II ♦ Psychiatrie biologique : cures, médicaments
♦ Cures
Au cours du XX siècle, l'axe biologique de la psychiatrie utilise les progrès techniques.
• À partir de 1935, la lobotomie est une technique très utilisée pour tenter de réduire les effets de plusieurs types de psychoses. Il s'agit d'une chirurgie de section ou altération d'un lobe cérébral afin de restreindre l'activité symbolique du cerveau. Cette technique suscite une vive polémique : les dégâts sur l'ensemble de la personnalité sont considérables ; l'existence des malades devient une vie « végétative ». À partir des années 1960-1965, les médicaments neuroleptiques suppriment ce recours chirurgical.
• Pour soulager les états mélancoliques, est mise au point de la sismothérapie, train de chocs électriques légers envoyés au cerveau.
• Pour traiter la schizophrénie, le docteur Manfred Sakel crée des cures par comas hypoglycémiques provoqués par absorption d'insuline, dites « cures de Sakel ».
• Pour traiter les états d'angoisse et les dépressions, sont utilisées plusieurs formules de cures de sommeil sous narcose ou sous tranquillisants.
♦ Médicaments
• En 1952, Henri Laborit découvre les propriétés myorelaxantes du Largactil®. C'est l'arrivée des neuroleptiques, médicaments ciblés. En abaissant l'angoisse et l'agitation des malades, ils régulent les conduites, rétablissent échanges et relations avec l'entourage.
• À Paris, dans les années 1950-1965, les psychiatres Jean Delay et Pierre Deniker mettent au point des traitements antidépresseurs et antipsychotiques :
- aide à la resocialisation des malades ;
- aide aux relations psychothérapiques (avec le médecin) et sociothérapiques (avec l'équipe soignante) ;
- utilisation de la molécule chlorpromazine.
• En Suisse, le psychiatre Roland Kuhn découvre l'action antidépresseur de l'imipramine.
• En 1960 est reconnue l'efficacité du lithium sur les troubles de l'humeur (Librium®, Valium®).
• Suit la large diffusion des neuroleptiques dans les années suivantes, des anxiolytiques et des normoleptiques, permettant aux malades des sorties prolongées, des séjours en famille, des guérisons.
III ♦ Antipsychiatrie
Le mouvement de l'antipsychiatrie (années 1965-1980) conteste la distribution de médications inappropriées ainsi que la violence institutionnelle asilaire.
♦ Origines
Les anthropologues montrent que les formes de désordre recèlent aussi des valeurs positives et la psychanalyse attribue au conflit un rôle moteur.
♦ Mouvement
Sous l'influence de leaders psychiatres (R. Laing, D. Cooper, F. Basaglia, L. Bonafé et F. Tosquelles) sont développés :