I ♦ Description clinique
• Incidence : 1 à 2 pour 1 000 accouchements.
• Facteurs de risque de survenue : primiparité, antécédent de psychose puerpérale, antécédents personnels ou familiaux de troubles bipolaires.
• Le terme de psychoses puerpérales fait référence à la décompensation, pendant la grossesse :
- d'une schizophrénie préexistante chez la patiente (5 % des cas), ou un premier épisode psychotique apparaissant pendant la grossesse, de type bouffée délirante aiguë (25 % des cas) : le délire concerne souvent l'enfant et les liens de filiation (négation de la maternité), crainte de la mort de l'enfant, conviction qu'il a été remplacé par un autre ou volé. Parfois, il existe un syndrome pseudo-confusionnel. La participation affective est intense avec une alternance rapide de phases de désespoir et de phases d'exaltation. Il peut exister des comportements agressifs à rencontre de l'enfant (infanticide).
- d'un trouble de l'humeur sévère de type épisode dépressif majeur (50 % des cas). La tristesse est alors majeure, avec des idées délirantes d'indignité et de culpabilité (« son enfant va mourir », « on va les tuer »). Là encore des comportements agressifs envers l'enfant sont à redouter.
- d'un trouble de l'humeur de type épisode maniaque avec des caractéristiques psychotiques (20 % des cas) : survenue très brutale, marqué par l'agitation psychomotrice et les idées délirantes de toute puissance et de persécution.
II ♦ Traitement et évolution
• Hospitalisation en unité mère bébé si possible, en urgence.
• Retrait temporaire de l'enfant, en cas de risque de passage à l'acte agressif.
• Traitement psychotrope adapté : antipsychotiques et traitement thymorégulateur en cas de trouble de l'humeur.
• Surveillance prolongée après la crise, et soutien de l'entourage.
L'évolution des psychoses puerpérales est globalement plus favorable qu'après une bouffée délirante aiguë hors de ce contexte. Moins de 20 % des femmes développeront par la suite une schizophrénie ou un trouble bipolaire.