I ♦ Santé mentale versus maladie mentale
• La santé mentale correspond à un subtil équilibre entre corps, esprit, connaissance et comportement. À tout instant, ce processus normalement autorégulé conditionne l'adaptation originale d'un être humain au monde réel.
• La maladie mentale résulte du dysfonctionnement des mécanismes psychiques, et/ou de ceux de l'identité psychologique, et/ou de ceux des interactions sociales. C'est l'ensemble de l'expérience d'exister qui est bouleversé, car l'amoindrissement de chaque dimension humaine diminue les facultés, trouble la relation au monde, empêche la normalité : les désordres ont un « effet domino » cumulatif, invalidant gravement « l'être-là » de la personne.
II ♦ Traitement de la maladie mentale
L'approche et le traitement simultanés des multiples plans où se déroule pour chacun l'expérience de son existence – altérée, troublée, voire devenue impossible – touchent au sens que prennent pour chacun les phénomènes de sa vie : la démarche est globale. Impliquant la globalité de l'expérience d'exister et le sens que chacun lui prête, l'approche et le traitement contemporain des désordres psychopathologiques n'ont jamais été « neutres » (objectifs). Ils ne le sont pas aujourd'hui davantage, car chaque époque et chaque société considèrent « la folie » selon leurs propres critères.
Dans notre monde occidental contemporain, la psychiatrie, la psychopathologie, les neurosciences et la biologie traduisent comment nous essayons de contenir, par le moyen de la science, la dimension extraordinaire (désordonnée), mystérieusement excessive, que censure et cache la normalité policée de nos us et coutumes. Médecine, biologie et sciences sociales, dans leur effort de rationalité, visent à aider nos contemporains :