I ♦ Le symptôme
La psychopathologie phénoménologique et psychanalytique considère que le symptôme apparaît lorsque la personne, atteinte de défaillances, tente de rattraper son décalage d'avec la réalité.
• Un symptôme consiste à matérialiser l'adversité, plutôt que de laisser flotter une angoisse terrifiante.
• Le symptôme est concret : il inscrit dans la matérialité du corps et des conduites une chose à examiner, un soin à organiser.
• Il fournit un objet d'intention (d'intervenir, de soigner, de se plaindre, de parole, de peur…) plutôt que la dépendance à un désastre qui submerge.
• Le symptôme est considéré comme apportant un gain primaire au malade : il est une tentative pour maîtriser la situation, d'attirer à soi l'attention et la prévenance d'autrui (entourage, soignants).
• En rendant visible et saisissable le mal-être, il provoque l'entourage (rôles de protection, d'affection, ou à l'inverse de rejet, de déni) : il appelle autrui à prendre en compte le malade, à modifier sa relation à lui.
• Il est une forme de demande : susceptible de mobiliser des conduites (de prise en charge, de suivi, de soin, d'accompagnement, de protection…).
• En tant que gain clinique pour entrer en contact avec le malade et pour base d'échange, il mérite de n'être pas immédiatement éliminé.
II ♦ La plainte
• La plainte est expression adressée à quelqu'un (pas de plainte si personne pour la recevoir) : les psychopathologies humanistes lui accordent de l'importance en tant que signe d'une tentative pour re-communiquer, re-signifier, restaurer les relations qui s'étaient effondrées.
• La plainte rompt le mal-être intime (l'angoisse n'est pas communicable).
• La plainte à propos d'un symptôme ouvre un canal expressif.
• Elle cherche l'écho d'une présence humaine brisant solitude et peur d'abandon.
• Elle appelle un accompagnement susceptible de la décoder :