aujourd’hui, le chemin des nouveaux Mystères, le seul par lequel l’entrée de Michaël dans les cœurs humains est possible.

C’est seulement ainsi que le disciple de Michaël devient un véritable michaëlite.

"Lumière divine,

Christ-Soleil,

Réchauffe

Nos cœurs,

Illumine nos têtes"

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Source : Sergeï Oligovitch Prokofieff - Éditions Triades.

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Article psychothérapie lié : La véritable écoute est amour

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Notes :

[1] - Synthèse de ChatGPT de la définition de Michaël dans le dictionnaire de christologie de Maurice Nouvel

Michaël : Trois notions essentielles :

1. Rôle de Michaël à la fin de l'époque atlantéenne

Repousser les êtres lucifériens : Vers la fin de l'époque atlantéenne, Michaël, une entité spirituelle supérieure, a joué un rôle crucial en repoussant les êtres lucifériens vers le domaine terrestre. (C'est Michaël qui sous l'ordonnance de hiérarchies supérieures a provoqué la Chute et l'exclusion du Paradis afin que l'Homme accède à l'individuation et la liberté).

Émergence de la conscience personnelle : Alors que la matière physique se densifiait, les humains ont commencé à développer une conscience personnelle. Les entités spirituelles, y compris Michaël, se sont retirées de la vue des hommes.

Influence luciférienne : L'influence de Lucifer a attiré les hommes vers une plus grande matérialité, ce qui a été essentiel pour le développement de la conscience individuelle.

2. Michaël et la maîtrise des forces adverses

Gardien de l'abîme : Michaël est décrit comme détenant la clé de l'abîme et la chaîne pour enchaîner les forces adverses. Il est associé à la "face" du génie solaire, qui repousse les êtres rejetés dans l'abîme.

Vainqueur de la Bête : Michaël est celui qui vaincra la Bête à deux cornes, également appelée "le grand Dragon", symbolisant le séducteur ou les forces adverses. Cette vision le présente comme un protecteur divin enchaînant ces forces près de Dieu.

3. Michaël en tant que porteur de la lumière spirituelle depuis la fin du XIXe siècle

Éveil de la connaissance spirituelle : Depuis la fin du XIXe siècle, Michaël joue un rôle de précurseur en apportant la lumière de la connaissance spirituelle. Ce changement a ouvert la porte à une nouvelle ère où l'humanité peut accéder consciemment au monde spirituel.

Transformation de la pensée humaine : Michaël conduit les cohortes spirituelles et aide à transformer la pensée humaine, qui, après des siècles de matérialisme, peut maintenant s'orienter vers la connaissance spirituelle.

Relation avec le Christ : Michaël est décrit comme l'auxiliaire du Christ, apportant la lumière de la connaissance spirituelle tandis que le Christ ajoute la chaleur de l'amour humain universel.

Michaël joue un rôle crucial à plusieurs niveaux de l'évolution spirituelle humaine. À la fin de l'époque atlantéenne, il repousse les êtres lucifériens pour permettre à l'humanité de développer une conscience personnelle. Il est également le gardien et le maître des forces adverses, les enchaînant pour protéger l'ordre divin. Depuis la fin du XIXe siècle, Michaël apporte la lumière de la connaissance spirituelle, transformant la pensée humaine et préparant l'humanité à une nouvelle ère de conscience spirituelle, en coopération avec le Christ.

[2] - Question posée à ChatGPT

Michaël est un Esprit du Temps ?

Réponse :

Michaël (ou Michael) est considéré comme un "Esprit du Temps" ou "Archange du Temps". Steiner décrit les Archanges comme des êtres spirituels qui exercent une influence significative sur les époques et les civilisations humaines. Michaël, en particulier, est vu comme l'Archange qui préside actuellement l'époque moderne.

Rôle de Michaël en tant qu'Esprit du Temps

Guide de l'Évolution Spirituelle :

Michaël est perçu comme un guide spirituel aidant l'humanité à développer la conscience de soi et à progresser spirituellement.

Son influence est censée encourager le développement de la pensée libre et individuelle, ainsi que l'aspiration à des idéaux élevés de vérité et de connaissance.

Confrontation avec les Forces Adverses :

Dans la vision de Steiner, Michaël mène une bataille spirituelle contre les forces adverses qui cherchent à empêcher le progrès spirituel de l'humanité.

Il aide à surmonter les obstacles qui proviennent des tendances matérialistes et des influences négatives sur la pensée humaine.

Lien avec le Soleil et le Christ :

Michaël est souvent associé au Soleil et est vu comme un représentant du Christ, aidant à préparer l'humanité à recevoir la lumière spirituelle du Christ.

Il est décrit comme un porteur de la lumière spirituelle et de la vérité, combat les forces des ténèbres et de l'ignorance.

Époque de Michaël :

L'époque de Michaël a commencé vers la fin du XIXe siècle et continue à influencer l'humanité aujourd'hui.

Cette période est caractérisée par un éveil de la conscience spirituelle et une recherche accrue de la vérité intérieure.

Citations et Sources dans l'Anthroposophie

Rudolf Steiner :

Steiner parle de Michaël comme d'un guide spirituel qui soutient le développement de l'intelligence spirituelle et la conscience de soi.

Il a donné plusieurs conférences et écrits sur Michaël, notamment dans ses œuvres sur les Archanges et les cycles spirituels de l'humanité.

"L'Époque de Michaël" :

Dans ses conférences, Steiner décrit comment Michaël aide l'humanité à surmonter les forces matérialistes et à développer une vision spirituelle du monde.

Steiner voit Michaël comme un porteur de forces solaires, aidant à transformer la conscience humaine en un miroir de la lumière divine.

Conclusion

Dans l'anthroposophie, Michaël est effectivement considéré comme un Esprit du Temps, un Archange qui joue un rôle crucial dans l'évolution spirituelle de l'humanité. Il guide et inspire les êtres humains à chercher la vérité spirituelle, à développer une pensée libre et individuelle, et à combattre les forces adverses qui entravent le progrès spirituel.

[3] - Article lié : Vision

[4] - Quand  il nous est décrit qu'à la troisième période de la création terrestre,  il y eut une manifestation de la pensée cosmique durant laquelle les  Elohim séparèrent le liquide du solide et donnèrent à celui-ci le nom de  terre, c'est la méditation des Elohim qui est créatrice. Mais dans ce  qui émane ainsi au regard de leur méditation, il faut comprendre que les  Esprits de la volonté (Les Trônes) font apparaître une réalité objective au sein de  leur substance. C'est ainsi que les Esprits de la volonté agissent et  ont agi depuis le commencement dans toute la nature terrestre qui nous  entoure.

[5] - Article lié : Le baptême de l’eau, le baptême du feu et de l’esprit.

[6] - (Éph. 6, 10-18).