Ma pratique de la relation d'aide

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Ma pratique de la relation d'aide

Pascal Patry praticien en psychothérapie, thérapeute et astropsychologue à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Psychothérapie · Mardi 12 Mar 2024
Tags: relationd'aideaiderécouteactivesoutienempathiecommunicationbienveillance
Ma pratique de la relation d’aide

Dans ma pratique, je m’inspire des données de la psychologie humaniste développée par Carl Rogers.

Dans son livre "Le Développement de la personne" (1961), il explore des concepts clés de la relation d’aide centrée sur la personne. Pour lui, la congruence, l’empathie et le respect inconditionnel sont essentiels pour encourager le développement et par la même l’expansion personnelle.

Je trouve ses idées vraiment pertinentes, car elles m’aident à guider mes interactions avec les personnes que j’accompagne et elles ont montré leur efficacité.

Voici quelques questions soulevées pour l’orientation vers une relation d’aide efficace et optimale :

• Est-ce que je suis authentique et sincère dans mes interactions ?
• Est-ce que je parviens réellement à me mettre à la place de la personne que j’accompagne, à comprendre ses émotions et son vécu ?
• Est-ce que j’accepte pleinement la personne, sans jugement ni critique, et est-ce que je lui offre un espace sûr pour s’exprimer ?
• Est-ce que je suis vraiment à l’écoute de ses besoins, de ses émotions et de ses préoccupations ?
• Est-ce que je lui laisse la liberté de trouver ses propres solutions et de prendre ses propres décisions ?

En répondant de manière claire à ces questions, je m’appuie sur les principes de la relation d’aide centrée sur la personne et je m’assure d’adopter une approche respectueuse et efficace dans mon accompagnement.

Cette approche met en valeur ma confiance dans le potentiel d’enrichissement de chaque personne que j’accompagne et mon rôle de praticien en psychothérapie en tant que facilitateur de ce processus.

Selon ce que j’ai appris des concepts de la psychologie humaniste, l’authenticité joue un rôle déterminant dans la manière dont les autres me perçoivent en termes de fiabilité, de sécurité et de cohérence. Être vrai, c’est vraiment montrer qui je suis, sans cacher mes pensées, mes émotions ou mes motivations. Cela implique que je sois en phase avec mes valeurs, mes croyances et mes sentiments profonds.

Quand je suis vraiment moi-même dans mes interactions avec les autres, je construis une relation de confiance basée sur la transparence et la sincérité. Les personnes peuvent alors me voir comme quelqu’un sur qui elles peuvent compter, en qui elles peuvent avoir confiance, parce qu’elles sentent qu’il y a une cohérence entre ce que je dis et ce que je suis vraiment.

Dans le cadre de mon travail d’accompagnement, je comprends que lorsque je suis authentique, je crée un espace où la personne que j’aide se sent en sécurité pour explorer ses pensées, ses émotions et ses expériences. Ma présence est rassurante et favorise un climat de confiance qui encourage l’expression libre et le développement personnel.

L’authenticité est vraiment importante pour être considéré comme digne de confiance, car elle montre une intégrité personnelle et une cohérence entre ce que je suis et ce que je montre aux autres.

Dans ma pratique, je trouve déterminant de pouvoir exprimer clairement qui je suis. C’est étroitement lié à la conscience que j’ai de moi-même et à ma capacité à rester en phase avec moi-même.

Quand je suis conscient de mon identité, de mes émotions et de mes réactions internes, je suis mieux préparé à instaurer une relation d’aide efficace avec l’autre. Cette conscience de moi me permet de prendre du recul et d’évaluer objectivement mes propres réactions vis-à-vis de celles et ceux que j’accompagne.

Si je ressens des émotions comme la contrariété ou la tension lors de mes interactions avec eux, il est important que je le reconnaisse (je pense notamment au transfert et au contre-transfert sur lequel j’écrirai quelques lignes). Cette prise de conscience me permet de comprendre d’où me viennent mes émotions. Je peux ainsi les gérer de manière appropriée et ne pas les projeter sur autrui.

En étant attentif à mes propres réactions émotionnelles, j’évite de transmettre un malaise à ceux que j’accompagne, ce qui pourrait compromettre la qualité de la relation d’aide (Je pense ici à l’alliance thérapeutique sur laquelle j’écrirai également quelques lignes).

En travaillant sur ma propre progression et en développant ma conscience de moi-même, je peux continuer à évoluer et à améliorer mes compétences relationnelles, ce qui est bénéfique pour la qualité de l’accompagnement que j’offre.

Autre point que je trouve capital est celui de mettre en avant des sentiments positifs comme la chaleur, l’attention, l’intérêt et le respect. Ces éléments sont essentiels pour assurer le succès du soin psychique ; bien que ces éléments soient également fondamentaux dans toute interaction avec autrui.

Je suis conscient que maintenir une certaine distance émotionnelle peut être une réaction instinctive pour se protéger, surtout dans des contextes professionnels. Cependant, je comprends aussi que cela peut rendre la relation impersonnelle et peu enrichissante pour un patient. Personnellement, je pense que lorsque je suis capable de ressentir des sentiments positifs envers mon patient, cela contribue à créer un environnement thérapeutique plus favorable à sa libre expression et à l’élargissement de son développement.

Se pose également la question de savoir si j’ai une personnalité assez forte pour être autonome vis-à-vis des autres. Cela me pousse à réfléchir sur la notion de frontière personnelle et sur ma capacité à maintenir une distance émotionnelle tout en restant pleinement présent et engagé dans l’accompagnement des autres.

Pour moi, être autonome vis-à-vis des autres signifie avoir une base solide en termes d’identité et de bien-être émotionnel. Cela implique d’être capable de me détacher émotionnellement des problèmes et des émotions des autres, tout en étant empathique et impliqué dans le processus d’aide.

Pour préserver cette autonomie, je travaille en permanence sur moi-même et je développe des stratégies pour gérer le stress et les émotions inévitables qui se produisent lors des échanges. Cela passe par des pratiques de soin personnelles comme la méditation, la pleine conscience, et le soutien de mes propres réseaux sociaux et professionnels (Je suis supervisé par deux médecins, l’un psychiatre et l’autre psychanalyste et j’ai construit un cercle d’amitiés fortes).

Être autonome vis-à-vis des autres ne veut cependant pas dire être détaché ou insensible à leurs besoins et à leurs émotions. Au contraire, cela signifie pouvoir me centrer sur moi-même tout en restant disponible pour soutenir les autres de manière authentique et constructive.

En préservant mon propre équilibre et en maintenant des limites saines, je peux offrir un accompagnement plus efficace et durable tout en préservant mon bien-être personnel. Cela crée également un environnement de confiance et de sécurité pour ceux que j’accompagne, sachant qu’ils sont soutenus par un professionnel capable de rester stable et présent même dans les moments difficiles.

Avoir une assurance intérieure solide dans le travail d’accompagnement est pour moi une question fondamentale, car cela enclenche et favorise la capacité pour autrui à cheminer vers l’autonomie et l’authenticité ; cela est primordial. Cela implique également la reconnaissance et le respect du droit à chacun d’être lui-même, même si parfois les désirs propres, les opinions ou la prise en compte de conseils peuvent diverger.

Je sais que lorsque je ressens de la contrariété ou du mécontentement parce que l’autre ne suit pas mes conseils ou directives, cela peut indiquer un manque d’assurance intérieure de ma part, ou même une tendance à projeter mes propres besoins ou désirs sur lui (Conscience du contre-transfert).

En revanche, lorsque je suis vraiment capable de me réjouir de voir l’autre développer sa propre personnalité et suivre son propre chemin, même s’il diffère du mien, je sais que je suis sur la voie de l’assurance intérieure solide avec une adéquation profonde des principes de la relation d’aide centrée sur la personne.

Cette assurance intérieure me permet d’être flexible, empathique et respectueux envers l’autre, ce qui crée un environnement de soutien qui favorise son épanouissement personnel. De plus, cela renforce la relation de confiance, ce qui rend la collaboration plus efficace et plus enrichissante.

Un autre aspect est la capacité à se plonger pleinement dans le monde émotionnel et les perspectives personnelles des autres, ce qui est essentiel dans la relation d’aide, surtout dans cette perspective centrée sur la personne qu’est celle de Carl Rogers.

Pour moi, l’empathie la plus large possible implique une ouverture d’esprit et une sensibilité particulière aux expériences et aux émotions de l’autre. Cela veut dire vraiment comprendre et ressentir ce que l’autre traverse, sans projeter mes propres perspectives ou jugements.

Pratiquer une empathie aussi large et profonde que possible me demande de mettre de côté mes propres préjugés, croyances et expériences, et de me concentrer entièrement sur ce que l’autre essaie de me communiquer. Cela nécessite une écoute active et attentive, ainsi qu’une capacité à reconnaître et à valider les émotions de l’autre, même si elles sont différentes des miennes.

Pour moi, reformuler clairement ce que l’autre essaie d’exprimer est une technique précieuse dans la pratique vers l’idéal d’une empathie totale. En reformulant les paroles de mon patient de manière précise et sans y ajouter mes propres interprétations, je lui offre une validation de ses sentiments et je l’aide à clarifier ses pensées (Si je comprends bien ce que vous me dites…). Cela lui donne le sentiment d’être réellement compris et soutenu, ce qui est essentiel pour établir une relation de confiance et de soutien mutuel.

En adoptant une attitude empathique, je crée un espace sûr où l’autre se sent libre d’explorer ses émotions et ses expériences, ce qui favorise son processus d’amplification personnelle et de développement.

Un autre angle de la relation est la capacité d’accepter toutes les facettes d’une personne ; ce qui est essentiel.

Accepter quelqu’un tel qu’il est, c’est reconnaître et valider toutes les expériences qu’il a traversées, ses émotions, ses pensées et son comportement, sans jugement ou critique. Cela me demande d’avoir une attitude d’ouverture et de tolérance, où je peux accueillir pleinement la personne dans son ensemble, même si certains aspects de sa personnalité ou de ses actions peuvent m’être difficiles à comprendre ou à accepter.

Je crois que communiquer cette attitude d’acceptation passe encore et toujours par une écoute empathique et une vraie présence. Cela peut se manifester à travers des gestes, des expressions faciales, un langage corporel ou verbal qui montrent à l’autre que je le comprends et que je le respecte.

Si je rencontre des difficultés à accepter quelqu’un comme il est, je sais que cela peut compromettre la relation et rendre plus difficile tout progrès ou changement. La personne peut sentir ce manque d’acceptation, même si je ne l’exprime pas explicitement, et cela peut nuire à la qualité de la relation et au travail thérapeutique dans son ensemble.

Lorsqu’un tel phénomène apparaît, je me ressaisis rapidement pour comprendre que le rejet de ma part est souvent lié à mes propres peurs, préjugés ou problèmes personnels. C’est pourquoi je pense qu’il est important pour moi, et pour quiconque est dans une relation d’aide, de travailler sur mon propre processus d’acceptation de moi-même et des autres, afin de créer un environnement thérapeutique sûr et propice au changement.

L’importance de faire preuve de délicatesse dans la relation d’aide est vraiment incontournable pour établir un environnement sûr pour la personne. Cela est favorable à l’exploration des conflits et des émotions. À ce propos, Carl Rogers met en avant combien de petits détails peuvent avoir un impact considérable sur la perception d’une potentielle menace par le patient. Ce tout petit rien en consultation qui va ramener le patient « à ce gros tout » vécu dans l’enfance et qui soudainement refait surface.

C’est pourquoi des éléments comme le ton de voix, le volume ou même le choix des mots peuvent influencer énormément la manière dont le patient perçoit la situation en thérapie. Un ton de voix trop forte ou des mots qui ne correspondent pas aux sentiments du patient peuvent être interprétés comme menaçants et mettre en péril le climat de sécurité nécessaire à la relation d’aide.

Pour moi, agir avec délicatesse dans la relation d’aide signifie être attentif à ces détails et adapter mon langage et mon comportement en fonction des besoins et des sensibilités du patient. Cela demande une écoute attentive, une empathie profonde et une sensibilité à la manière dont mes actions peuvent être perçues par l’autre.

En maintenant un environnement respectueux, non menaçant et empreint de délicatesse, je crée un espace où le patient se sent en sécurité pour explorer ses émotions et ses conflits internes. Cela favorise un processus de croissance et de transformation personnelle qui est vraiment bénéfique pour lui.

Sur l’importance de permettre au patient de se libérer de la peur d’être jugé.

Nous sommes souvent soumis à des jugements tout au long de notre vie et plus particulièrement au cours de notre enfance, ce qui peut générer une crainte profonde du jugement chez les personnes prédisposées. Dans le cadre de la relation d’aide, il est important que je crée un espace où le patient se sent en sécurité pour explorer ses pensées, ses émotions et ses expériences sans craindre d’être jugé ou critiqué.

L’évaluation, qu’elle soit positive ou négative, peut effectivement entraver le processus de développement personnel du patient en le rendant dépendant du jugement extérieur. En maintenant une relation exempte de tout jugement de valeur, je favorise le développement du patient en l’encourageant à puiser en lui-même les ressources nécessaires pour progresser et changer. Ôter l’aiguillon de la culpabilité.

Pour moi, partager la joie ou le bonheur du patient lorsqu’il exprime des sentiments positifs est un exemple de véritable partage qui ne nécessite pas d’évaluation. En exprimant mon empathie et ma reconnaissance pour ses succès ou ses progrès, je renforce notre relation de confiance et de soutien mutuel, sans juger ses actions ou ses sentiments.

En permettant au patient de se sentir totalement accepté et compris, sans crainte de jugement, je crée un environnement thérapeutique sûr qui favorise l’exploration personnelle. Cela lui permet de développer son autonomie et sa capacité à prendre en charge son bien-être et sa vie.

Percevoir chaque individu comme un être en constante évolution est un autre point fondamental.

Si je considère quelqu’un comme une personnalité figée, enfermée dans les limites définies par son passé (et potentiellement par le mien), je risque de restreindre mon propre champ de vision et de contribuer à renforcer la perception de la limitation que la personne pense avoir d’elle-même. Cela influence les interactions et l’approche que nous avons l’un envers l’autre. Une telle attitude empêche de reconnaître et de soutenir le potentiel évolutif de l’être.

En revanche, lorsque je perçois chaque personne comme participante de son propre processus d’évolution, j’adopte une attitude plus ouverte et plus inclusive qui permet de dépasser les limites du passé et les étiquettes préconçues (Préjugés). En reconnaissant et en honorant le potentiel de changement et d’élévation de chaque personne, je crée un environnement thérapeutique qui encourage la réalisation des capacités et des aspirations inhérentes à chacun.

En tant que praticien en psychothérapie, mais également en tant qu’astropsychologue et psychanalyste, mon rôle est d’accompagner et de soutenir chaque individu dans son processus d’évolution, en lui offrant un espace sûr et bienveillant pour explorer ses pensées, ses émotions et ses expériences. Cela implique que je reste ouvert aux changements et aux transformations potentielles, et de croire en la capacité de chaque personne à trouver son propre chemin vers le bien-être.

En percevant chaque individu comme un être en évolution, je contribue à élargir toutes les perspectives dans le champ des possibles et j’encourage le développement continu de chacun, créant ainsi des opportunités de transformation et d’épanouissement personnel.

La relation thérapeutique s’applique à de nombreux secteurs de la vie :

• Familial

Concernant les enfants par exemple, il s’agit de prendre le temps de les écouter pleinement tout en reconnaissant leur individualité et en les encourageant à exprimer librement leurs émotions, afin de créer un environnement familial basé sur la confiance, le soutien et l’évolution.

• Professionnel

Dans le monde professionnel, une communication fondée sur l’authenticité et la reconnaissance de l’individualité de chaque membre de l’équipe sont essentielles pour créer un environnement de travail positif et productif. En encourageant l’expression libre des idées des émotions, tous les membres de l’entreprise se sentiront valorisés et impliqués dans leur travail, ce qui contribue à améliorer la performance globale.

• Éducatif

En ce qui concerne l’éducation, je pense que les enseignants qui offrent chaleur, attention, intérêt, affection et respect à leurs élèves créent un environnement d’apprentissage propice où les élèves se sentent en sécurité pour explorer de nouvelles idées, poser des questions et prendre des risques intellectuels. Cela motive les élèves, renforce leur estime de soi et favorise leur réussite.

En appliquant les principes fondamentaux de la relation d’aide, que ce soit dans la famille, au travail ou à l’école, chacun de nous peut créer des environnements interpersonnels qui favorisent le bien-être.

Comme le souligne la psychologie humaniste, comprendre notre rôle dans les différents contextes est essentiel pour relever les défis et construire un avenir plus positif et épanouissant pour nous tous.

En résumé : Dans ma pratique de la relation d'aide, je m'inspire des principes de la psychologie humaniste de Carl Rogers, en mettant l'accent sur la congruence, l'empathie et le respect inconditionnel. Je m'interroge régulièrement sur mon authenticité et ma capacité à comprendre les émotions des personnes que j'accompagne. En maintenant une distance émotionnelle appropriée tout en restant engagé, je favorise le développement personnel de mes patients.

L'authenticité est cruciale pour établir une relation de confiance, tandis que la conscience de soi me permet de gérer mes réactions émotionnelles et d'éviter de les projeter sur autrui. Je maintiens une autonomie émotionnelle tout en étant empathique, ce qui crée un environnement sûr pour mes patients.

J'adopte une attitude respectueuse et délicate, en évitant tout jugement et en encourageant l'acceptation de soi et des autres. Je perçois chaque individu comme étant en constante évolution, ce qui ouvre des perspectives positives pour leur croissance personnelle.

Ces principes s'appliquent à divers contextes de la vie, tels que la famille, le travail et l'éducation, favorisant ainsi le bien-être et la croissance personnelle de chacun. En intégrant les enseignements de la psychologie humaniste, je contribue à créer un environnement interpersonnel positif et épanouissant.

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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

Strasbourg, le 12 mars 2024









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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
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