Au virage de la fin du XIX et du début XX , la catégorie de « névrose » a été nettement identifiée, mais deux conceptions lui donnent un sens différent : celle de Sigmund Freud et celle de Pierre Janet.
II ♦ Deux conceptions des névroses
♦ Pierre Janet
Il étudie ces « maladies sans lésions ». Il considère que :
• la névrose correspond à un affaiblissement des fonctions adaptatives de l'individu sous
l'effet d'un événement marquant ;
• le malade souffre de l'absence de mécanismes adaptatifs subtils.
• ne perdurent chez lui que des mécanismes primaires, ceux qui permettent de vivre, mais qui restent basiques et entravent l'adaptation fine à la société.
♦ Sigmund Freud
Au même moment, Freud invente la psychanalyse qui fait comprendre que :
• la névrose résulte d'un compromis entre deux désirs contraires ;
• l'origine conflictuelle est de nature sexuelle, c'est une blessure dans le développement sexuel de l'enfant ;
• le compromis tente de sortir du conflit archaïque toujours actif entre désirs infantiles, toujours pressants, et censure (avec le processus de refoulement).
• les symptômes névrotiques (à base de « fixation » ou « régression » infantiles) sont des tentatives d'issues au conflit inhibiteur ;
• tension et anxiété résultent de la crainte chronique que la réalité présente entraîne le surgissement des pulsions archaïques non apaisées ;
• les formes de névroses correspondent à des ratés d'adaptation aux réalités, où le principe de plaisir domine et infléchit les conduites à l'insu du malade ;
• le névrosé est psychiquement intoxiqué par les fausses solutions auxquelles il se raccroche parce qu'elles avaient fonctionné par le passé : l'existence des névrosés pâtit de ces fixations inadaptées, mais inconsciemment entêtées.
• les névroses théâtralisent les affrontements conflictuels, selon les types de plaisirs recherchés et pris au cours des phases érogènes de la petite enfance :