Pourquoi des EMI effrayantes ?

Pourquoi des EMI effrayantes ?

Les trois textes ci-dessous permettront au lecteur d'avoir un point de vue comparatif entre la réalité du "Moi" telle qu'elle est décrite par l'anthroposophie et les états de mort imminente où EMI décrits par la naissance d'une nouvelle psychiatrie*.

Le lecteur se fera sa propre idée.

Nous sommes ce couple de jumeaux, dont l’un est mortel et l’autre immortel, qui sont toujours en­semble et qui pourtant ne peuvent être totalement réunis. Les processus de métamorphose cherchent à nous rapprocher de cette relation intérieure ; mais la conscience éprouve des résistances parce que l’autre en nous paraît étranger et effrayant et, comme nous ne pouvons pas nous habituer à l’idée de ne pas être l’unique maître dans notre propre maison, nous pré­férerions n’être jamais que notre « moi » et rien par ailleurs. Nous sommes confrontés avec cet ami ou ennemi intérieur et, il dépend de nous qu’il soit pour nous, un ami ou un ennemi.

 

Carl Gustav Jung

La question du Moi

1 • Car ce qui s’est déjà passé continue toujours à s’accomplir.

Ce qui s’est déroulé au temps de Saturne n’a pas existé seulement jadis, mais se poursuit encore aujourd’hui, seulement recouvert, rendu invisible par ce qui entoure extérieurement l’homme sur le plan physique.

Cette existence de l’ancien Saturne, qui s’est déroulée il y a si long­temps, est devenu tout à fait invisible.

Pour­tant cette ancienne existence de Saturne concerne l’homme aujourd’hui encore, et pour nous faire une idée combien elle nous touche, nous évoquerons en notre âme ce qui suit.

Nous savons que le noyau le plus intime de notre être nous apparaît comme ce que nous dénommons notre Je.

Ce Moi, ce Je, noyau le plus intime de notre être est bien réellement pour l’homme d’aujourd’hui une entité tout à fait spirituelle, une entité vérita­blement imperceptible.

À quel point elle est imperceptible peut se déduire du fait qu’il existe aujourd’hui des doctrines sur l’âme, des soi-disant psychologies dites officielles, qui n’ont plus aucune idée de ce en quoi consiste la nature du Moi, qui n’ont même aucun pressentiment qu’il convient d’évo­quer ce Moi.

Source : Rudolf Steiner - L’évolution cosmique qu point de vue de la réalité cosmique.

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2 • Si l’on pouvait chercher l’environnement dont dépend le Moi, au même titre que le corps physique dépend de ce que nos yeux perçoivent du monde extérieur, de ce que les sens peuvent percevoir, si donc on pouvait accéder à l’environnement du Moi, à la manière dont on trouve dans le règne physique un environnement fait de nuages, de montagnes et ainsi de suite, si l’on voulait faire de même pour le Moi, découvrir ce dont ce Moi dépend, - tout comme par exemple le corps physique dépend de sa nourriture.

On arriverait aujourd’hui encore à une caractéristique du monde, à un tableau de l’univers qui imprègne quasiment notre envi­ronnement habituel, qui, invisible, y est inséré, et qui est pareil au tableau de l’uni­vers propre à l’ancien Saturne.

Cela veut dire que pour connaître le Moi au sein du monde qui est le sien, il faut se représenter un monde semblable à celui de l’ancien Saturne.

Ce monde est caché à l’homme, c’est un monde suprasensible. Au niveau actuel de son évolution l’homme ne pourrait absolu­ment pas le supporter. (Sauf rares exceptions).

Ce monde lui est occulté par le Gardien du Seuil**, afin que pour le moment il lui reste dissimulé, car il appar­tient à un certain degré de développement spirituel d’en pouvoir supporter la vue.

C’est en effet une vision à laquelle il faut d’abord s’habituer, il convient avant tout d’élaborer une représentation de tout cela, car c’est indispensable pour parvenir à consi­dérer un tel tableau de l’univers comme quel­que chose de réel.

En pensée il faut tout d’abord éliminer du monde tout ce que vous pouvez percevoir par les sens. Il faut encore chasser de votre activité pensante votre pro­pre monde intérieur, dans la mesure où il consiste en mouvements habituels de l’âme humaine.

Vous devriez encore éliminer de votre activité pensante ce qui, du monde, sus­cite en vous des représentations.

Vous devriez chasser tout ce que les sens peuvent percevoir du monde extérieur, et à l’intérieur tout ce que sont les représentations et les mouvements de l’âme.

Et maintenant, si vous voulez vous faire une idée de cette disposi­tion d’âme en laquelle l’homme doit parvenir lorsqu’il concrétise réellement l’idée sui­vante : tout ceci serait éliminé, mais l’homme serait encore là ; on ne saurait alors dire autre chose, qu’il faut que l’homme apprenne à ressentir la peur, l’effroi devant un vide sans fin qui s’ouvre autour de lui.

Il faut en quelque sorte pouvoir ressentir son environ­nement entièrement comme saturé de tous côtés par ce qui suscite peur et effroi ; en même temps, il faut être en mesure de pou­voir dominer cette peur par la force inté­rieure et la fermeté de son être.

Sans ces deux états d’âme, l’effroi, la peur face au vide infini de l’existence, ainsi que la maîtrise de cette peur, on ne peut en aucun cas éprouver un pressentiment de ce qui, en tant qu’exis­tence sur l’ancien Saturne, est à la base de l’existence de notre univers.

Les deux impressions présentement caractérisées ne sont certainement pas de celles que les hommes cultivent d’eux-mêmes. C’est pourquoi la littérature ne fournit que peu de descriptions de cet état.

Source : Rudolf Steiner - L’évolution cosmique qu point de vue de la réalité cosmique.

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3 • Les EMI effrayantes

 

Les expériences de mort imminente effrayantes, distressing near-death experience (dNDE), ont fait l’objet de plusieurs études. Greyson et Bush (1 992) ont analysé cinquante témoignages d’EMI effrayantes et les ont classifiés en trois catégories :

• la catégorie la plus courante concerne les EMI comprenant les mêmes composantes que les EMI positives mais ressenties comme négatives par les expérienceurs. Ils disent avoir tenté inutilement de résister et de s’être sentis livrés à l’expérience qui échappait à leur contrôle, générant un sentiment d’impuissance, de peur ou de colère ;

• la deuxième catégorie, moins courante, comprend une prise de conscience soudaine de non-existence ou de se sentir complètement seul à tout jamais dans un vide absolu et étemel. Parfois, les expérienceurs disent avoir reçu un message totalement convaincant que le monde physique et eux-mêmes n’ont jamais réellement existé ;

• la troisième catégorie, rare, contient des imageries infernales telles qu’un paysage laid et menaçant, des êtres démoniaques, des bruits forts et dérangeants, des animaux terrifiants et des êtres en état de détresse maximale. Les expérienceurs ne sont cependant que spectateurs et ne se sont sentis que très rarement tourmentés personnellement pendant l’expérience.

Rommer (2 000) ajoute un quatrième type, extrêmement rare, qui désigne les EMI pendant lesquelles les expérienceurs se sentent jugés négativement par une puissance supérieure pendant la revue de vie**. Ce type d’EMI contraste avec les revues de vie des EMI vécues comme positives lors desquelles les personnes se sentent au contraire aimées de manière inconditionnelle par une puissance supérieure, même pendant la revue de leurs agissements les plus condamnables.

Ring (1 997) suggère que les EMI effrayantes sont liées à la mort de l’ego et à l’incapacité de l’expérienceur de reconnaître que sa personnalité, qu’il confond avec son identité, n’est ni réelle, ni durable. Une fois qu’il accepte de renoncer à cette partie de lui-même et lâche prise, l’EMI se transforme en une expérience positive et lumineuse :

« La mort de l’ego est en réalité un portail ou plutôt la clé qui ouvre la porte du monde transcendantal et qui vous montre qui vous êtes réellement et quelle est la nature des choses. »

La recherche indique que les EMI effrayantes sont rares, mais il convient de garder à l’esprit qu’il est difficile pour les expérienceurs d’en faire part, compte tenu de leur caractère négatif qu’ils assimilent d’une manière ou d’une autre à leur biographie.

La large audience que les EMI positives reçoivent dans les médias et dans le public les isole davantage encore.

L’hypothèse du refoulement a été avancée, mais Rommer (2 000) estime que « ces expériences sont si profondes [...] que le refoulement est peu vraisemblable ».

Tout comme les EMI dites positives, les EMI effrayantes se produisent chez les hommes et les femmes de tout âge, nationalité, origine ethnique, instruction, niveau socio-économique, croyances et appartenances reli­gieuses et styles de vie.

La thèse parfois avancée que les « bonnes » per­sonnes expérimenteraient des EMI positives tandis que les « mauvaises » personnes subiraient des EMI effrayantes n’est en rien corroborée par les recherches effectuées.

Cet argument est par ailleurs démenti par le fait que certaines personnes vivent une EMI qui contient aussi bien des éléments positifs que négatifs et par les EMI multiples qui peuvent être de type positif ou négatif sans aucun ordre établi.

L’état actuel de la recherche ne permet pas d’expliquer pourquoi certaines personnes vivent des EMI positives et d’autres des EMI effrayantes. (L'anthroposophie dit - en gros - que le sujet fait volte-face devant le seuil des mondes spirituels, il fait volte-face à son propre Moi)

On constate que :

• la grande majorité des EMI négatives ne se produit pas lors d’une tentative de suicide ;

• un grand nombre d’EMI positives résultent d’une tentative de suicide ;

• de nombreuses personnes qui s’attendaient à un jugement négatif de leur vie ou qui étaient en détresse avant l’expérience ont vécu une EMI positive.

Source : Expériences extraordinaires - Stéphane Allix et Paul Bernstein - Interédition.

Rappel des constituants de l'Homme selon l'anthroposophie :

• Le corps physique entouré du monde physique sen­sible. Grâce à lui l’homme se reconnaît comme individualité autonome (Je). Ce corps phy­sique s’est formé à partir de l’existence uni­verselle dans son premier germe durant un état saturnien, très reculé, de la Terre, et il est devenu ce qu’il est à présent en se développant au cours des quatre transformations plané­taires de la Terre.

• Le corps éthérique, subtil, entouré du monde élé­mentaire. Grâce à lui, l’homme se reconnaît comme membre du corps de vie de la Terre. Il a été formé à partir de l’existence universelle dans son premier germe durant un état solaire, très reculé, de la Terre, et il est devenu ce qu’il est à présent en se développant au cours des trois transformations planétaires de la Terre.

• Le corps astral entouré d'un monde spiri­tuel. Grâce à lui l’homme est membre d’un monde spirituel. En lui réside l’« autre soi » de l’homme, qui se manifeste dans les vies ter­restres successives.

• Le «véritable Je» entouré d'un monde supraspirituel. En lui, l’homme se trouve en tant qu’être spirituel même lorsque toutes les expériences des mondes sensible, élémentaire et spirituel, c’est-à-dire toutes celles des sens, du penser, du sentir et du vouloir, tombent dans l’oubli.

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Articles liés : Le numineux - Les propriétés associées à l'EMI - Illuminisme - Conséquences des EMI et anthroposophie.

Filmographie : L'expérience interdite : Nelson Wright, brillant étudiant en médecine, réussit à convaincre  quelques-uns de ses condisciples de l'aider à provoquer son propre arrêt  cardiaque pour atteindre un au-delà qui, croit-il, pourrait lui donner  quelques réponses sur la mort, et donc sur la vie.

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Pascal Patry

Praticien en psychothérapie

Astropsychologue

Psychanalyste

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** Le gardien du seuil

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