Le langage et la pensée

Le langage et la pensée

Lorsque l’on veut pratiquer l’astrologie avec sérieux la Tradition à elle seule ne suffit pas. Il faut, à la pratique de l’astrologie, associer d’autres courants de pensée et parmi ces courants de pensée la psychiatrie en est un.

Lorsqu’en astrologie nous abordons la planète Mercure, nous apprenons par sa symbolique qu’elle est dans notre psyché, dans notre ciel intérieur, l’art d’établir des rapports, mais qu’elle est également le principe de la communication et des échanges, du mouvement mental et des aptitudes relationnelles.

Or, pour avoir des relations et des échanges, il faut parler !

Lorsque nous parlons, que se passe-t-il ? Eh bien notre discours est l’association du langage et de notre pensée. C’est-à-dire que nos pensées passent à travers l’appareil de phonation, composé des cordes vocales comme chacun sait. Nos pensées se disent à travers nos paroles.

Il est donc possible d’analyser la dynamique du langage, sa forme et son contenu et par extension d’analyser la planète Mercure, puisque c’est par elle que débute la pensée. Mais, il ne faudrait cependant pas croire que la planète Mercure c’est le langage ! Le langage c’est la planète Mars, mais nous y reviendrons.

Nous pouvons donc analyser la dynamique du langage et c’est précisément dans la psychiatrie que nous trouvons les éléments les plus pertinents pour se faire.

Concernant sa dynamique le langage peut être augmenté, comme dans le cas de la logorrhée où le discours est abondant, volubile, rapide (ce qu’on appelle tachyphémie et de manière plus courante verbigération). La dynamique peut également être diminuée avec pauvreté du discours (ce qu’on appelle alogie ou discours non spontané).

Il nous est arrivé à tous d’entendre des personnes qui ont des réponses laconiques, des temps de latence avant les réponses, voir du mutisme. L’anidéisme est l’absence de production de pensée. Pas étonnant dans ce cas que la parole devient difficile.

Au niveau phonétique, la voix peut-être monocorde et au niveau syntaxique le langage peut être altéré dans sa continuité parce qu’il est accompagné d’incohérences.

Chacun d’entre nous a, qu’il le veuille ou non, une pathologie. Certes cette pathologie est généralement de faible intensité et elle n’altère pas la vie quotidienne.

On retrouve donc dans la planète Mercure tout un univers qui se révèle par le contenu du discours, par notre langage et les formes qu’il prend (un carré Saturne / Mercure par exemple [inhibition], ou une conjonction Mercure / Jupiter [mégalomanie]).

C’est ainsi que le contenu du discours peut comprendre :

• des idées délirantes (dans ce cas c’est flagrant).

• des soucis et inquiétudes (dans ce cas c’est notre ressenti qui joue à l’écoute d’une autre personne).

• des obsessions (dans ce cas il faut déjà avoir suivi une formation pour les détecter dans le langage).

• des reviviscences, des flash-back (dans ce cas, uniquement si la personne en parle, à moins d’avoir suivi une formation approfondie qui permette de détecter les états de stress post-traumatiques qui ne sont pas verbalisés en tant que telle, mais se voit par d’autres voies !).

• des idées phobiques (selon leur intensité, les idées phobiques peuvent être détectées chez quelqu’un par tout le monde sous réserve de connaître un peu la personne. À un moment donné on s’aperçoit qu’il y a certaines choses que la personne évite).

• des idées liées à une anxiété anticipatoire (ces idées peuvent passer inaperçues et sont présentes chez une personne avant un examen ou un entretien d’embauche par exemple).

• des idées liées à l’humeur comme des idées négatives, des idées de dévalorisation, des idées d’incurabilité, des idées de grandeur, des idées d’optimisme démesuré, etc., (le traitement des idées liées à l’humeur est réservé à la pratique psychothérapique, car elles peuvent se manifester dans les troubles bipolaires).

• des idées de mort et des idées de suicides (ces idées-là concernent tout le monde et seul un praticien chevronné et formé à ces situations est à même de venir en aide à la personne concernée).

On comprend bien, que lorsque l’on souhaite s’occuper de la santé mentale d’autrui — ne serait-ce qu’aider autrui —, il ne suffit pas de s’en tenir uniquement à la symbolique astrologique qui dit que la planète Mercure est l’art d’établir des rapports, qu’elle est le principe de la communication et des échanges, du mouvement mental et des aptitudes relationnelles, etc.

Au fond, et pour conclure, je dirais que toute personne qui souhaite sortir de l’astrologie populaire pour entrer, par vocation, dans la relation d’aide, ne peut pas faire l’économie d’études approfondies en psychologie, en psychiatrie, en psychanalyse, en médecine psychosomatique et j’en passe.

Passer d’une astrologie en herbe à une astrologie capable d’être utile (thérapeutique) à autrui demande un sens des responsabilités allié à une formation continue, notamment dans les domaines précités.

___

Pascal Patry

Praticien en psychothérapie

Astropsychologue et psychanalyste