Les années cruciales dans la vie humaine

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Les années cruciales dans la vie humaine

Pascal Patry praticien en psychothérapie, thérapeute et astropsychologue à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Anthroposophie · Dimanche 09 Oct 2022
Tags: Lesannéescrucialesdanslaviehumaine
Les années cruciales dans la vie humaine
Rythmes du Soleil, de la Lune et des Étoiles

Travail soutenu par les Docteurs Claude Boudot, Vincent Hédon et Robert Kempenich par leur intérêt et leurs compétences pro­fessionnelles en médecine anthroposophique.

Dans les chapitres précédents, nous avons étudié en détail les cycles planétaires de sept ans qui se manifestent au cours de la vie humaine. Ceux-ci s’achèvent avec la période influencée par Saturne qui finit à l'âge de 63 ans. L’homme a alors accompli les obligations contenues dans son « baluchon karmique », celui qu’il avait apporté avec lui à la naissance, et il arrive maintenant à une certaine émancipation.

Le cycle du Soleil : notre durée de vie

Le cycle planétaire s’achevant à 63 ans peut facilement être confon­du avec un autre cycle dont l’apogée se situe à 72 ans, cycle qui repré­sente la longueur normale de la vie humaine et est le reflet de l’une des relations entre le soleil et les étoiles. Notre durée de vie « normale » est déterminée par le cosmos, elle n’est pas inhérente à la condition humai­ne. Une fin prématurée a des implications karmiques - liées à l’ancien et au nouveau karma ; le fait que des personnes âgées vivent et s’épa­nouissent, faisant souvent preuve d’une bienveillance créative, bien au-delà du cycle solaire, est à interpréter comme une intervention divine. Les hiérarchies du Soleil ont un besoin évident d’individus les aidant sur terre. (Dans certains cas cependant, on peut se demander si le rap­pel n’a pas été oublié, avec pour résultat une vie qui s’attarde entre deux mondes.)

Nous traitons ici de la durée normale de la vie humaine. Nous nous émerveillons rarement de cette durée comparée à celle des créatures, petites et grandes, avec lesquelles nous partageons la terre. L’homme non seulement les maîtrise comme un roi au milieu de ses sujets, mais c’est lui qui de loin vit le plus longtemps. Quoique le rapport de trois à dix soit la proportion admise, les rêves de longévité vont bien au-delà. Voilà donc, à des fins de comparaison, quelques moyennes de durée de vie en années de certains de nos amis avec ou sans poils, dont nous pouvons nous étonner :

Lapin 5 ans, singe 7 ans, renard 8 ans, chèvre 9 ans, mouton 13 ans, cochon 14 ans, chat 15 ans, chien 16 ans, cerf 17 ans, vache 18 ans, gorille 25 ans, cheval 27 ans, chimpanzé 30 ans, ours polaire 31 ans, éléphant 47 ans (Almanach du fermier, 1981).

Tout en nous émerveillant, nous pouvons nous demander : Quel secret cosmique est à l’œuvre dans la durée de la vie humaine ? Dans une conférence de Rudolf Steiner à Dornach en 1924, visant à éveiller une compréhension de la merveilleuse découverte du chemin vers l’Antrohroposophie, le premier tiers fut consacré à susciter le sens de la vénération et du respect pour notre parenté avec les étoiles, considé­rées comme la maison d’où, en tant que visiteurs, nous provenons. Ceci concerne la durée de 72 ans de l’existence terrestre. Dans le langage poétique des Mystères, on parle de la relation de chaque individu à son étoile, l’étoile de son Génie, des réalisations entre la mort et la nouvel­le naissance, et de la direction qu’elle a donnée à l’homme dans sa des­cente sur terre. « L’être humain, parce qu’il descend des espaces spiri­tuels cosmiques dans la vie terrestre, vient toujours d’une étoile déterminée. On peut suivre la direction exacte qu’il a prise et il n’est pas arbitraire… de dire que "chaque homme a son étoile". » (78)

Pendant son séjour ici-bas, son étoile directrice est tranquillisée par le soleil qui veille sur le terrien, en disant : « Je fais pour lui maintenant ce que tu fais pour lui entre la mort et une nouvelle naissance. » (78) Mais une fois que le temps alloué sur terre est terminé, c’est l’étoile qui le rappelle à elle de nouveau.

De façon concrète, le soleil couvre l’étoile de naissance chaque année à l’anniversaire. Mais cet aspect évolue au cours du temps. Dans les mouvements célestes, les étoiles fixes se déplacent graduellement par rapport au soleil, il en résulte une différence d’une journée (ou un degré) au terme de 72 ans.

Alors le soleil est d’une journée entière en retard sur les étoiles fixes, il ne couvre donc plus l’étoile de naissance à la date anniversaire. Quand l’homme « a vécu 72 ans, un jour cosmique entier s’est écoulé. L’homme est arrivé à l’âge où le soleil quitte l’étoile qui a présidé à son entrée dans la vie terrestre… L’homme a perdu un jour cosmique, car cela prend exactement 72 ans au soleil pour dépasser une étoile. Pen­dant la période où le soleil passe dans la région de l’étoile, un homme peut vivre sur terre. Ensuite (dans les conditions normales), lorsque le soleil n’est plus là pour seconder l’étoile pendant la vie sur terre… l’étoi­le rappelle l’homme à elle. » (78)

Rudolf Steiner a appuyé de façon répétitive sur la correspondance entre les rythmes humains et ceux du cosmos - celle du microcosme et du macrocosme [1]. Nous respirons 18 fois par minute (1 080 fois par heure), 25 920 fois par jour. L’Année Platonicienne, passage du point vernal du soleil à travers le zodiaque, est de 25 920 ans. Cette année cosmique divisée par 360, donne une journée cosmique entière, soit 72 ans : la durée de la vie humaine sur terre. De même, 72 est aussi le ryth­me normal du battement du cœur humain (par minute). Notre intention n’est pas de nous appesantir sur tous ces nombres, mais de montrer comment les rythmes du cœur et de la respiration ainsi que celui de la durée de la vie humaine, sont entrelacés avec les harmonies du cos­mos. Nous sommes soutenus par des forces se déversant des sphères autour de nous.

Quelle étoile est la vôtre ? En dépit de l’intérêt actuel pour les signes et les périodes du zodiaque, comme il est rare que nous regardions vrai­ment les constellations du ciel en nous demandant : « Où était le soleil quand je suis né ? Quelles étoiles cache-t-il lors de mon anniversaire ? Laquelle parmi celles-ci peut bien être mon étoile, celle qui a impulsé mon être ? » Trouver son étoile dans les deux peut nous aider à éveiller quelque peu l’imagination. Pour un jeune enfant, cela peut permettre d’établir, une vie durant, un lien d’émerveillement avec le ciel étoilé.

Les fenêtres de la lune : ouvertures sur un autre monde

Outre le rythme du soleil avec ses journées de 72 ans, un autre ryth­me astronomique donne un motif à la trame de la vie humaine. Nous vivons aussi pendant la nuit, et baignons dans les grands rythmes de la lune. Ce sont les rythmes des nœuds lunaires, un cycle de 18 ans 7 mois en moyenne. Ils sont liés à la position des nœuds lunaires au moment de la naissance : ceux-ci se produisent à l’âge de 18 ans, 7 mois ; 37 ans, 2 mois ; 55 ans, 9 mois et 74 ans, 4 mois.

La course de la lune est inclinée par rapport au chemin apparent du soleil sur le fond fixe des étoiles. (C’est seulement aux nœuds, où ils se croisent, que des éclipses peuvent se produire). S’il n’en était pas ainsi, le soleil serait régulièrement assombri chaque mois à la nouvel­le lune.

Le cycle lunaire cosmique d’une durée approximative de 18 ans - décrit par Rudolf Steiner comme une respiration du macrocosme - peut provoquer à l’intérieur de nous, chacun selon son rythme individuel, des occasions d’éveil et de grands changements dans notre vie, si seu­lement nous y prêtons attention. « À notre époque, parce qu’il n’y a pas été préparé, l’individu ne peut pas bien prévoir ces moments spéci­fiques et y prêter attention. S’il pouvait seulement les observer correc­tement, il percevrait comment, en fait, quelque chose de la plus gran­de importance se passe en son âme. Les nuits vécues pendant ces moments cruciaux sont les plus importantes de la vie humaine. Lorsque le macrocosme a accompli ses 18 respirations, une minute s’est passée et il apparaît alors que l’homme a, pour ainsi dire, ouvert une fenêtre sur un monde totalement nouveau… À ces moments-là, certaines choses se déversent à partir d’un monde totalement différent du nôtre… Alors notre monde s’ouvre de nouveau à la sphère astrale. Le flot astral passe à travers nous » (79).

Comment ces données peuvent-elles être comprises ? Nous pénétrons dans ce monde chaque nuit de façon inconsciente [2], mais dans ces années cruciales, pour une brève période de temps, nos nuits sont enri­chies, de nouvelles impulsions s’exaltent, la « guidance » est à l’œuvre. Ces nuits constituent de véritables « nuits saintes » pour nous. Si nous étions plus éveillés, plus loin sur notre chemin, nous pourrions voir alors devenir net et réel ce qui n’agit peut-être qu’à travers les rêves [3]. Mais il est en notre pouvoir d’en observer les effets et les consé­quences : dans nos vies, sous forme d’espoirs, d’aspirations, et de nou­velles directions ; dans la vie de nos proches, sous forme de change­ments radicaux de destinée.

Pour que quelque chose de neuf puisse naître, quelque chose d’an­cien doit mourir. La mort expérimentée du point de vue terrestre - ou n’importe quel seuil - apporte souvent une douleur incommensurable. Les changements sont d’ordinaire précédés par des pertes, quand des choses longtemps chéries arrivent à leur terme. Dans les situations quo­tidiennes, cela s’annonce en soi d’abord, sous la forme d’aliénation inté­rieure, et s’achève ensuite par des cassures extérieures et des décisions irrévocables.

Plus nous sommes âgés, plus le futur peut nous sembler incertain et sombre ; la « guidance » est forte et directe seulement durant la jeunesse. Observer les points d’impact des nœuds lunaires dans les biographies peut en valoir vraiment la peine : une nouvelle vie, de nou­velles directions émergent à la suite de changements souvent doulou­reux. À l’observation de la vie des mortels ordinaires - c’est-à-dire la majorité d’entre nous -, nous pouvons plus nous attendre à des ques­tions qu’à des réponses très claires.

Examinons les quatre grandes incisions au cours de la vie humaine, en gardant à l’esprit que l’observation de la vie peut confirmer - et confirmera, dans de nombreux cas - ces changements.

Article lié : Les septénaires

Le premier nœud lunaire : à l’âge de 18 ans et 7 mois.

Au milieu de la troisième septaine, celle du développement de la vie de l’âme, les expériences sont souvent décrites comme des moments de « réveil », de prise de conscience, d’impulsions karmiques. L’enfance et l’adolescence, souvent insouciantes, centrées autour des préoccupa­tions immédiates, sont laissées loin derrière nous. L’aventure que consti­tue le départ de la maison, et les apprentissages personnels, se dessi­ne. Les objectifs de vie se forment, le choix de la profession se fait. Des questions surgissent concernant le sens et le sérieux de la vie. De nou­veaux intérêts sont découverts dans une forte ambiance d’idéalisme. (Tous ces merveilleux cadeaux de la jeunesse sont possibles, à condi­tion que l’éducation ait su les préserver - au moins pour la partie terrestre de l’être humain - pour que le corps astral en train d’émerger n’ait pas été désaccordé ou rendu chaotique par la précocité sous l’une quelconque de ses formes).

Le second nœud lunaire : à l’âge de 37 ans et 2 mois.

Pendant cette première partie de la septaine de l’âme de conscience, selon l’évolution intérieure de chacun, les expériences sont nettement plus différenciées qu’auparavant. C’est l’aube de la prise de conscience du sens de la présente incarnation. Mais les manifestations extérieures sont de loin, nettement plus prononcées. Pour de nombreuses per­sonnes, les choses arrivent à une fin. Le dilemme existentiel peut frap­per fortement, emplissant l’être de doutes. Le futur peut paraître incer­tain. L’idéalisme enjoué qui nous a porté depuis le début de la vingtaine n’est plus. L’énergie et l’enthousiasme sont retombés. Les situations de la vie quotidienne sont devenues un fardeau, les enseignants sont fati­gués d’enseigner aux enfants, les artistes manquent d’inspiration. Un changement de localité, de travail, de carrière, et même de style de vie est fréquent.
La possibilité de renouveau, de nouvelles impulsions, de nouvelles directions peut être constatée dans les biographies de ceux qui ont tra­versé cette période cruciale.

Le troisième nœud lunaire : à l’âge de 55 ans et 9 mois.

Il a lieu à la toute fin de la huitième septaine, période pendant laquel­le les forces de vie créatrices sont disponibles, et les personnes très actives se surmènent souvent et s’épuisent. Cette période est en cor­respondance avec la septaine de 7 à 14 ans, septaine où la santé est la meilleure : mais maintenant la santé commence à poser problème. Dans les années précédant directement ce nœud lunaire, on entend beau­coup parler de mauvaise santé, de chirurgie lourde, de séjours hospi­taliers ou d’une première maladie menaçant la vie. C’est comme si le karma nous rattrapait ; le corps devient aisément une entrave à l’âme pendant cette période cruciale. Ensuite, un changement dans la desti­née peut se produire, comme si nous avions appris quelque chose à travers ces épreuves : une force, une conviction et de l’énergie sont retrouvées. Les destinées politiques changent souvent à 56 ans. La neu­vième septaine s’annonce pendant laquelle nous pouvons devenir créa­tif de façon désintéressée, nous identifiant à de plus grands desseins.

Le quatrième nœud lunaire : à l’âge de 74 ans et 4 mois.

Cette incision est la plus difficile à dépeindre, puisqu’elle survient pendant « les années de grâce », au-delà des nécessités karmiques des années antérieures. Le temps devient plus tangible. Les souvenirs s’intensifient. L’histoire prend trois dimensions. Un sens de l’interaction entre les mondes spirituel et terrestre apparaît, comme si les Mémoires Cosmiques étaient presque à portée de main. Ceci inclut le sentiment de plus en plus vivant de la présence des morts, d’amis qui ont passé le seuil. Mais des changements se produisent : les êtres très créatifs sont capables de se concentrer sur de nouvelles tâches, longtemps espérées. Des œuvres majeures et même des chefs-d’œuvre, ont été produits, des livres ont été écrits par ceux qui trouvent alors de nouvelles forces, fai­sant s’épanouir la substance du travail de leur vie.

Le cinquième nœud lunaire : autour de 93 ans. Qui survivra pour nous en parler ?

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La conquête de l’espace, ayant absorbé les énergies des hommes pen­dant des siècles, s’épuise elle-même dans le fantastique. Le temps est la nouvelle grande « frontière », le rythme est le mot magique vers les secrets non révélés. Nous n’avons fait qu’en aborder deux, pris parmi bien d’autres, dans le cosmos et dans la vie de l’homme. Toute la vie est sagesse en mouvement rythmique, cadeau des êtres spirituels. Et la conquête de la vie est notre nouveau but, le chemin vers des régions plus élevées que le terrestre. Il nous incombe d’agir.

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Source : George et Gisela O'Neil avec les apports de Florin Lowndes - La vie humaine - Saisir le sens de son parcours terrestre.

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Travail soutenu par les Docteurs Claude Boudot, Vincent Hédon et Robert Kempenich par leur intérêt et leurs compétences pro­fessionnelles en médecine anthroposophique.

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Notes [1]







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