Mythes et mystères égyptiens

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Mythes et mystères égyptiens

Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Anthroposophie · 7 Juillet 2023
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Mythes et mystères égyptiens


• 10e conférence - Leipzig le 12/09/1908
• 11e et 12e en bas de page.

Les légendes anciennes sont l’image des événements cosmiques
L’obscurcissement de la conscience spirituelle de l’homme
Le principe d’initiation des Mystères

Nombreux sont les mythes et les légendes des anciens Égyptiens que les conceptions spiritualistes du monde ont bien connus, et qui se répandent à nouveau, mais dont la tradition historique extérieure ne fait pas mention.

Quelques-uns de ces mythes nous ont été conservés sous la forme qu’ils ont prise chez les Grecs, car le plus souvent les légendes grecques qui ne se rapportent pas à Zeus et à sa famille proviennent des mystères égyptiens. Nous allons rencontrer plus d’une légende qui aide à comprendre l’évolution, en dépit de ce que croit l’histoire moderne qui n’y voit pas d’intérêt.

Dans quel but avons-nous dû étudier l’autre côté de l’évolution, c’est-à-dire le côté spirituel ? Tout ce qui se passe sur le plan physique reste événement, fait physique. Mais la science spirituelle ne s’intéresse pas seulement à ce qui se passe dans le monde physique ; elle s’occupe aussi des événements du monde spirituel, de ce qu’il advient pour l’homme entre la mort et une nouvelle naissance.

La terminologie hindoue appelle « Kamaloca » l’état de conscience de l’homme après sa mort, état pendant lequel le corps astral le maintient. Durant ce temps, l’homme a encore besoin du monde physique, où il souffre, où quelque chose lui manque parce qu’il n’est plus sur le plan physique.

Ensuite vient le temps où l’homme doit se préparer à une vie nouvelle : c’est l’état de conscience du Dévachan ; il n’est plus directement en rapport avec le monde physique, avec les impressions physiques. Prenons deux exemples pour nous représenter ce qui distingue la vie du Kamaloca de celle du Dévachan.

Nous savons qu’en mourant, on ne dépouille pas tout de suite sa vie de désir. Supposons qu’un homme ait été pendant sa vie fin gourmet, qu’il ait éprouvé un grand plaisir à déguster des aliments savoureux. Au moment où il meurt, il ne perd pas tout de suite cette gourmandise, cet amour des bonnes choses.

Les souhaits et les désirs font partie du corps astral, et non du corps éthérique. Et comme, après la mort, il conserve son corps astral, il garde en même temps ses désirs, mais l’instrument qui lui permettait de les satisfaire, le corps physique, lui fait défaut.

L’amour des bonnes choses ne dépend pas du corps physique, mais du corps astral, et après la mort, c’est une véritable avidité qui apparaît en l’homme et le fait languir après toutes les jouissances de la vie.

C’est pourquoi il souffre jusqu’à ce qu’il se soit débarrassé de ses désirs, jusqu’à ce qu’il ait dépouillé toutes les gourmandises développées en lui grâce aux organes physiques. Pendant tout ce temps-là, l’homme se trouve dans le Kamaloca. Ensuite commence la période où il ne ressent plus ces désirs qui ne peuvent être satisfaits que par des organes physiques. Il entre alors dans le Dévachan.

En même temps que les liens qui l’enchaînent au monde physique se dénouent, il commence à acquérir la conscience du monde dévachanique. Ce monde lui apparaît de plus en plus nettement. Seulement, lorsqu’il s’y trouve, l’homme moderne n’a pas encore cette conscience de lui-même qu’il possède dans la vie. Il n’y est pas encore individualisé.

Dans le monde du Dévachan, l’homme fait partie d’un tout, il est un organe du monde spirituel. Comme la main, si elle pouvait prendre conscience, ne se ressentirait que comme un fragment de l’organisme physique, l’homme sent, lorsqu’il est dans l’état de conscience dévachanique : Je suis un membre du monde spirituel, un des êtres spirituels.

Il acquerra plus tard son autonomie là aussi. Mais dès maintenant, il contribue au grand œuvre du Cosmos, il agit sur le règne végétal du haut des régions spirituelles. Il contribue à l’œuvre toute entière, non par intérêt, personnel, mais en tant que partie du tout, serviteur du monde spirituel Il ne faudrait pas croire que les événements qui se déroulent dans le monde dévachanique ne sont pas, eux aussi, soumis à des transformations.

Les hommes ont souvent l’impression secrète qu’ici notre terre se métamorphose, mais que le monde de l’au-delà reste immuable. Il n’en est rien. La description que je vous fais en ce moment du Dévachan est celle qui correspond à peu près à son état actuel. Mais essayons de nous rappeler comment les choses se passaient autrefois, lorsque nos âmes étaient incarnées au temps de la civilisation égyptienne. Notre regard se posait alors sur les pyramides gigantesques et les autres monuments de l’architecture égyptienne. Dans les temps anciens, notre monde physique avait un tout autre aspect qu’aujourd’hui.

Depuis ces temps, le visage de la terre a beaucoup, beaucoup changé. Nous n’avons besoin que d’en référer à la science matérialiste ; elle nous enseigne qu’il y a quelques millénaires, l’Europe était peuplée d’animaux tout différents des animaux actuels. Le visage de la Terre change continuellement, et c’est pourquoi l’homme se trouve constamment en face de nouvelles conditions d’existence, chose évidente à chacun.

Mais lorsqu’on décrit aux gens les faits du monde spirituel, ils sont facilement tentés de croire que ce qui se passait dans le monde spirituel, par exemple, lorsqu’ils sont morts 1 000 ans avant Jésus-Christ, se passe aujourd’hui de la même façon. Les conditions de l’autre monde changent exactement comme celles du monde physique. Le séjour dans le Dévachan était tout différent de celui d’aujourd’hui lorsqu’on y accédait au sortir du monde égyptien ou du monde grec. Là aussi, les choses sont soumises à une évolution. Il est naturel que nous décrivions les conditions actuelles du Dévachan ; mais elles n’ont pas toujours eu cet aspect. Nous en avons déjà une idée lorsque nous nous reportons au contenu des chapitres précédents.

Nous avons vu qu’autrefois, jusqu’à l’époque atlantéenne, l’homme vivait plus intensément dans le monde spirituel ; pendant son sommeil, il se trouvait au milieu des êtres spirituels. Par la suite, la conscience de cette vie est allée toujours diminuant. Lorsque nous remontons plus loin encore dans le passé, nous voyons que l’homme a vécu entièrement dans le monde spirituel.

Autrefois, la différence entre le sommeil et la mort n’était pas aussi grande qu’aujourd’hui. Dans les temps très reculés, l’homme dormait pendant de très longues périodes. Elles correspondaient à peu près au temps qui comprend une incarnation et la vie après la mort qui la termine. Descendant progressivement vers le plan physique, l’homme s’y englua de plus en plus.

Nous avons vu qu’aux Indes, l’homme élève constamment son regard vers un monde supérieur, et qu’en Perse, il entreprend déjà la conquête du plan physique. L’homme descend toujours plus bas, et, à l’époque gréco-latine s’accomplira l’union de l’esprit et de la matière, des mondes spirituels et du monde physique. Plus les temps approchaient du milieu de cette époque, plus l’homme apprenait à aimer le monde physique, et plus il y prenait d’intérêt. Mais en même temps, des transformations s’effectuaient également dans ce que nous appelons les expériences qui s’accomplissent entre la mort et une nouvelle naissance.

Lorsque nous remontons aux premiers temps de l’époque postatlantéenne, nous trouvons que les hommes sont peu attirés vers le monde physique. Les initiés de cette époque pouvaient atteindre aux mondes supérieurs, aux mondes dévachaniques, et ils faisaient aux autres hommes le récit de ce qu’ils y avaient vécu. En l’être humain qui, par toutes ses pensées, par tous ses sens, se sentait attiré, ravi vers le monde réel, vers la patrie véritable, ce récit était un obstacle à l’intérêt qu’aurait pu lui inspirer le monde physique.

Mais lorsqu’il accédait au Dévachan, après s’être uni si imparfaitement au monde physique, il s’y trouvait doué d’une conscience assez claire. Réincarné pendant la civilisation perse, cet homme se sentait déjà plus attiré vers le plan physique - mais il payait cet intérêt d’un obscurcissement de la conscience au sein du Dévachan. Pendant la civilisation chaldéo-égyptienne, sa conscience dans le Dévachan était trouble, affaiblie.

Par sa nature même, cette conscience restait plus élevée, plus spirituelle que celle du monde physique, mais son intensité diminuait de plus en plus. À l’époque gréco-latine, elle est excessivement assombrie, affaiblie. Elle n’a jamais été comparable à une conscience de rêve. L’homme en a toujours eu le sentiment net et conscient. Avec la marche en avant de l’évolution, elle s’est progressivement effacée.

La principale raison d’être des Mystères fut le besoin de donner à l’homme la possibilité d’éclairer, d’affermir cette conscience du monde spirituel. Supposons que ces mystères n’aient pas existé, qu’il n’y ait pas eu d’initiés, la conscience des mondes spirituels eût été toujours plus crépusculaire, toujours plus assombrie. Seule l’initiation pratiquée dans les Mystères, et avec elle l’acquisition des facultés qui ouvraient l’accès du monde spirituel, seuls les récits que faisaient les initiés, les mythes et les légendes, apportèrent un peu de lumière, de clarté dans cette conscience dévachanique dont l’homme est doué entre la mort et une nouvelle naissance.

Tous ceux qui s’étaient acclimatés au plan physique ont vraiment ressenti l’affaiblissement de la conscience du monde spirituel. L’initiation est ce qui permet, pendant la vie, d’accéder au monde spirituel et d’apprendre ce qui s’y passe. L’initié éleusinien a vraiment fait l’expérience directe de cette obscurité qui a assombri le monde de l’esprit.

Il est vrai qu’un initié a dit : « Mieux vaut être mendiant dans le monde physique que roi dans le royaume des ombres. » Mais cette parole est née également des expériences que faisaient les initiés dans le monde spirituel. Ces choses ne nous paraîtront jamais assez profondes, et nous ne pouvons les comprendre que lorsque nous connaissons les faits du monde spirituel.

Considérons-les maintenant sous une forme plus concrète. Si rien ne s’était passé, si l’homme avait continué de descendre sur le plan physique, la conscience entre la mort et une nouvelle naissance se serait de plus en plus obscurcie. En fin de compte, tout contact avec le monde spirituel aurait été perdu.

Et bien que cela puisse paraître étrange à qui est encore intérieurement déformé par un côté quelconque du matérialisme, ce que je vais vous dire est cependant vrai : l’homme aurait été condamné à la mort spirituelle. Ce qui ouvre et affermit la conscience entre la mort et une nouvelle naissance, c’est l’initiation elle-même, ou bien, aujourd’hui, à un degré inférieur, une union même passagère de l’homme avec le monde spirituel, des expériences qui ne disparaissent pas avec les corps de l’être humain mais restent unies à sa nature la plus intime dans le monde spirituel.

En cela consista la tâche des Mystères, de toute l’évolution spirituelle, la mission des grands initiés avant le Christ, et surtout de l’entité elle-même que nous appelons le Christ. Tous les initiés qui ont vécu avant lui ont été pour ainsi dire ses précurseurs ; ils ont été envoyés en messagers destinés à préparer sa venue.

Nous en arrivons maintenant à la venue du Christ, lui-même. Imaginons un être humain qui ignorerait tout du Christ, qui n’aurait jamais eu l’occasion d’étudier, d’assimiler les mystères de l’Évangile selon Saint Jean, qui ne se serait jamais dit ; Je veux vivre selon le Christ, qui a vécu et agi, je veux faire miens les principes qu’il a enseignés. Imaginons donc un être qui n’aurait jamais ressenti l’approche du Christ, et qui ne pourrait par conséquent pas entrer dans le monde spirituel, enrichi du trésor dont l’homme doit se munir aujourd’hui s’il veut éviter l’obscurcissement de sa conscience.

L’image, la conception qu’il s’est formée du Christ est pour l’homme une force qui éclaire sa conscience après la mort, qui le sauve de la destinée à laquelle auraient succombé les hommes si le Christ n’était pas venu. Sans doute, si le Christ n’était pas venu à nous, l’entité humaine aurait continué d’exister, mais la conscience après la mort n’aurait jamais pu retrouver sa clarté.

Ce qui donne à la venue du Christ son sens, son importance véritable, c’est qu’elle a incorporé à l’individualité de l’homme quelque chose d’une portée immense. L’événement du Golgotha préserve l’homme de la mort spirituelle, lorsqu’il parvient à l’assimiler profondément, à identifier à son propre être l’impulsion spirituelle qui en émane.
Il ne faudrait cependant pas croire que les autres grands guides de l’humanité ont eu pour elle une importance d’un autre ordre. Il ne s’agit pas ici de faire du Christ le point d’appui d’un dogme exclusif.

Ce serait agir à l’encontre du véritable christianisme, car qui connaît les événements sait que dans les anciens Mystères, on a enseigné le christianisme. Et cette phrase, que saint Augustin a prononcée, est profondément vraie : « Ce que l’on nomme aujourd’hui la religion chrétienne existait déjà chez les Anciens, et dans les commencements de la race humaine, jusqu’au moment où le Christ apparut dans un corps de chair, et à partir duquel la vraie religion, qui existait déjà auparavant, reçut le nom de christianisme. »

Ce n’est pas le nom qui importe, il faut surtout bien comprendre le sens de l’impulsion christique. Le Christ est venu à nous au moment où l’évolution avait atteint son niveau le plus bas, mais Bouddha, Hermès et tous les grands initiés ont eu la connaissance de sa venue ; ils ont senti qu’il vivait en eux. Ceci est particulièrement visible lorsqu’on étudie le personnage du Bouddha - qu’il est nécessaire de comprendre clairement.

Pour concevoir ce qu’il signifie, ce qu’il a été, il nous faut effleurer un sujet dont on ne peut parler qu’entre étudiants de la Science spirituelle. On se fait en général une idée beaucoup trop simpliste des mystères de la réincarnation.

Il ne faut pas croire qu’une âme incarnée aujourd’hui dans la triple enveloppe de ses corps a vécu telle quelle dans une incarnation précédente, faisant suite elle-même à une incarnation du même genre, et ainsi de suite toujours selon le même schéma. Les choses sont beaucoup plus compliquées, beaucoup plus mystérieuses. Bien que Mme Blavatsky ait employé tous ses efforts à enseigner à ses élèves les plus proches combien ces mystères sont complexes, on ne s’en fait pas encore aujourd’hui une juste idée. On imagine simplement une âme qui entre à intervalles réguliers dans un corps.

C’est là une représentation un peu simpliste des choses. Il serait souvent impossible de bien comprendre certaines personnalités historiques par exemple d’après un schéma de ce genre. L’étude de ces faits exige un travail beaucoup plus complexe. Nous rencontrons à l’époque atlantéenne des êtres qui vivent autour de l’homme comme aujourd’hui ses contemporains, mais que l’homme ne voyait, ne connaissait que lorsqu’il avait dépouillé son corps physique, dans les mondes spirituels. Nous avons déjà vu que là, il vivait, dans la compagnie de Thor, de Zeus, de Wotan, de Baldour.

Le jour, il vivait dans le monde physique, mais lorsqu’il se trouvait dans l’autre état de conscience, il apprenait à connaître des entités spirituelles qui ne suivaient pas la même évolution que lui. Aux premiers temps de l’existence de la Terre, l’homme n’avait pas un corps aussi dense que maintenant ; à un certain moment, il n’avait pas encore de charpente osseuse ; les yeux physiques ne pouvaient voir le corps des hommes atlantéens que jusqu’à un certain point.

Mais il y avait d’autres êtres qui ne pouvaient descendre vers le plan physique que jusqu’au niveau éthérique, qui ne pouvaient s’incarner que dans un corps éthérique. Il y en avait d’autres qui pouvaient s’incarner encore au temps où l’air se trouvait rempli de vapeurs liquides.

Autrefois, lorsque l’homme vivait encore dans une atmosphère faite de brouillard et d’eau, ces incarnations d’êtres spirituels demeuraient possibles. Wotan par exemple a été l’une de ces entités ainsi incarnées. Il lui était possible, comme à l’homme, de s’incarner dans cette matière liquide légère. Il prenait donc la forme humaine et parcourait le monde physique.

Mais lorsque la terre devint de plus en plus dense et que l’homme revêtit des formes de plus en plus lourdes, il se refusa à pénétrer dans cette matière si épaisse, il resta dans les mondes invisibles, échappant à la terre. Il en fut ainsi de tous les êtres spirituels. Mais à partir de ce moment, il leur fut possible de nouer une sorte de lien avec les êtres humains qui, d’en bas, venaient vers eux, s’élevaient pour retrouver les hauteurs spirituelles. L’évolution exigea de l’homme qu’il descende jusqu’au bas de la courbe.

Jusque-là les dieux l’accompagnèrent sur sa route. Mais ensuite, ils prirent une autre voie invisible aux êtres du plan physique. Cependant les êtres humains qui vivaient selon l’enseignement des initiés purifiaient par là les éléments les plus subtils de leur nature ; ils venaient pour ainsi dire à la rencontre des dieux ; l’homme, entré dans un corps de chair, pouvait se purifier de telle sorte qu’il devenait capable d’être adombré par un être qui ne pouvait pas descendre jusqu’à un corps physique, trop matériel pour lui.

Dans le corps astral et le corps éthérique de cet homme pénétrait alors un être supérieur qui ne pouvait disposer pour lui-même d’une forme physique, mais qui pouvait se révéler dans un être humain et parler par sa bouche.
Ce phénomène nous permet de comprendre que l’incarnation n’est nullement de l’ordre des choses simples. Il peut très bien arriver qu’un être humain se perfectionne, purifie suffisamment ses trois corps pour devenir dans une prochaine incarnation le vase d’élection d’une entité spirituelle.

C’est ce qui s’est passé pour Bouddha, dont le corps a ainsi pu recevoir l’esprit de Wotan. L’entité que la mythologie germanique nomme Wotan est réapparue en Bouddha. Les deux noms, Bouddha et Wotan, sont d’ailleurs apparentés par le son. On peut dire que, de ce fait, les mystères de l’époque atlantéenne passèrent en grande partie dans les enseignements, les révélations du Bouddha.

Il eut l’expérience intérieure de ce qui avait été la vie des dieux et des hommes dans les sphères spirituelles de ce temps. La doctrine du Bouddha tient fort peu compte du plan physique, ne le considère que comme un lieu de douleur, et prise très haut la libération de ses attaches, - ceci parce que c’est l’enseignement de Wotan qui réapparaît en elle, parce que c’est l’esprit de Wotan qui, bien souvent, parle à travers Bouddha.

C’est pourquoi ceux qui ont le mieux compris la doctrine bouddhique sont des êtres qui n’avaient pas dépassé le niveau d’évolution de l’Atlantide. II y a parmi les populations asiatiques certaines races qui en sont restées à ce niveau. Extérieurement, elles ont dû naturellement suivre le reste de l’humanité dans sa progression.

Mais dans les peuplades mongoles par exemple, on retrouve beaucoup de traits de l’humanité atlantéenne ; ce sont les retardataires, l’arrière-garde de l’humanité. Ce caractère statique, stationnaire, qu’on observe chez les populations mongoles, est hérité des temps atlantéens. C’est pourquoi les enseignements du Bouddha sont spécialement répandus parmi ces peuplades.

Le monde continue sa route, va de l’avant. Celui à qui l’évolution dévoile son sens caché n’établit pas entre les faits de distinctions arbitraires, ne choisit pas, ne dit pas : J’aime mieux ceci ou cela. Il sait que la religion d’un peuple est une nécessité spirituelle.

C’est parce que la population européenne s’est entièrement enlisée dans le monde physique qu’il lui est impossible de sentir profondément le bouddhisme, de s’identifier avec le cœur de l’enseignement du Bouddha. Le bouddhisme n’a jamais pu devenir une religion universelle.

Il ne s’agit pas là de juger d’après une sympathie ou une répulsion ; il s’agit de considérer objectivement les faits. Le bouddhisme convient aussi peu à la population européenne qu’il convient de vouloir répandre le christianisme parmi les peuplades asiatiques. Une religion qui n’est pas créée pour répondre aux besoins les plus profonds de son époque ne peut être bonne, ne peut être fertile, donner un élan nouveau à la civilisation. Ce sont des choses qu’il faut comprendre si l’on veut arriver à saisir les rapports qui relient les événements.

Il ne faudrait pas croire que le personnage historique de Bouddha avait conscience de tout ce qu’il représentait. Nous aurions besoin de développements très, longs pour exposer cela en détail. Nous sommes loin d’avoir épuisé la complexité du personnage historique qu’a été Bouddha. Il y avait en l’être humain, en l’homme Bouddha, non seulement une entité qui avait vécu à l’époque atlantéenne, mais encore quelque chose d’autre, quelque chose dont il aurait pu dire : « Cela, je ne peux le concevoir encore ; c’est quelque chose qui vit en moi, mais je ne fais qu’y participer ».

Ce quelque chose, c’est l’entité du Christ. Elle animait déjà les grands prophètes. Elle était déjà bien connue dans les Mystères anciens, et partout on y parlait de celui qui devait, venir.

Et il vint. - Mais sa venue fut soumise à certaines nécessités historiques qui sont à la base de l’évolution. Il n’aurait pas pu s’incarner dans un corps physique quelconque. Il lui était possible de pénétrer en Bouddha en restant pour ainsi dire dans le domaine de son subconscient.

Mais il ne pouvait s’incarner dans un corps de chair, sur la Terre, que s’il trouvait un corps physique, un corps éthérique et un corps astral assez bien préparés pour le recevoir. Il disposait de la plus grande force, mais ne pouvait s’incarner que si un autre être avait suffisamment affiné, épuré un corps physique, un corps éthérique et un corps astral. Le Christ ne put s’incarner que grâce à une personnalité qui sut atteindre ce haut degré de développement. Cette personnalité, ce fut Jésus de Nazareth.

Il avait atteint un si haut degré de perfection qu’il put, pendant sa vie, purifier son corps physique, son corps éthérique et son corps astral au point de pouvoir les quitter à l’âge de trente ans, en les laissant capables de continuer à vivre, d’être utilisés par une entité supérieure. Il m’est souvent arrivé, lorsque j’ai exposé qu’il fallait que Jésus eût atteint un haut degré de développement pour pouvoir sacrifier ces corps, d’entendre une objection très bizarre : Mais cela n’est pas un sacrifice, au contraire, peut-on se représenter quelque chose de plus beau ?

On ne saurait parler de sacrifice lorsqu’il s’agit d’abandonner son corps à l’action d’une entité si haute. Oui, certes, c’est une tâche très belle, et le sacrifice n’est pas grand quand on se le représente d’une façon si théorique, mais on aimerait répondre à ceux qui font cette objection : Essayez-le donc vous-même.

Certes, chacun se trouve prêt à faire le sacrifice mais la situation change un peu lorsqu’il s’agit de passer à l’action. Des forces immenses sont nécessaires à celui qui veut purifier ses corps jusqu’au point qu’ils puissent continuer de vivre lorsqu’on les quitte. Et c’est pour acquérir ces forces que des sacrifices sont nécessaires. Jésus de Nazareth, pour arriver à cela, dut d’abord être une très haute individualité.

L’Évangile selon Saint Jean indique à quel moment Jésus a quitté son corps physique, son corps éthérique et son corps astral pour entrer dans le monde spirituel, et où le Christ a pénétré dans cette triple enveloppe corporelle. C’est au moment du baptême de Jésus dans le Jourdain. Il se passa là dans les corps de Jésus de Nazareth quelque chose de très important. Ce que je vais dire à ce sujet va une fois de plus épouvanter les matérialistes.

II se produisit à ce moment quelque chose de particulier jusque dans le corps physique de Jésus de Nazareth. Si nous voulons comprendre ce qui se passa à l’instant du baptême où le Christ entra en Jésus, il nous faut nous attacher à l’étude de quelque chose qui semble bien étrange, mais qui n’en est pas moins vrai.

Au cours de l’évolution de l’humanité, les différents organes du corps se sont développés, perfectionnés peu à peu. Nous avons vu qu’au moment où l’organisme atteignit dans sa formation la hauteur des hanches, certaines fonctions firent leur apparition. Parallèlement à cette formation autonome de l’individualité humaine s’effectuait un durcissement du système osseux. Plus l’homme s’émancipait et plus son système osseux durcissait ; plus aussi la mort devenait puissante. C’est un point auquel il faut bien prendre garde si l’on veut comprendre la suite.

Pourquoi l’homme doit-il mourir, pourquoi son corps doit-il devenir la proie de la pourriture ? C’est que le corps humain, y compris les os, peut devenir la proie du feu. Le feu consume tout, même la substance osseuse. L’homme ne peut agir sur ses os, tout au moins agir consciemment.

C’est là un domaine qui est en dehors de sa puissance. Au moment du baptême du Jourdain où le Christ pénétra dans le corps de Jésus de Nazareth, le système osseux de cet être devint tout à fait différent de celui des autres hommes. Ce fait ne s’était jamais produit auparavant, ne s’est jamais reproduit depuis jusqu’à aujourd’hui. Avec l’entité christique pénétra dans le corps de Jésus quelque chose qui dominait les forces qui consument les os.

Aujourd’hui l’homme n’a pas encore en sa volonté le pouvoir d’édifier des os. Mais la force consciente de l’entité christique se saisit du corps tout entier, jusque dans ses os ; c’est un des faits qui rendent si important le baptême du Jourdain. Il a implanté dans la terre quelque chose qu’on peut appeler le pouvoir de la mort, car la mort est apparue avec les os. Une puissance qui s’empare d’un corps jusque dans ses os remporte en même temps une victoire sur la mort, surmonte la mort dans le monde.

C’est là un mystère sacré ; par le Christ, quelque chose de divin, de profondément sacré a pénétré dans les os de Jésus de Nazareth. C’est pourquoi ces os devaient être respectés. C’est pourquoi la parole des Écritures s’est accomplie : Vous ne lui briserez pas les membres. Il ne fallait pas que la main humaine touche aux forces divines. C’est là un des profonds mystères de l’évolution de l’humanité.

Nous en arrivons en même temps à l’une des conceptions très importantes du christianisme ésotérique, qui nous permet de voir que ce christianisme est pénétré des plus hautes vérités. Nous en arrivons au baptême. Par le fait que l’entité christique avait pris possession de trois corps qui avaient appartenu à l’individualité de Jésus, un être qui avait autrefois habité le Soleil s’unissait à la Terre.

Autrefois, il avait été uni à la Terre jusqu’au moment où le Soleil s’en sépara. Le Christ la quitta en même temps, et depuis lors, il n’avait pu exercer son action sur la Terre que du dehors. À l’instant où s’effectua le baptême, la haute entité christique se réunit à nouveau pleinement avec la Terre. Autrefois, il agissait sur elle du dehors, adombrait les prophètes et participait aux Mystères.

À ce moment, il s’incarne sur la Terre même dans un corps physique humain. Et si, placé en un point lointain de l’univers, un être avait pu observer la Terre à travers les millénaires, un être qui aurait observé non seulement la Terre physique, mais aussi ses courants spirituels, son corps astral et son corps éthérique, cet être aurait vu s’effectuer des changements profonds au moment du baptême et à l’instant où, sur le Golgotha, le sang coula des blessures du Christ.

Le corps de la Terre en fut profondément transformé. Il reçut quelque chose de nouveau, prit des couleurs nouvelles. Une autre force fut incorporée à la Terre. Ce qui, auparavant, agissait sur elle du dehors se réunit à elle. C’est cela qui rendra la force d’attraction réciproque de la Terre et du Soleil si grande, qu’ils se réuniront à nouveau, et que l’homme se retrouvera parmi les esprits du Soleil.

C’est le Christ qui donne la possibilité à la Terre de s’unir à nouveau au Soleil et de se retrouver dans le sein de la divinité. Tel est l’événement qui se produisit, et telle est sa signification. C’est ce qu’il fallait bien sentir avant de rendre compréhensible l’importance pour la Terre de l’incarnation du Christ.

Et nous pouvons maintenant concevoir comment, en s’unissant intérieurement au Christ, l’homme peut acquérir quelque chose qui éclaire la conscience après la mort. Ne perdons pas cela de vue, et nous comprendrons également que la vie entre la mort et une nouvelle naissance est soumise aussi à une évolution. Demandons-nous maintenant pour qui tout cela s’est passé ?

L’homme a vécu d’abord dans le sein de la divinité. Puis il est descendu sur le plan physique. S’il était resté en haut, il n’aurait jamais acquis la conscience de soi qu’il a aujourd’hui. Il n’aurait jamais eu de Moi. Ce n’est que dans le corps physique qu’il pouvait épanouir la conscience de soi dans toute sa lumineuse clarté.

Il fallait que des objets extérieurs viennent s’opposer à lui, qu’il se distingue d’eux, il fallait qu’il descende dans le monde physique. C’est pour acquérir un Moi que l’homme est descendu sur la terre. De par son Moi, l’homme est un fils des dieux. Ce Moi, descendu des hauteurs spirituelles, a été transformé dans le corps physique, pour y devenir lumineux et clair. C’est la matière durcie du corps humain qui a donné à l’homme son Moi, sa conscience de lui-même, qui lui a permis d’acquérir la connaissance.

Mais en même temps, elle l’a enchaîné à la masse de la Terre, au roc terrestre.

Avant de recevoir son Moi, l’homme avait acquis un corps physique, un corps astral et un corps éthérique. Lorsque le Moi se développa peu à peu dans ces trois corps, il les transforma. Il ne faut pas oublier que tous les éléments supérieurs de l’être humain travaillent au corps physique. Si le corps physique est ce qu’il est, c’est en raison de l’action qu’exercent sur lui les corps éthérique et astral, et le Moi.

Tous les organes du corps physique ont subi en un certain sens l’influence des transformations qui se sont effectuées dans les corps supérieurs. Les êtres restés en arrière sont devenus des formes animales différentes, par exemple des oiseaux, sous l’influence prédominante du corps astral. À mesure qu’il devenait de plus en plus conscient de lui-même, le Moi a transformé le corps astral. Nous avons déjà vu que certains humains se sont isolés du reste de l’évolution. Ce qu’on appelle les animaux apocalyptiques, ce sont des types chez lesquels l’un ou l’autre des corps supérieurs a joué un rôle prépondérant.

Le Moi a joué ce rôle chez les êtres du type ange ou homme. Maintenant, tous, les organes sont adaptés aux corps supérieurs de l’être humain. Par le fait que le Moi pénétra dans le corps astral, l’imbiba tout entier, certains organes se sont formés chez l’homme et chez les animaux qui se séparèrent par là suite du reste de l’évolution. Un des organes du corps, par exemple, est dû au fait qu’un Moi est descendu sur la Terre. Sur la Lune, aucun Moi n’était uni aux êtres de cette époque.

Certains organes sont en rapport avec cette évolution : ce sont le foie et la bile. La bile est l’expression physique du corps astral. Elle n’est pas en relation avec le Moi, mais le Moi agit sur le corps astral, et les forces du corps astral sur la bile. Saisissons maintenant dans son ensemble le tableau que l’initié exposait à l’Égyptien : L’homme doué d’un Moi conscient, a été enchaîné au corps de la Terre. Représente-toi l’homme enchaîné au roc terrestre, au corps physique ; il s’est passé quelque chose dans l’évolution qui mine, qui ronge son immortalité ! Représente-toi les fonctions qui ont créé le foie : elles sont nées du fait que le corps a été attaché au roc terrestre. C’est le corps astral qui le ronge. Telle est l’image qui était évoquée devant le néophyte égyptien, et qui a gagné la Grèce sous la forme de légende de Prométhée.

Il ne faut pas approcher ce mythe avec des mains grossières. Il ne faut pas dépouiller cette image comme on enlève au papillon la poussière colorée de ses ailes. Laissons aux ailes leur couleur, laissons aux fleurs leur rosée. On ne peut pas tourmenter, déformer ces images. On ne peut pas dire : Prométhée signifie ceci ou cela. Il faut essayer de retrouver le fait spirituel et ensuite de comprendre l’image qui en est née, et qui a passé dans la conscience humaine.

L’initié égyptien conduisait son élève jusqu’au degré où il apprenait à comprendre l’évolution du Moi de l’homme. Il fallait que son esprit puisse s’en former l’image. Mais il ne devait pas saisir les faits brutalement ; l’image se dressait devant lui, lumineuse et vivante ; l’initié égyptien ne voulait pas comprimer sous forme de sentences des idées sèches et fades ; il voulait représenter par des images ce qu’il donnait.

La légende de Prométhée a été embellie, parée de poésie ; nous n’avons pas le droit d’y mettre plus que les faits occultes qui la constituent, et de dépouiller l’image de ses plus belles forces artistiques. Autre chose encore.

Lorsqu’il arriva sur la Terre, l’homme n’était pas encore doué d’un Moi. Avant que le Moi ne le pénètre, d’autres forces étaient maîtres du corps astral. Puis le corps astral, lumineux et fluide fut pénétré par le Moi. Auparavant, les forces astrales avaient été envoyées en l’homme par les entités spirituelles.

Le corps astral était là, mais animé par les êtres divins. Clair et pur, il entourait de son ruissellement lumineux le germe du corps physique et du corps éthérique. Son flot très limpide les entourait et les pénétrait. Mais avec le Moi apparut l’égoïsme, et le corps astral s’assombrit, le flot d’or pur disparut de plus en plus jusqu’au moment où l’homme, descendu sur le plan physique, en atteignit le point le plus bas à l’époque gréco- latine.

Il fallait que les hommes cherchent à retrouver cet afflux pur du corps astral, et c’est ce qui produisit dans les Mystères ce que l’on appelait : la recherche de la pureté originelle du corps astral. Les mystères éleusiniens tendaient à rendre au corps astral sa limpidité d’or pur ; les mystères égyptiens également. La conquête de la Toison d’or représente l’une des épreuves de l’initiation égyptienne : elle nous a été conservée dans la merveilleuse légende de Jason et des Argonautes.

Nous avons suivi le cours de l’évolution, lorsque les organes inférieurs ressemblaient encore aux barques dont nous avons parlé, le corps astral, dans la masse liquide terrestre, avait encore sa couleur lumineuse et dorée.

Dans la Terre liquide, le corps astral de l’homme était encore d’une transparence dorée. L’histoire des Argonautes nous représente la recherche de ce corps astral. La conquête de la Toison d’or est reliée au mythe égyptien par des liens subtils et fins.

Les événements historiques extérieurs sont en relation avec des faits spirituels. Il ne faut pas croire que cela ne soit qu’un symbole. L’expédition des Argonautes a vraiment eu lieu, aussi bien que la guerre de Troie. Les événements extérieurs sont l’aspect visible des processus intérieurs ; ils forment les faits historiques. Chez les néophytes grecs, le fait historique devenait un événement intérieur : la conquête de la Toison d’or devenait celle du corps astral pur.

En continuant cette étude, nous verrons encore quelques faits des Mystères et nous trouverons comment les mystères égyptiens sont en rapport avec la vie actuelle.

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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

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