Cultiver un noyau spirituel et s’élever vers les mondes spirituels

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Cultiver un noyau spirituel et s’élever vers les mondes spirituels

Pascal Patry praticien en psychothérapie, thérapeute et astropsychologue à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Anthroposophie · Mercredi 29 Mai 2024
Tags: Cultivernoyauspirituelmondesspirituelsspiritualitécroissancepersonnelle
Cultiver un noyau spirituel et s’élever vers les mondes spirituels

Résumé de la première conférence du cycle « La science de l'esprit, une source d'impulsions pour la vie » intitulée : impulsions originaires de la science de l'esprit.

Dans cette conférence datée du 29 janvier 1906 et donnée à Dornach, Rudolf Steiner aborde la difficulté pour nous tous en général de comprendre et d'adopter la vie théosophique.

La théosophie vise à satisfaire les aspirations profondes liées à la vie spirituelle. Une idée centrale de la théosophie est la reconnaissance de la réalité du spirituel et de la dignité de chaque individu.

Il est souligné que, bien que les gens respectent généralement la liberté personnelle et évitent de blesser physiquement les autres, ils n'ont pas encore pris conscience de l'importance et de la réalité des pensées et sentiments spirituels.

Envoyer une pensée négative à quelqu'un est comparable à lui donner un coup physique. La haine et l'absence d'amour affectent l'âme d'autrui de la même manière que des blessures physiques affectent le corps.

Reconnaître cette réalité est essentiel pour devenir véritablement théosophe.

L'importance de reconnaître la réalité de l'esprit en nous-mêmes pour comprendre pleinement l'idée théosophique est cruciale. Dans une société évoluée, les individus évitent les conflits physiques, mais souvent les pensées et opinions divergentes et créent des divisions.

La Société théosophique a pour mission de promouvoir la sympathie et le respect de l'inviolabilité de la personne, en mettant l'accent sur l'idée de fraternité malgré les divergences d'opinions.

Le véritable esprit théosophique se manifeste lorsque les gens peuvent rester unis fraternellement même en ayant des opinions très différentes.

Cela implique de reconnaître et d'estimer profondément la dignité humaine de chaque personne et de voir en chacun un frère humain.

La capacité à collaborer et à s'unir avec les autres, malgré des divergences, est essentielle pour révéler les secrets et facultés profondes de notre âme, concrétisant ainsi les principes théosophiques.

La Société théosophique, fondée au dernier tiers du XIXe siècle, se distingue des autres mouvements spirituels par sa quête du spirituel et de l'immortalité humaine. Elle est considérée comme une version populaire des anciennes confréries occultes, notamment la confrérie des Rose-Croix fondée au XIVe siècle.

Ces confréries cultivaient la sagesse occulte en secret, visant à éveiller chez l'homme la conscience de son noyau éternel et à établir un lien avec les mondes supérieurs.

Les membres de ces confréries, souvent appelés "frères plus anciens" ou maîtres, guidaient l'humanité vers une compréhension plus profonde de l'éternel, atteignant des niveaux de sagesse avancés avant le reste de l'humanité.

Pour être admis dans ces confréries, les candidats devaient passer des examens rigoureux et prouver par leur caractère et intelligence qu'ils ne feraient jamais un mauvais usage des enseignements reçus.

Ils devaient garantir une compréhension et une disposition adéquates pour accueillir les plus hauts enseignements de la vie.

Rudolf Steiner affirme que beaucoup des grands événements et idées jusqu'à la Révolution française et le XIXe siècle ont été influencés par des confréries occultes. Ces groupes agissaient en secret, et leur influence passait souvent inaperçue. Une méthode typique consistait pour un membre de la confrérie à rencontrer "par hasard" une personne influente, comme un homme d'État, et à engager une conversation.

Ces discussions, bien que semblant fortuites et naturelles, étaient en réalité soigneusement orchestrées pour implanter des idées puissantes dans l'esprit de l'interlocuteur.

Il est mentionné que des personnalités comme Voltaire, Rousseau, et Lessing ont été influencées de cette manière, recevant des idées fondamentales lors de telles interactions, souvent sans réaliser l'importance de la personne avec qui ils parlaient.

Puis les actions influentes des confréries occultes ont diminué au cours du XIXe siècle, une période marquée par le matérialisme. Ces confréries et leurs grands maîtres de la sagesse et de l'harmonie des sentiments se sont retirés en Orient, cessant ainsi d'influencer l'Occident. Ce retrait a conduit à un changement significatif en Occident, soulignant l'importance du mouvement mondial de la théosophie pour comprendre les évolutions de cette période.

En 1841, des membres d'une société occulte cachée réalisèrent qu'il était nécessaire d'introduire un courant de vie spirituelle en Europe pour contrer le matérialisme croissant.

Cela créa une divergence d'opinions parmi les occultistes : certains, les conservateurs, préféraient le silence en raison des dangers de la diffusion des vérités occultes. D'autres estimaient que le danger du matérialisme était trop grand et qu'il fallait transmettre au moins les premiers éléments de la spiritualité à l'humanité.

Cependant, l'humanité avait perdu la capacité de comprendre et d'appréhender le monde spirituel, ce qui posait la question de la manière d'enseigner la réalité spirituelle à une humanité centrée sur le matériel.

Le mouvement théosophique est nécessaire en ce qu’il affirme que tout ce qui est matériel a son origine dans le spirituel.

Ainsi, la santé ou la maladie physique des hommes provient de leurs dispositions intérieures et de leurs pensées. Les pensées mauvaises d'une époque entraînent des conséquences physiques pour les générations suivantes.

Le matérialisme du XIXe siècle, qui a détourné les hommes du spirituel, entraînera des maladies et épidémies du système nerveux, semblables aux épidémies passées comme la peste ou le choléra.

La santé dépend d'une vision du monde spirituelle vraie et vivante, tandis que le matérialisme, en niant l'âme et l'esprit, engendre une épidémie spirituelle imminente.

La mission principale de la Société théosophique est de guérir l'humanité en éveillant la conscience du noyau spirituel de l'être, plutôt que de simplement diffuser des connaissances spécifiques comme la réincarnation et le karma.

Il faut insister sur l'importance de faire des concepts théosophiques le fondement spirituel de la vie des individus, car ils sont intrinsèquement sains.

La véracité des enseignements théosophiques ne repose pas sur des preuves scientifiques rigoureuses, mais sur l'effet positif qu'ils ont sur la vie.

La véritable preuve de la théosophie se manifeste lorsque ses enseignements conduisent à une vie saine.

Pour comprendre et valider la théosophie, il faut vivre et expérimenter ses principes au quotidien.

La Société théosophique est née pour enseigner à une humanité matérialiste du XIXe siècle l'existence de l'esprit.

Face à la difficulté de convaincre les gens de la réalité spirituelle, le mouvement spirite a émergé pour montrer l'esprit de manière tangible. Le spiritisme visait à fournir des preuves visibles de l'esprit, répondant ainsi aux sceptiques.

Malgré les décennies d'efforts dans les années 1860-1870, le spiritisme présentait des problèmes. Les phénomènes spirites existent et peuvent invoquer des entités d'autres mondes, offrant des preuves même aux matérialistes.

Cependant, la théosophie cherche à s'élever dans les mondes supérieurs par des moyens différents et plus profonds.

En supposant que les révélations reçues par l'expérience des participants aux séances de spiritisme soient vraies, ceux qui ont assisté à ces séances ont pu obtenir une preuve tangible de l'immortalité de l'âme humaine en entrant en contact avec des défunts.

Cependant, il est à souligner que ce savoir ne constitue pas l'essentiel et ne revêt pas une importance réelle pour la vie humaine véritablement supérieure.

Bien que la confirmation de l'immortalité puisse sembler être un progrès, la science de l'esprit diverge de cette conception en soulignant que la véritable signification et valeur de la vie humaine supérieure ne résident pas simplement dans la connaissance de l'immortalité, mais dans d'autres aspects plus profonds de l'existence spirituelle.

La science de l'esprit vise à élever l'homme jusqu'aux mondes spirituels, lui permettant d'expérimenter directement le spirituel dans le monde physique. En revanche, le spiritisme cherche à faire descendre le monde spirituel dans le monde physique pour le rendre tangible.

Le théosophe s'efforce de s'élever spirituellement pour comprendre le spirituel, tandis que le spirite cherche à ce que les esprits descendent jusqu'à lui pour être perceptibles à ses sens.

La science de l'esprit propose une approche où l'homme se modèle intérieurement pour comprendre les réalités spirituelles, tandis que le spiritisme cherche à rendre ces réalités tangibles dans le monde physique.

Il est bien difficile pour les hommes d'admettre la présence d'entités spirituelles supérieures, même dans les circonstances actuelles. Il se pourrait cependant que des hommes expérimentent l’apparition du Christ-Jésus aujourd'hui.

Néanmoins la vision de cette présence dépendra de la maturité des hommes à reconnaître ce qui vit là, juste à côté d'eux, dans le monde non visible aux sens.

Si le Christ-Jésus descendait aujourd’hui vers nous et ne se montrait pas tel que les gens se le représentent, ils ne le reconnaîtraient pas.

L’intention de la théosophie est de permettre le développement, la transformation de l’homme, afin de le rendre capable de connaître les mondes supérieurs.

Et là, il y a une difficulté pour la conscience de notre culture actuelle. Or ce qui importe, c’est que ce qui vit dans le monde supérieur n’est pas censé descendre jusqu’à nous, mais que nous nous élevions jusqu’à lui.

Nous devons nous rendre capables de nous élever jusqu’aux mondes supérieurs. Cela seul nous donne la faculté, quand nous partons d’ici au moment de la mort, d’atteindre de façon digne les mondes supérieurs.

Celui qui peut vraiment s’y reconnaître en Asie mineure par exemple, c’est celui qui a la carte, la carte qui se forme à partir de la vie.

Celui qui a déjà appris ici-bas à connaître ce qui l’attend là-bas entre dans un monde connu, il sait ce qu’il y a là-bas.

Les occultistes européens et américains dans les années 1970, passant du mouvement spirite au mouvement théosophique. Initialement, la tactique spirite impliquait de fournir des preuves de l'immortalité en faisant apparaître des morts dans les cercles spirites, grâce à des procédures émanant d'occultistes et de loges américains.

Cependant, cette approche fut abandonnée car elle s'est avérée non seulement inefficace mais aussi potentiellement nocive. Les occultistes ont réalisé que recevoir une preuve tangible de l'immortalité sans que cela ne conduise à un changement moral chez l'homme était non seulement sans valeur, mais pouvait être préjudiciable.

Les conséquences sont néfastes de recevoir une preuve matérielle de l'immortalité sans un changement moral concomitant. Il importe de mettre en garde contre le fait que ceux qui obtiennent de telles preuves peuvent abandonner l'aspiration à s'élever vers le monde spirituel et devenir matérialistes même dans leur conception du monde spirituel.

Ces individus croient au monde spirituel mais pensent qu'il doit être appréhendé avec des moyens sensibles plutôt que spirituels.

En conséquence, ils se révèlent moins préparés à reconnaître les réalités de l'au-delà, se retrouvant dans un état de rêve au kamaloka, cherchant constamment à s'éveiller sans en avoir la capacité.

Les expériences de l'au-delà nécessitent une adaptation à la vie sans le corps, ce qui est particulièrement difficile pour ceux qui sont fortement enracinés dans le matériel. Cette transition est ressentie comme un poids de plomb qui les entraîne à nouveau vers le monde physique.

Dans les années 1950 et 1960 un changement de direction dans le mouvement théosophique s’opère. Plutôt que de chercher à prouver la réalité du monde spirituel par des manifestations physiques, l'accent est mis sur le développement spirituel individuel.

Deux principes fondamentaux sont soulignés : la nécessité de cultiver un noyau spirituel pour protéger l'humanité des épidémies spirituelles et la possibilité pour chaque individu de s'élever vers les mondes supérieurs plutôt que de les attirer vers soi.

Ce changement vise à encourager les individus à évoluer vers des niveaux plus élevés de conscience spirituelle, favorisant ainsi un sentiment de fraternité et d'unité.

Pour étendre le concept de fraternité spirituelle l’analogie avec le corps humain et la Terre est adopté. L'idée est que chaque individu est comme un membre du corps terrestre, et que la perception d'une indépendance est une illusion due à notre mobilité sur la planète.

Cette fraternité est illustrée par l'idée que nous sommes tous interconnectés, formant ensemble un organisme plus vaste. Goethe est connu pour son concept de l'esprit de la Terre, soulignant que nous sommes tous partie intégrante de cette entité spirituelle qu’est la Terre.

Mettre en lumière la notion de fraternité spirituelle en soulignant l'interconnexion entre tous les êtres, tant sur le plan physique que sur le plan spirituel, voilà le point important.

L'humanité est un organisme, où chaque individu est un membre essentiel, et le progrès spirituel ne peut être réalisé sans le soutien et la présence des autres êtres, qu'ils soient humains, animaux, ou végétaux.

Cette interdépendance est illustrée par l'idée que même un juge, en position d'autorité, pourrait avoir été lié karmiquement à l'accusé dans une vie antérieure.

La fraternité est présentée comme une réalité spirituelle préexistante, et le développement spirituel de chacun devrait naturellement conduire à une conscience plus profonde de cette fraternité.

En négligeant la fraternité sur Terre, nous nous éloignons de notre véritable nature spirituelle et de notre potentiel collectif.

Nous voyons par là, la profonde signification de l'idée de fraternité dans le contexte théosophique. Il invite à mettre en pratique les idéaux théosophiques en comprenant profondément notre prochain, même en cas de divergences d'opinions importantes.

La véritable fraternité consiste à reconnaître à chaque individu le droit d'avoir sa propre opinion, sans que cela ne soit une cause de division.

La sagesse suprême est atteinte lorsque, malgré nos différences, nous restons unis par un lien d'appartenance.

Cette conception de la fraternité théosophique nécessite une compréhension plus approfondie et une intégration totale des idéaux théosophiques dans nos vies.





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