Conscience-Vie-Forme - Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000

Bonjour
Title
Aller au contenu
Esquisse de présentation de la cosmologie selon la science de l’esprit

Texte utile pour mieux comprendre les EMI

Fragment des années 1903-1904 - Notes d'élèves.

L’existence de l’être humain actuel ne se déroule pas seulement dans un état de conscience, mais dans plusieurs.

L’état de conscience normal est celui qui prévaut entre le réveil et l’endormissement. L’être humain perçoit alors les choses par ses sens et en forme des représentations.

C’est ainsi que le monde physique est présent pour lui. C’est à lui aussi que s’appliquent les forces de son âme : la pensée, le sentiment, la volonté et l’agir.

Cet état de conscience alterne avec deux autres : l’état de rêve et l’état de sommeil profond sans rêves.

On désigne ces états souvent du mot « inconscient ».

Mais cette désignation voile le fait dont il s’agit ici. Ce ne sont en vérité que d’autres sortes de cons­ciences.

On pourrait parler de sortes plus sourdes.

Le sommeil empli de rêves ne montre pas les objets comme le fait la conscience diurne, car ce qui surgit dans l’âme, ce sont des images. Ces images peu­vent être troublantes par rapport à la conscience normale, mais leur mise en lumière est à même de pénétrer plus avant dans la nature du monde. Telles qu’elles se présentent dans la vie nocturne de l’âme, elles ne peuvent pas fournir une base valable de connaissance.

Elles ne le peuvent que pour celui qui a développé, dans le sens d’une formation telle que présentée dans ce livre, des forces de la connais­sance supérieure qui lui permettent de voir les mondes supérieurs. Dans ce chapitre sera donnée une description des faits valables pour ces mondes supérieurs. Celui qui emprunte le chemin de la connaissance supérieure trouvera aussi la confirma­tion de ces faits.

Ce qui frappe avant tout dans les rêves, c’est le caractère symbolique des leurs images. Une attention subtile des expériences oniriques multicolores peut clairement mettre en évidence ce caractère. Ce monde fugace peut aller du simple symbole aux pro­cessus les plus dramatiques en passant par toutes les formes intermédiaires. On rêve par exemple d’un incendie, on se réveille et on constate qu’on s’est endormi à côté de la lampe de chevet.

On n’a pas perçu sa lumière dans le rêve comme on la perçoit dans le monde sensoriel, mais sous la forme symbo­lique de l’incendie. On rêve d’un bruit de cavalcade ; on se réveille, et la cavalcade se transforme en un battement de la montre-réveil, qui est ainsi symbo­lisé. Ou encore, on rêve d’être griffé à la figure par un animal ; on se réveille et on a mal à la joue, le rêve a trouvé ce symbole.

Un rêve plus long pourrait être celui-ci : on se promène en forêt, on perçoit un bruit, on continue la promenade et un homme surgit d’un buisson. Il se met à attaquer. Un combat s’ensuit, l’attaquant tire. Le rêveur se réveille à ce moment et voit qu’il a renversé la chaise à côté de son lit.

Le choc a traversé sa conscience de rêve qui en a trans­formé l’action extérieure en une action symbolique. Le rêve transforme les actions extérieures, mais aussi, comme la griffure de la joue, les expériences inté­rieures en actions symboliques. Les rêves peuvent aussi représenter des affects, des ambiances.

Par exemple, on peut vivre une ambiance oppressive à la veille de jours difficiles ; dans le rêve cela se traduit par une impression de noyade.

Ces exemples montrent deux caractéristiques de la conscience de rêves : le caractère imagé et le caractère symbolique qui contient quelque chose de créatif. Le caractère créatif n’appartient pas à la conscience diurne éveillée.

Celle-ci reflète simple­ment les choses de l’environnant telles qu’elles sont dans le monde physique extérieur. La conscience de rêve ajoute quelque chose qui provient d’une autre source.

Comment s’ouvre cette source ? Elle s’ouvre par le fait que les sens dont dépend la conscience éveillée s’endorment pendant le sommeil, ni plus ni moins. Le mutisme de l’activité de ces sens s’exprime par le fait que la conscience de soi disparaît. Car justement, la conscience de soi est liée à l’activité sensorielle, sans quoi elle sombre dans l’abîme.

Ce fait est exprimé dans ce qu’on désigne dans la science de l’occulte par les mots : l’âme de l’être humain s’est retirée du monde physique.

Celui qui ne prétend pas que l’être humain cesse d’exister dans le sommeil pour réapparaître au réveil sera d’accord de dire que, pendant le sommeil, l’être humain vit dans un autre monde que dans le monde physique. On appelle cet autre monde le monde astral.

Pour l’instant le lecteur admettra ce terme comme désignant le monde dont l’homme pressent l’existence grâce à l’expérience de ses rêves. La description de ce terme se fera dans d’autres chapitres de ce livre.

Pendant le sommeil, l’être humain réside dans le monde astral. Les faits et les êtres de ce monde se présentent par des images. La conscience accueille ces images, mais la conscience de soi fait défaut. Essayons d’en avoir une représentation par une comparaison avec un exemple pris dans la vie quoti­dienne. L’être humain ne perçoit le monde extérieur que grâce à ses organes sensoriels.

Sans ouïe pas de son, sans yeux pas de couleur et ainsi de suite. Si le corps de l’homme pouvait développer un nouvel organe sensoriel, une chose nouvelle lui apparaîtrait dans le monde extérieur. C’est ce qui se passe avec l’aveugle né qui retrouve la vue après une opération ; la lumière et la couleur sont pour lui des choses nouvelles.

Ainsi, de même que le corps physique possède des organes pour percevoir le monde physique, de même, pendant le rêve, un autre corps, celui de l’âme possède des organes pour percevoir un autre monde, le monde astral. Seulement, il n’y a pas de conscience de soi reliée à ce corps. Dans cette situation, cette conscience de soi est alors en dehors du domaine de l’être humain.

S’il était alors impossible que la conscience de soi soit présente aussi dans cet état de conscience, l’être humain ne pourrait jamais percer les situations dont il s’agit. Or cela est possible par la formation que l’on appelle l’initiation dont j’ai parlé plus haut et qui est évoquée dans ce livre. On apprend par l’initiation à former dans le corps astral des organes de la percep­tion spirituelle tout comme il y a des organes de la perception sensorielle.

Lorsque ces organes ont été développés, on a pendant l’état de rêve la conscience de soi tout comme elle est présente d’ordinaire dans la vie quotidienne. Lorsque ce degré d’existence est atteint, la vie de rêve elle-même se transforme signi­ficativement.

Elle se débarrasse du coloris confus lié au sensoriel, et montre à sa place un ordre et une harmonie qui se place loin au-dessus de ce que peut offrir le monde ordinaire. L’être humain devient confidence qu’il y a autour de lui un autre monde, tout comme il y a un monde de lumière et de cou­leurs invisible autour d’un aveugle avant que celui-ci n’ait subi une opération lui rendant la vue.

Le moment significatif où les organes de la perception spirituelle se mettent en activité est appelé dans la science occulte le réveil ou la renaissance.

À l’instant de ce réveil, l’être humain éprouve dans son environnement la présence d’un monde supérieur dans lequel non seulement les choses du monde physique acquièrent des caractéristiques nouvelles, mais aussi qu’il s’y trouve des faits et des entités qui lui étaient inconnus jusqu’alors. Il voit clairement aussi que dans ce monde se trouvent les images dont proviennent les choses du monde sensoriel.

Il est très pertinent de comparer l’appari­tion des choses du monde sensoriel comme celle de la glace sur l’eau. Tout comme la glace est de l’eau transformée, le monde physique est le monde astral transformé. Tout comme l’eau est fluide, le monde astral qui se trouve derrière le monde physique est fluide lui aussi.

Les objets physiques apparaissent par la solidification momentanée du fluide astral en perpétuel mouvement. Il n’y a pas de forme fixe dans le monde astral, tout bouge et s’interpénètre.

Un objet ou un être physique n’apparaît que comme une fixation momentanée de ce fluide. On ne peut pas chercher des contours fixes dans le monde astral, c’est une erreur qui empêche de voir ce monde totalement différent du monde physique.

Tout comme les êtres du monde physique s’incar­nent dans des corps physiques, les images du monde astral sont l’expression d’entités qui n’atteignent pas le monde physique. Elles ne s’expriment pas dans la même substance que l’être humain sur le plan physique dans sa chair et son sang.

Quelle est cette substance astrale ? Ce n’est autre que ce que l’être humain a, en effet, en lui-même. Seulement, à l’état éveillé, cette substance est recou­verte en lui par les représentations sensorielles. Toutes les représentations sensorielles sont liées aux désirs, aux souhaits, aux répulsions, aux sympathies et antipathies.

La conscience désire un objet et en repousse un autre. C’est dans ces désirs et ces répul­sions qu’il faut chercher la source à laquelle puise également la conscience de rêve lorsqu’elle trans­forme les choses en symboles.

La conscience de soi éveillée fournit l’aliment correspondant aux désirs et aux souhaits. Lorsque l’activité des sens extérieurs se tait, une autre force créatrice intervient pour former des images dans la substance des désirs et des sou­haits. Ainsi la science occulte dit que l’être humain en état de rêve se trouve dans le corps astral formé des désirs et des souhaits et que la conscience de soi a quitté le corps physique.

Chez l’initié ou le « réveillé » la situation est la suivante. Le corps astral a aussi quitté le corps physique, mais la conscience demeure dans le corps astral. Ainsi, de même que les organes sensoriels extérieurs peuvent percevoir la matière extérieure parce qu’ils sont formés de la même matière, de même les organes des sens supé­rieurs peuvent percevoir les êtres du monde astral parce que ces sens supérieurs sont formés de la substance astrale des désirs et des souhaits par les­quels elle m’exprime.

La différence entre le profane et l’initié réside dans le fait que le premier ne voit pas le monde astral comme extérieur à lui, ce qui est le cas du second. Ce monde astral reste intérieur chez le profane, il le vit en tant que désirs et souhaits, mais il ne le voit pas.

L’initié non seulement éprouve ses désirs, mais il les perçoit dans le monde extérieur tout comme le pro­fane perçoit les tables et les chaises.

Le monde des rêves n’est qu’un pâle reflet de ce monde des initiés du fait que la conscience de soi n’est pas présente. Où se trouve cette conscience de soi lors du rêve ? Elle s’est retirée dans un monde supérieur où l’être humain en tant que tel ne se trouve pas d’emblée.

Montrons par un exemple le rapport que l’être humain entretient avec ce monde supérieur. Pensons à une main humaine et à un outil. Aussi longtemps que la main tient l’outil, les deux forment un tout ; le second exécute ce que com­mande la première.

Dès que la main dépose l’outil, celui-ci est abandonné à lui-même ; aussi les mou­vements de la main ne sont que l’expression de la volonté de l’être humain à laquelle elle appartient.

Pendant la vie éveillée, le corps physique est l’instru­ment d’une partie supérieure de l’entité à laquelle il appartient. Lorsque cette entité prolonge un membre dans le corps physique, celui-ci reçoit l’activité sensorielle et en même temps la conscience de soi.

Lorsque cette partie supérieure quitte le corps physique, la conscience de soi le quitte aussi. Ainsi, l’entité intérieure capable d’une conscience de soi se prolonge par intermittence dans le corps physique et l’enveloppe de la conscience de soi.

L’image est plus parlante encore si on la compare à une enveloppe qui se détache, comme une goutte se détachant du filet d’eau à laquelle elle appartient et qu’elle rejoint plus tard dans sa course.

Car, en effet, l’être humain n’a pas conscience à l’état éveillé de son rapport avec la partie supérieure de son entité, il est donc effective­ment détaché d’elle. Dans le sommeil la conscience de soi doit le quitter, car elle se retire dans la partie supérieure de son entité ; celle-ci l’aspire, et la cons­cience de soi demeure enfermée en elle.

Lors du sommeil sans rêves, le monde des images disparaît. Le corps semble alors reposer dans une totale absence de la conscience, mais en fait, elle est là, il ne s’agit que d’une conscience plus atténuée, plus sourde que dans l’état de rêve. La force forma­trice d’image s’est aussi retiré du corps physique. C’est pourquoi seules les visions de l’initié peuvent percer ce phénomène. Le profane n’en a pas les per­ceptions.

L’initié voit alors le corps de formation des images, qui était encore lâchement attaché au corps physique, s’en détacher complètement comme un corps extérieur. Mais il ne reste pas inactif pour autant, au contraire, maintenant il restaure les forces fatiguées du corps physique.

C’est la partie régénéra­trice du sommeil. Le corps physique harassé sombre dans le sommeil. Il abandonne sa conscience de soi à des êtres supérieurs. Dans l’état intermédiaire du rêve, l’âme reste encore partiellement attachée au corps physique.

La caractéristique de cette âme, c’est sa créativité.

À l’instant du réveil, elle commence à appliquer sa force de créativité à intérioriser ce que lui communiquent les organes sensoriels. À l’instant de l’endormissement les communications sensorielles extérieures se taisent. Lors de l’état intermédiaire du rêve, l’activité créatrice de l’âme continue en faisant apparaître des symboles ; puis cela s’arrête aussi, l’âme porte alors tout son effort sur le corps physi­que qu’elle élabore maintenant de l’extérieur.

Indé­pendamment des communications de la science de l’esprit, le simple fait que l’on se sente régénéré au réveil montre qu’il y a une activité de l’âme pendant le sommeil. La vie éveillée a quelque chose de dysharmonique, de chaotique.

Les impressions du monde physique agissent de toutes parts sur l’être humain. Dans l’âme, pénètre tantôt ceci, tantôt cela. Les forces intérieures de formation subissent des perturbations de leur nature originelle. La nuit réta­blit leur équilibre. L’âme rétablit l’ordre et l’harmo­nie.

À cause de la vie éveillée, le corps physique ressemble à une masse d’air mélangée irrégulière­ment par des courants venant de toutes parts. Au réveil on peut le comparer à une masse d’air ordon­né et vibrant selon les rythmes et les harmonies d’une pièce musicale. Et au regard de l’initié, le travail de l’âme apparaît comme une imprégnation du corps par des sonorités. Dans le sommeil l’être humain plonge dans l’harmonie de la vie de l’âme.

Or c’est de cette même harmonie que le corps physique a été formé. Avant de s’ouvrir au monde par les organes sensoriels pour la première fois, le corps physique était totalement sous l’effet de cette harmonie. Cette harmonie de l’âme imprègne le monde tout entier de ses sonorités.

L’être humain est alors entouré de ces accords, tout comme il était auparavant entouré par les images. Tout comme le monde environnant des images s’ouvre réellement à l’être humain initié, sur un plan supérieur s’ouvre aussi ce troisième monde. Les sons commencent à résonner autour de lui, et ceux-ci lui révèlent le sens du monde.

Tout comme les formes du monde physique sont apparues grâce aux images, elles ont reçu leur signification intérieure et leur existence grâce aux sons ainsi évoqués. De ce point de vue, toutes choses sont des sons devenus formes.

Pendant la vie éveillée, l’être humain est composé de trois corps : le corps physique, le corps éthérique (ou de formation) et le corps astral. Le corps phy­sique contient les organes sensoriels implantés en lui par le monde extérieur, et il héberge la conscience de soi.

Le corps éthérique a un caractère mobile et formateur dont les images sont en même temps les archétypes du corps physique qui en est la solidifi­cation. Le corps astral donne son empreinte aux deux premiers par une harmonie du son.

Lors du sommeil avec rêve l’âme se retire du corps physique ; elle reste encore en lien avec les deux autres corps, elle inonde le corps astral de son et le corps éthérique d’images. Ces dernières pénètrent jusque dans le corps physique, ce qui permet d’en avoir une conscience atténuée. Lors du sommeil sans rêves, l’âme n’est plus liée qu’au corps astral.

Ce qu’elle opérait par la croissance à partir de l’intérieur du corps physique, elle l’opère maintenant à partir de l’extérieur de celui-ci. L’activité qu’elle exerce de l’extérieur sur le corps physique n’atteint généra­lement pas la conscience claire de l’être humain.

Nous avons donc en fait trois états de conscience du corps physique : la conscience éveillée, la cons­cience de rêve et la conscience de sommeil sans rêves. L’initié voit s’ouvrir en lui la conscience des deux derniers états ; grâce à cette « lucidité », il vit dans les mondes supérieurs tout comme d’ordinaire on vit éveillé dans le monde physique. Il y a donc cinq états de conscience ordonnés selon le degré de lucidité :

1. la conscience du sommeil sans rêves
2. la conscience de rêve
3. la conscience éveillée de jour
4. la conscience imaginative de l’initié
5. la conscience sonore de l’initié.

Songeons maintenant que si les deux derniers états de conscience sont acquis par la formation selon la science de l’esprit, il apparaît clairement que la conscience de jour est aussi le résultat d’un déve­loppement à partir des deux premiers. C’est ce que montre la science de l’esprit.

Elle explique que l’être humain des origines a traversé une étape où il n’avait qu’une conscience à peine formée, la conscience du sommeil profond où aucun rêve ne se présentait.

Puis, au cours de l’évolution, l’être humain a atteint la conscience de rêve et finalement la conscience de jour que nous connaissons aujourd’hui.

Celui qui emprunte la voie de l’initiation poursuit cette ligne du développement et atteint les deux états supérieurs de la conscience.

Or l’initié peut atteindre encore tin état supérieur de conscience. Car on voit de ce qui précède que l’âme, dans la conscience de son, est encore liée au corps physique humain. Cette liaison peut s’arrêter complètement. L’âme peut quitter totalement le corps physique. C’est ce qu’apprend à faire l’initié.

Et pour percevoir encore quelque chose, il doit disposer d’organes d’une sorte encore plus élevée.

Dans ce cas, le sens de l’environnement s’exprime immédia­tement, sans l’intermédiaire du son.

Ce degré le plus élevé de la conscience est nommé conscience spiri­tuelle ou pure conscience spirituelle. Dans l’énumération ci-dessus des degrés de conscience, il faudrait que corresponde en l’être humain aussi un degré de conscience encore plus atténué que celui du sommeil sans rêves.

Or c’est le cas, logiquement, mais l’être humain ne peut pas le vivre en réalité. Son âme devrait avoir quitté totalement le corps physique ; le sommeil sans rêves devrait être séparé d’un état totalement dépourvu de l’âme. Cela signifierait en fait que le corps est abandonné momentanément à lui-même, c’est-à-dire mort momentanément.

On ne peut pas exposer le corps physique à ce danger, car il pourrait ne plus être capable d’accueillir l’âme à nouveau.

Au cours du développement cet état a précédé celui de la conscience sans rêve, si bien que la suite complète des états de conscience est la suivante :

1. la conscience basse la plus sourde
2. la conscience du sommeil sans rêves
3. la conscience de rêve
4. la conscience claire de jour
5. la conscience imaginative de l’initié
6. la conscience sonore de l’initié
7. la conscience spirituelle.

À l’époque actuelle, le corps humain n’a atteint que le quatrième état de conscience. Les états supérieurs peuvent être atteints par l’initié, il accède alors aussi aux mondes supérieurs. Il faut se représenter le dé­veloppement du corps physique humain comme ayant franchi les trois premiers états pour atteindre le degré de conscience actuelle et que dans le sommeil il lui reste des reliquats des degrés antérieurs.

Le pre­mier degré a été complètement effacé par l’évolution.

Les trois degrés de conscience supérieure de l’initié ne peuvent pas encore se manifester dans le corps physique de l’être humain actuel, car il n’a pas encore développé les organes à cet effet. Ce sont des formes prophétiques que le corps physique pourra atteindre un jour.

Partant de cela, pour se représenter correctement le monde, il faut le considérer comme étant quadru­ple : le monde physique des sens corporels, un monde d’images dont est enveloppé et empreint le premier, un monde de son qui traverse les deux pre­miers et finalement un monde spirituel qui est à la base de tous les autres.

Ce monde d’aujourd’hui a été précédé par un autre dans lequel l’être humain vivait comme un être rêvant. Son corps physique était alors dans le même état qu’aujourd’hui lorsqu’il dort. L’environnement ressemblait à un panorama d’images en mouvement. Les objets n’avaient pas de contours fermes.

Cet état était interrompu par des périodes correspondant aujourd’hui au sommeil sans rêves. Ce dernier était aussi interrompu par un état qui ne peut plus être atteint aujourd’hui et dont le contenu était celui du premier état mentionné plus haut, la forme de conscience la plus basse.

Dans un monde antérieur, l’être humain ne pou­vait même pas atteindre l’état du sommeil avec rêve. Le degré de conscience le plus élevé qu’il atteignait alors était celui du sommeil sans rêves lequel était interrompu par des périodes de conscience la plus basse, aujourd’hui complètement effacée. Cette der­nière a perdu toute signification pour le développe­ment actuel.

Dans le premier monde que la science de l’esprit peut évoquer, l’être humain n’atteignait même pas l’état du sommeil sans rêves, il ne dépassait pas celui de la conscience la plus basse, lequel était interrompu par deux états qui ne peuvent plus être évoqués aujourd’hui.

Ainsi la science de l’esprit envisage un passé extrêmement lointain du développement ; on dis­tingue quatre degrés par lesquels le corps physique humain a passé. Mais on envisage aussi le futur où les trois degrés de conscience accessibles aux initiées se réaliseront dans le monde physique.

Notre monde actuel sera relayé par un monde où les corps physiques humains auront développé des organes lui permettant en toute conscience de percevoir un monde d’images en perpétuel mouvement et, qui plus est, il se verra lui-même comme tel aussi. Puis on jette le regard sur un monde futur ultérieur encore, où les images seront traversées par les sons harmoniques qui exprimeront leur être intérieur. Et pour finir, la science de l’esprit envisage un monde de nature spirituelle, mais qui aura déversé son esprit dans la nature physique.

La science de l’esprit présente donc un dévelop­pement du monde dans lequel l’être humain atteint des degrés de conscience successifs. Elle désigne ces degrés de l’évolution par des noms portés mainte­nant par des planètes qui circulent dans le système solaire. L’étape vécue par l’être humain dans sa cons­cience la plus basse est désignée par l’étape satur­nienne, l’étape de la conscience sans rêve par l’étape solaire et l’étape de la conscience de rêve par l’étape lunaire.

La quatrième étape, l’étape actuelle avec la conscience à l’état éveillé, est l’étape terrestre. Les étapes futures où les états de conscience que les ini­tiés peuvent entrevoir aujourd’hui auront atteint leur forme physique sont appelées dans l’ordre les étapes Jupiter, Vénus et Vulcain.

Ce qui différencie l’état de conscience de l’initié de celui de l’être humain lors des prochains Jupiter, Vénus et Vulcain, repose sur le fait que le premier doit s’élever dans les mondes supérieurs pour éprou­ver les consciences supérieures correspondantes, tandis que l’être humain futur disposera de cette conscience dans le monde physique. Cela repose sur le fait que l’initié d’aujourd’hui forme les organes de la perception spirituelle correspondante à partir des forces des mondes supérieurs.

Des organes de mêmes valeurs seront conférés à l’avenir au corps physique des humains à partir de l’environnement physique.

Car l’être humain peut percevoir le monde autour de lui selon les substances dont sont formés ses organes. À l’avenir le monde environnant de l’être humain possédera des forces formatrices qui pour l’heure ne sont encore que dans les mondes supé­rieurs.

On peut donc se représenter le devenir du monde comme une incorporation progressive des mondes supérieurs dans le physique. La terre est la quatrième incorporation. Elle possède dans son articulation physique la capacité de conférer à l’être humain les organes de la conscience de vie éveillée.

Au sens de la science de l’esprit, elle s’est développée à partir d’un autre état physique qui pouvait conférer à l’être humain la conscience de rêve.

Cet état est dénommé « Lune ». C’est à partir de cet état de Lune que la Terre s’est développée, en acquérant la possi­bilité de conférer à l’être humain les organes de la conscience de la vie éveillée. La Lune s’est dévelop­pée à partir de l’ancien Soleil. Ce qui forme la terre actuelle était autrefois l’ancien Soleil.

La science de l’esprit désigne par ancien Soleil l’état de la Terre lorsqu’il fut capable de conférer à l’être humain la conscience de sommeil sans rêves. Et avant cela la Terre était à l’état de l’ancien Saturne.

Comment un tel corps céleste acquiert-il la possi­bilité de former les organes humains correspon­dants ? Il ne le pourrait jamais si ces organes n’étaient pas préfigurés par des êtres précurseurs du genre humain. Par le fait que les initiés d’aujourd’hui préparent les organes du prochain Jupiter, ils créent la possibilité que les images formatrices du monde environnant prennent un caractère physique.

La concrétisation dans le corps physique est provoquée par le fait que les formes sont d’abord présentes dans le monde, dans les formes de l’esprit. Les initiés deviennent ainsi les transformateurs des mondes qu’ils habitent. D’eux émanent les forces formatrices qui plus tard font apparaître les choses dans l’envi­ronnement physique des hommes.

Ainsi les initiés du stade lunaire ont-ils préfiguré dans l’esprit la forme physique de la Terre. L’envi­ronnement terrestre de l’être humain constitue le contenu de leurs expériences de l’âme. Ces initiés percevaient la terre comme leur objet d’un monde supérieur.

En ce sens, la science de l’esprit connaît sept grands cycles ou périodes planétaires dont la Terre représente le quatrième. Chaque cycle est lié à un progrès dans la formation du corps humain. Cette connaissance permet à cette science de caractériser le développement actuel du monde par la « tétrade ».

C’est ce que Pythagore, par exemple, enseignait à ses élèves avec la « tétrade ». Le « quatre » est le nom­bre du « grand monde », c’est-à-dire du monde que l’être humain habite aujourd’hui. Ce monde l’a élevé au quatrième degré de la conscience.

L’être humain en tant que tel est désigné de « petit monde » par la science occulte. Il possède en prédisposition dans son âme ce qui deviendra physi­quement le grand monde. Il est donc en chemin d’étendre « son petit » monde intérieur au « grand monde ».

Il porte en lui le sein maternel créateur du « grand monde ». Dans ce sens la science occulte voit en l’être humain le germe créateur de l’avenir, une « intériorité » qui tend à se réaliser dans une « exté­riorité ».

Avant d’être créatrice dans le monde extérieur, cette âme doit acquérir une certaine maturité. Elle doit pouvoir éprouver intérieurement ce qu’elle formera ultérieurement à l’extérieur. Par exemple, pour par­venir à implanter dans le corps physique les organes de la conscience éveillée, l’âme a dû traverser des étapes de développement qui lui ont conféré peu à peu cette capacité. Ainsi elle a dû traverser d’abord le premier état de conscience avant de le créer dans la réalité ; de même pour les autres états de conscience.

Les stades d’évolution que l’âme a dû traverser por­tent dans la science occulte le nom de stades de vie. Il y a par conséquent aussi sept stades de vie, comme il y a sept stades de conscience, lui vie se distingue de la conscience par le fait qu’elle a un caractère intérieur, tandis que la conscience repose sur un rapport au mode extérieur.

Si l’on applique cela à la Terre, on peut dire qu’avant que la conscience éveillée du corps humain n’apparaisse sur la terre, il a fallu que ce corps pla­nétaire traverse quatre étapes qui sont appelées les quatre stades (ou états) de vie.

* * *

Pour comprendre ces états de vie, il faut s’ima­giner que ce qui est perçu du monde extérieur par l’état de conscience a été intériorisé.

D’abord nous avons l’état de conscience très atténué qui précède l’état de sommeil sans rêves. Dans l’état du sommeil sans rêves, l’âme travaille à l’harmonisation du corps physique, son état de vie correspondant est l’harmo­nisation de sa propre intériorité. Elle s’imprègne donc d’un monde de mouvantes sonorités.

À l’étape précédente, à l’état de vie le plus sourd, elle était dans sa propre intériorité immobile. Elle était indifférente de tous côtés. Cet état de vie le plus bas est appelé le premier règne élémentaire. C’est l’expérience de la caractéristique originelle de la matière.

La matière entre en mouvement et excitation dans les diffé­rentes directions. L’expérience de soi de cette mobi­lité est le premier degré, c’est le premier règne élémentaire. Le deuxième degré apparaît lorsque ces mouvements entrent en rythme et en harmonie. L’état de vie correspondant est la perception inté­rieure du rythme et du son.

C’est le deuxième règne élémentaire. Le troisième état se forme lorsque les mouvements se transforment en images.

L’âme vit alors dans un monde où les images se forment et se dissolvent sans cesse. C’est le troisième règne élé­mentaire. Au quatrième stade, les images prennent une forme déterminée ; les détails se précisent dans le panorama mouvant. Par ce fait l’âme ne s’éprouve plus seulement intérieurement, mais peut maintenant percevoir une extériorité. C’est le règne des corps extérieurs.

Il faut distinguer la figure que prend l’objet dans la conscience claire de jour et celle qu’elle a en elle-même. Le corps éprouve effectivement en soi sa forme, donc la substance qui se forme en figures régulières. Au degré suivant, cette simple expérience des formes est surmontée ; c’est la transformation des formes qui intervient. La figure se forme elle-même et se transforme. On peut dire que sur ce degré, le troisième règne élémentaire apparaît dans une figure supérieure.

Dans le troisième règne élé­mentaire, le mouvement d’une figure à l’autre ne peut être éprouvé qu’en image. Dans ce règne l’image parvient à sa fixation sur l’objet extérieur, mais cet objet extérieur ne s’arrête pas dans la forme, il conserve sa mobilité.

C’est le règne des corps qui croissent et qui procréent. La capacité de métamor­phose s’exprime dans la croissance et la procréation. C’est le règne des êtres doués de sensibilité. Le der­nier règne qui entre en considération, c’est celui où sont ressentis les effets des objets extérieurs, mais pas seulement, aussi leur intériorité par une participa­tion.

C’est le règne des êtres qui éprouvent la com­passion. Voici l’ordre dans lequel se suivent les degrés de vie :

1. vécu sourd de la substance
2. vécu d’un mouvement interne
3. vécu d’une formation intérieure
4. vécu d’un contour ferme
5. vécu de la transformation
6. vécu ressenti des effets du monde extérieur
7. vécu participatif du monde extérieur.

* * *

L’expérience intérieure de l’âme doit être précé­dée de la création de la vie, car rien ne peut être éprouvé (ou vécu) qui ne soit pas existant. Si la science de l’esprit reconnaît l’expérience intérieure comme un attribut de l’âme, elle nomme esprit l’élément créateur.

Le corps physique perçoit grâce aux organes ; l’âme fait l’expérience d’elle-même dans l’intériorité, l’esprit crée vers l’extérieur. Tout comme les sept degrés de conscience sont précédés par sept expériences de l’âme, au vécu sourd de la substance précède dans la sphère créatrice la création de cette substance.

La substance se déverse de manière indifférente (exempte de ressenti) dans le monde. On décrit ce domaine par le terme d'amorphe (sans forme). Au prochain degré, la substance se dif­férencie et les différentes formes entrent en relation entre elles.

Ce domaine est appelé celui de la forme. Au troisième degré, les substances font plus que d’être simplement en relation entre elles.

Elles émettent des forces de répulsion et d’attraction, c’est le domaine dit de l’astral. Au quatrième degré apparais­sent des substances formées par les forces de l’en­vironnement qui sur le troisième degré ne faisaient que régler les rapports externes et qui maintenant agissent dans l’intériorité des substances.

C’est le domaine physique. Un être qui se trouve sur ce degré est le miroir de son environnement. Les forces de celui-ci agissent sur son articulation.

L’évolution suivante consiste en ce que l’être ne s’articule plus seulement intérieurement selon les forces extérieures, mais en ce qu’il arbore maintenant une physionomie extérieure qui porte les empreintes de cet environ­nement. Un être qui se trouve sur ce degré forme les objets de son environnement à son image, c’est-à-dire tels qu’il a été lui-même formé. C’est le degré dit de la mise en forme (Gestalten), où les êtres donnent les formes. Au septième degré la mise en forme devient une création.

L’être qui a atteint ce degré crée dans son environnement des formes qui sont en petit ce que son environnement est en grand. C’est le degré de l’élément créatif.

Le développement de l’élément de l’esprit s’articule par conséquent de la manière suivante :

1. état amorphe (absence de forme)
2. état de formation
3. incorporation de forces
4. formation par des forces de l’environnement
5. capacité d’expression physionomique
6. force formatrice
7. capacité créative.

* * *

Quand l’évolution a commencé sur l’ancien Saturne, le corps humain en était à l’état amorphe (absence de forme). Il a dû d’abord acquérir une force de création, avant que l’âme puisse éprouver ce qu’elle a d’abord vécu dans la substance.

Cela veut dire que le corps a dû parcourir les sept degrés de l’activité créatrice, avant que l’âme puisse en faire l’expérience. À son tour, cette âme a dû parcourir les sept formes du corps pour leur communiquer son mouvement intérieur. La première fois que le corps a parcouru les sept degrés, l’âme était totalement sans vie.

Ce n’est qu’au septième degré, quand le corps est devenu créateur, que l’âme s’est éveillée en lui. Et maintenant que le corps émet de la substance par son activité créatrice, il faut que l’âme s’éveille en lui.

L’âme doit remplacer cette substance. Ainsi, com­mence alors un deuxième cycle. La substance de remplacement qui se déverse dans le corps doit parcourir les sept degrés, depuis le degré amorphe jusqu’à celui de la capacité créatrice.

Arrivée à ce degré, l’âme ne se contente plus d’éprouver les expériences que provoque le remplacement des substances, mais elle commence une nouvelle étape de sa vie. Comme la substance de remplacement est elle-même devenue créatrice, elle commence à emplir l’intériorité du corps. Auparavant, elle ne faisait que remplacer la substance émise, maintenant elle se dépose dans le corps.

Elle commence alors à parcourir, elle aussi l’évolution du degré amorphe jusqu’au degré de la capacité créative. D’abord elle se dépose de manière amorphe, puis elle adopte des formes, puis elle incorpore des forces, puis elle forme des figures, puis elle les dote d’une expression physionomique, etc. Pendant ce cycle, l’âme traverse sa troisième forme de vie.

Elle harmonise l’articu­lation intérieure et compense le désordre créé par les processus internes. Ainsi, quand la substance devient intérieurement formatrice, elle s’élève au quatrième degré et laisse agir sur elle le monde environnant.

Elle le peut, car l’âme qui l’habite est maintenant assez solide pour éprouver très sourdement les impressions extérieures et pour mettre de l’ordre dans ce qui désordonné ainsi la substance. Dans le cycle suivant, le corps n’en reste pas à s’articuler intérieurement ; il se transforme sous l’effet de l’environnement. L’âme est assez mûre pour réguler cette transformation. Puis commence pour le corps un cycle où il perçoit les sensations des effets du monde environnant.

L’âme officie comme régulatrice de ce degré d’existence. Enfin le corps atteint son dernier degré ; il peut éprouver le monde extérieur. L’âme a ainsi atteint un stade où elle peut vivre de manière anticipée l’état de conscience suivant, c’est-à-dire l’état de conscience dans la vie de l’esprit de l’ancien Saturne. Elle évolue donc, lors de ce dernier cycle de Saturne, vers l’état du sommeil sans rêves. C’est celui-là qu’elle transmettra au corps physique lors du premier cycle de l’ancien Soleil.

On voit donc que sur l’ancien Saturne, le corps a traversé sept stades physiques.

À chaque fois, l’âme a atteint le degré suivant de la capacité d’éprouver. Au septième stade, elle dépasse l’évolution propre de Saturne et indique déjà la capacité d’éprouver qu’elle aura sur l’ancien Soleil.

Au début du cycle solaire, le corps physique a atteint un stade où il peut prendre sur lui sa propre formation. Auparavant, l’âme était le régulateur, mais maintenant le corps physique a son propre régulateur en lui-même. On l’appelle le corps éthérique. L’âme n’est donc plus en lien direct avec le corps physique. Il faut désormais que le corps éthérique traverse les sept états de forme, de l’état amorphe jusqu’à l’état de capacité créative.

Par son activité sur le corps physique, le corps éthérique perd constamment de sa tension. Celle-ci est aussi constamment régulée par l’âme. C’est ainsi que le cycle solaire parcourt les sept stades physiques.

À chaque stade l’âme atteint un degré plus élevé ; au septième degré, elle forme un nouvel état de conscience. Tandis que l’âme participe encore à l’activité du corps éthérique qui devient créateur de nouvelles formes à l’image de tout le monde solaire, elle perçoit déjà en elle un monde d’images qui afflue et reflue en elle.

Lors du premier cycle lunaire, l’âme transmet ce monde d’images au corps éthérique qui forme le corps physique selon ces images. Tout comme lors du cycle solaire est venu s’intercaler le corps éthé­rique entre le corps physique et l’âme, c’est un corps d’images, ainsi caractérisé, qui vient se glisser mainte­nant entre le corps éthérique et l’âme.

On le nomme dans la science occulte le corps de sensation. Car tout comme les sensations humaines se déversent dans l’intériorité pour qu’elles deviennent propriétés du monde intérieur, les images du corps des images se déversent du dedans vers le dehors et imprègnent leur contenu au corps éthérique qui le transmet au corps physique.

Lors du développement lunaire, l’être humain traverse à nouveau sept fois les états de formes et à chaque étape l’âme atteint un degré supérieur. Au septième degré l’âme a la faculté de donner à ses images la forme la plus parfaite ; elle peut participer à tout ce qui se passe sur le corps céleste autour d’elle.

Si bien que son monde d’images est l’expression de la totalité du monde lunaire. À ce stade, elle a aussi une expérience anticipée de l’état de conscience supérieur qui sera celui du prochain degré, elle com­mence, à l’intérieur de son monde mouvant d’ima­ges, à observer des formes fixes. Elle atteint ainsi une maturité suffisante pour agir sur le corps éthérique de manière à former en lui quelque chose de permanent.

Ainsi la transition peut être faite vers le premier cycle terrestre. Lors de ce cycle, le corps physique prend en lui des formes fixes ; ce sont ses organes. Un quatrième constituant de l’être humain com­mence alors à se développer. Entre le corps des ima­ges et l’âme, vient s’intercaler la perception des objets extérieurs.

Maintenant, le corps s’est en quel­que sorte émancipé de l’âme ; il est devenu auto­nome. Ce qui se présentait en lui auparavant, c’était le résultat des images que l’âme accueillait du monde extérieur. Maintenant, c’est le monde extérieur qui produit directement les perceptions. La vie intérieure de l’âme se déroule comme une participation à ces perceptions.

L’expression de cette activité propre du corps, c’est la conscience de soi. Mais cette cons­cience de soi ne mûrit que peu à peu. L’être humain doit d’abord parcourir le cycle des formes lors duquel ses organes ne perçoivent qu’une vie atténuée de la substance ; dans un deuxième cycle, l’influence de la substance produit un mouvement intérieur, le corps éthérique participe alors à l’expérience du monde extérieur et transforme les organes en ins­truments vivants de l’organisme physique. Lors d’un troisième cycle, le corps des images, lui aussi, acquiert la capacité d’imiter le monde extérieur. Il éveille les organes pour que ceux-ci produisent eux-mêmes les images qui vivent en eux, mais ce ne sont pas encore les reflets d’objets extérieurs.

Dans le quatrième cycle seulement, l’âme devient capable d’imprégner les organes du corps, ainsi elle libère les images de ces organes corporels et en recouvrent les objets extérieurs.

Ainsi se présente devant elle un monde extérieur en face duquel elle peut se placer avec son être intérieur autonome. Mais c’est aussi le temps où les organes corporels utilisés se fatiguent, et où la possibilité d’être en contact avec le monde extérieur disparaît. Le sommeil apparaît là où l’âme peut, à sa manière antérieure, agir en réparation sur le corps des images et sur le corps éthérique. Ainsi, pour la science de l’occulte, le sommeil apparaît comme un reliquat d’anciennes étapes de l’évolution.

À l’époque actuelle l’être humain a parcouru un peu plus de la moitié du quatrième cycle terrestre. Cela s’exprime par le fait qu’il est capable non seulement de percevoir les objets extérieurs, mais aussi les lois qui les régissent. L’âme a commencé à vivre la transformation intérieure des choses.

Pendant l’évolution sur l’ancien Saturne, le corps humain avait atteint le degré le plus sourd de la conscience. Mais il ne faut pas en dire autant de cer­taines entités qui existaient aussi lors de cette étape de l’incorporation précoce de la Terre. Il existait alors, avant tout, une entité qui disposait de la claire conscience de jour comme celle de l’être humain d’aujourd’hui.

Mais comme les conditions sur l’an­cien Saturne étaient toutes différentes d’aujourd’hui, ce degré de conscience s’activait, lui aussi, d’une tout autre manière.
L’être humain sur Terre est entouré d’êtres qu’il perçoit dans les mondes minéral, végétal et animal. Il se considère comme supérieur à eux.

Lors de l’ancien Saturne, la situation était inversée. Il avait au-dessus de lui trois groupes d’entités et devait se considérer comme leur inférieur dans le domaine de ce qui lui était perceptible. Dans la science de l’occulte, ces trois groupes portent des noms selon les peuples et les langues auxquels appartenaient les initiés. Les désignations ayant cours dans le christianisme ésotérique sont, de haut en bas : les Dominations (Kyriotetes), les Vertus (Dynamis), les Puissances (Exousiaï).

Un groupe inférieur s’ajoute qui est celui auquel appartient l’être humain terrestre qui se place au-dessus du minéral, de végétal et de l’animal. Sur l’ancien Saturne les conditions étaient toutes différentes, ainsi la nature de la perception aussi était-elle toute différente. L’initié connaît cette nature de la perception grâce à son expérience, car elle est égale au troisième degré au-dessus de la conscience de jour, c’est la conscience spirituelle.

Cette cons­cience est là comme si les impressions sur les sens ne venaient par des objets extérieurs, mais de l’intérieur, vers les sens, pour se déverser vers l’extérieur et achopper aux objets et aux êtres, pour s’y refléter et apparaître par leur reflet dans la conscience.

Il en était ainsi lors de l’ancien Saturne. Une force de vie se déversait sur les objets de la planète, et de toutes parts les reflets lui revenaient de multiples façons. La vie se percevait de toutes parts dans ses reflets. Les choses que cet être recevait par les reflets, c’étaient les débuts du corps physique humain. La planète était constituée de ces ébauches. Le reste de ce qui était perçu n’apparaissait pas sur la planète, mais dans son environnement.

Les êtres appelés Exousiaï, ou Puissances apparaissaient comme êtres rayonnants illuminant la planète de toutes parts. L’ancien Saturne était en lui-même un corps noir, il ne recevait pas sa lumière de sources lumineuses mortes, mais de ces entités qui habitaient son environnement et qui l’éclairaient de toutes parts.

Leur lumière se manifestait à la perception de l’être de Saturne comme aujourd’hui se manifeste au sens de l’être humain son corps animal. De même les entités nommées Dynamis ou Vertus se manifes­taient de toutes parts, mais par des sons. Les Kyriotetes ou Dominations se manifestaient aussi, mais par ce que la science de l’occulte appelle l’arôme cosmique, une sorte d’impression que l’on peut comparer aujourd’hui à l’odeur.

Tout comme l’être humain perçoit les objets par ses organes sensoriels et élabore ensuite des repré­sentations en son intériorité, de même l’entité de Saturne reconnaissait aussi, outre les entités qui se présentaient à lui de l’intérieur, les entités perçues de l’extérieur. La science occulte chrétienne (ésotérisme chrétien) appelle ces entités Séraphins, Chérubins et Trônes. Rien dans le domaine des expériences de l’être humain terrestre ne peut se comparer à la noblesse de caractère qu’arboraient alors ces entités.

Enfin, il y avait une troisième sorte d’habitants parmi les entités de Saturne. Ils occupaient l’intérieur de la planète. Or celle-ci n’était composée que d’un ensemble de corps humains sous la forme qu’ils avaient alors atteinte. Pour se faire une image de ces corps humains qui se présentaient sous une forme physique, on peut prendre l’image d’automates constitués d’une fine substance éthérique. Ils reflétaient la vie de cet être de l’ancien Saturne tout en étant eux-mêmes dépourvus de vie et de toute sensation.

Mais ils étaient habités par deux sortes d’entités qui développaient en eux leur propre vie et leur propre capacité de sensation. Elles avaient besoin d’un support. Car il leur manquait leur propre corps physique et pourtant, par leur prédisposition elles ne pouvaient développer leurs facultés supérieures que dans un tel corps physique. Elles se servaient du corps physique humain.

Ainsi, il y avait sur l’ancien Saturne l’élément cor­porel, l’élément de l’âme et l’élément de l’esprit, tout comme aujourd’hui sur la Terre, à la différence qu’ici ces trois éléments forment la nature triple de l’être humain : le corps physique, l’âme et l’esprit. Chaque partie se compose aussi de trois éléments : le corps, des corps physique, corps éthérique et corps de sensation ; l’âme, de l’âme de sensation, de l’âme d’entendement et de l’âme de conscience ; l’esprit, du soi-esprit, de l’esprit de vie et de l’homme-esprit.

Sur l’ancien Saturne, corps âme et esprit ne sont pas les éléments d’une seule et même entité, mais ce sont des entités distinctes ; le physique corporel est l’ébauche du corps humain, il forme la substance de la planète elle-même, le corps éthérique, c’est l’ange, le corps de sensation, c’est l’archange ; l’âme de sensation est représentée par cet être-même de l’ancien Saturne, l’âme d’entendement par les Puissances, l’âme de conscience par les Vertus, le soi-esprit par les Domi­nations, l’esprit de vie par les Trônes, l’homme-esprit par les Chérubins et, au-dessus de tout, les Séraphins.

L’ancien Saturne représentait donc, lors de son état physique, un corps formé de subtiles parties éthériques dans lesquelles régnaient les anges et les archanges comme règnent dans le corps humain actuel les forces de vie et les forces nerveuses.

Tout comme le corps a ses organes sensoriels à sa surface, l’ancien Saturne était recouvert partout d’organes sensoriels ; mais ceux-ci n’étaient pas réceptifs ; ils étaient réfléchissants. Ils reflétaient tout ce qui venait faire impression sur eux depuis l’environnement.

Les Puissances lumineuses irradiaient la surface de Sa­turne, et leur lumière était réfléchie de multiples façons par sa surface. Les Vertus faisaient résonner leur son, Saturne en renvoyait des échos variés dans l’espace, et enfin, les Dominations faisaient émaner leur arôme cosmique vers Saturne qui les renvoyait diversement sous forme modifiée. La vie de l’âme de l’ancien Saturne consistait à percevoir toute cette réflexion.

En fait, on peut désigner cette âme saturnienne comme l’être de la planète Saturne, car elle était une à sa manière, tout comme chez l’être humain actuel avec la multiplicité de ses constituants il n’y a qu’une seule conscience de soi. L’ancien Sa­turne était le corps de cet esprit planétaire.

Le développement de l’ancien Saturne se com­pose de sept cycles qui représentent le développe­ment de la vie de son âme. Lors de chacun de ces sept cycles, la planète traverse sept états de forme qui vont de l’état amorphe jusqu’à l’état de la capacité créative. Le premier cycle est conduit par les Trônes, le deuxième par les Dominations, le troisième par les Vertus, le quatrième par les Puissances et le cin­quième par l’esprit de l’ancien Saturne lui-même. Celui-ci ne dispose pas dès le début de la pleine conscience ; il ne l’acquiert que lors du quatrième cycle.

Ce n’est donc qu’au cinquième cycle qu’il acquiert la capacité d’éprouver en son âme les pro­cessus de la planète. Il peut donc agir maintenant en tant qu’âme de la planète. Lors de ce cinquième cycle, les archanges prennent forme et deviennent vie intérieure de l’âme dont le contenu est puisé aux processus de Saturne.

Ils peuvent le faire parce qu’ils peuvent se servir des instruments correspondants développés jusqu’ici pour les corps humains. C’est pourquoi ils deviennent capables de conduire le sixième cycle en tant qu’âmes autonomes. Il en va de même des anges, lors du septième cycle.

Lors du cinquième cycle, l’esprit de la planète ne pourrait plus agir de la manière caractérisée en tant qu’âme s’il restait à l’intérieur de la planète. La constitution de celle-ci ne le permet plus. Il doit donc sortir du corps de Saturne et agir sur lui de l’extérieur. Lors de ce cycle se produit donc une séparation de Saturne en deux corps célestes. L’un d’eux, celui qui s’est séparé, doit être compris comme l’âme de Saturne. C’est aussi l’annonce pro­phétique du prochain état planétaire : l’ancien Soleil. Ainsi, lors des cinquième, sixième et septième cycles, Saturne voit tourner autour de lui une sorte de Soleil, comme notre Terre voit tourner la Lune.

Il se passe une chose semblable pour les archan­ges lors du sixième cycle : ils quittent la masse de Saturne et forment un corps céleste qui tourne autour de Saturne ; la science de l’occulte le nomme Jupiter. Lors du septième cycle, ce sont les anges qui quittent la masse saturnienne et qui forment un corps céleste, appelé Mars par la science de l’occulte. Mais revenons en arrière : des processus semblables s’étaient déjà passés lors des cycles précédents.

Lors du troisième cycle, les Puissances conduisaient le développement de l’âme et lors du quatrième elles quittèrent Saturne pour former un corps céleste lumineux appelé Mercure dans la science de l’occulte. Au troisième cycle, ce sont les Vertus qui se sont séparées pour former une planète appelée Vénus dans la science de l’occulte.

Durant le développement solaire, le corps humain jusque-là automatique devient vivant par lui-même. Cela se passe de la manière suivante : la lumière, qui auparavant éclairait Saturne depuis la périphérie par les êtres de la lumière (les Puissances), est absorbée maintenant par les composants du corps solaire.

L’ancien Soleil devient une planète lumineuse. Les corps humains plus évolués développent une vie lumineuse. De la périphérie parvient le son et l’arôme du cosmos émanés par les entités corres­pondantes (Vertus et Dominations).

L’esprit de la planète Saturne a subi une méta­morphose. Il s’est démultiplié en sept, comme un grain de blé peut donner plusieurs grains dans un épi. Il y donc maintenant, avant le passage vers l’ancien Soleil, sept pousses de l’esprit de Saturne. Mainte­nant la vie de l’ancien Saturne change.

Il acquiert la faculté de percevoir un domaine situé un degré au-dessous de lui. Cela est rendu possible parce qu’une partie des corps humains sont restés en retard dans leur développement, ils sont restés au stade de Satur­ne. De ce fait, ils ne sont pas capables d’accueillir la vie lumineuse de l’ancien Soleil. Ils forment des taches d’ombre dans la planète lumineuse du Soleil. Ils considèrent les sept esprits issus de l’esprit de la planète Saturne comme un règne naturel au-dessous d’eux-mêmes. Il y a donc maintenant ces sept entités sur la surface du Soleil, elles regardent un règne au-dessous d’elles dont les corps ne sont que d’un degré au-dessous des corps humains solaires.

Mais ces der­niers, puisqu’ils émanent de la lumière, leur dis­pensent la lumière nourricière dont ils ont besoin. Sur l’ancien Saturne, les corps saturniens ne faisaient que refléter l’entité de l’esprit de Saturne, tandis que les corps solaires prennent envers les esprits solaires la position que prend notre Soleil et sa lumière envers les entités du règne végétal. Quant à son organisation corporelle sur l’ancien Soleil, l’être humain se trouve au degré d’un être végétal.

Mais n’allons pas dire qu’il a traversé alors le règne végétal. Car un règne végétal comme le nôtre ne peut exister que dans les conditions de notre Terre. Il faut se représenter le corps humain solaire comme une plante actuelle qui aurait aussi une fleur, mais dirigée vers sa propre planète, qui est d’ailleurs un soleil, d’où elle reçoit sa lumière d’en bas, tout comme nos plantes reçoivent la lumière d’en haut, du soleil exté­rieur.

Les racines de la plante d’alors étaient dirigées vers le haut pour recevoir les sons et les arômes du cosmos qu’elles conduisaient et élaboraient vers leur intériorité. On pourrait dire que la plante sur l’ancien Soleil était comme un corps humain actuel orientant les organes de la reproduction vers la Terre.

Ainsi le corps humain n’a atteint son plein déve­loppement solaire qu’au quatrième cycle. Il a été préparé lors des trois cycles précédents. Le premier cycle est en fait une répétition de l’existence satur­nienne. Et ses sept degrés de forme sont les répéti­tions des sept états de vie de l’ancien Saturne.

Mais la vie ne s’allume dans le corps humain qu’au cours du deuxième cycle solaire. Celle-ci n’est pas encore assez parfaite pour que les archanges puissent prendre sur le Soleil la place qu’avait investie l’esprit de la planète sur l’ancien Saturne. Ils n’y trouvent pas encore leur compte. Ce sont plutôt les Puissances qui aspirent les forces qui peuvent émaner de cette vie ; lors du troisième cycle, ce sont les sept esprits issus de l’esprit de Saturne qui prennent la place ; lors du quatrième cycle solaire, ce sont les archanges qui vivent dans la vie des corps terrestres solaires, tout comme l’esprit de la Planète s’était reflété dans le corps de Saturne.

Pendant le cin­quième cycle, les archanges accèdent à un degré supérieur et cèdent leur place aux anges sur la pla­nète. Pendant le sixième cycle solaire, les anges s’élèvent encore et n’ont plus besoin de la partie physique du corps humain. Ils se servent maintenant pour leur vie de la partie de lumière qui pénètre dans les corps humains et en ressort. Le corps humain est devenu une entité autonome, c’est une préfiguration du corps physique humain actuel.

Au degré solaire, il se comporte comme un appareil physique. Il est en quelque sorte un instrument sensoriel vivant, mais dont les perceptions ne sont pas accueillies par lui-même. Il lui manque pour cela le degré de cons­cience nécessaire. Il est dans un sommeil végétatif, son degré le plus élevé de conscience. Les percep­tions qui sont projetées en lui vont à la conscience des anges, des archanges, etc., selon la suite des cycles solaires.

Ces entités supérieures veillent sur le corps humain endormi.

Quelles sont les causes qui ont amené l’ancien Saturne à se développer vers l’ancien Soleil ? On les découvre lorsqu’on jette un regard sur les dernières étapes de Saturne. Partons du septième cycle, il a atteint le quatrième état de forme, la forme physique. Le corps humain a atteint le stade où il sert de miroir sensoriel aux anges.

Ceux-ci ont un degré de cons­cience comme la conscience humaine, mais il ne leur est permis que par l’usage des sens des corps hu­mains. Or des entités supérieures agissent sur ceux-ci à partir de l’environnement de la planète.

Elles déve­loppent successivement les degrés de conscience. Dès l’instant où les anges développent également des degrés de conscience supérieurs, ils ne peuvent plus se servir des corps humains. Par conséquent ils doivent l’abandonner. Celui-ci doit mourir. Cela ne signifie rien d’autre que la décomposition du corps de Saturne avant que ne se développe l’état de forme physionomique du septième degré. Cette forme physionomique n’est plus du tout physique. La planète n’est plus qu’une planète psychique. La forme physique sombre dans l’abîme.

Les anges vivent dans la planète psychique avec une conscience imagée supra-physique. Les entités supé­rieures agissent sur elle avec des états de conscience supérieurs correspondants. Dès l’instant où les anges ont aussi développé une conscience supérieure à la conscience imagée, la planète psychique disparaît également.

Elle est remplacée par une planète sur laquelle se développe l’état de forme formatrice. Mais cette planète ne flotte que là où se trouve l’initié terrestre qui a atteint la conscience sonore supé­rieure. Pour cette même raison, une autre planète se développe à partir de celle-ci, à la fin du septième cycle de Saturne, elle appartient à un monde encore supérieur.

C’est l’état de forme de capacité créative. Nous avons montré comment, au cours de l’éléva­tion des degrés de conscience chez les entités correspondantes, les planètes annexes à Saturne se détachent sans cesse. Elles flottent dans des mondes supérieurs car la forme principale de la planète Saturne ne peut pas héberger ces états de conscience.

Or Saturne lui-même s’élève aussi à des mondes supérieurs, si bien que dès lors qu’il a atteint l’état de forme suivant, il réabsorbe la planète annexe qui se trouve dans ce même monde. Au terme du septième cycle, les planètes annexes Jupiter, Mars, Vénus, Mer­cure et Soleil se trouvent à nouveau réunis en Saturne. Un monde un est reformé.

Or dans ce un se trouve la forme créative de la force vivante de Saturne. C’est par cette force que le monde, qui s’est spiritualisé de la manière indiquée, est ramené à un degré inférieur d’existence. C’est ce qui se passe avec le développement du Soleil. Au cours de ces cycles, les planètes formées par Saturne réapparaissent, mais chacune d’elles à un degré d’existence inférieur, tou­jours plus proche de l’existence physique.

Si un observateur humain pouvait voir de ses yeux l’état de développement de la planète décrite, il ne la verrait que par intermittence, le corps céleste apparaîtrait puis disparaîtrait de sa vue pour de lon­gues périodes où seul peut la suivre un observateur capable de se tenir avec sa conscience dans les mondes supérieurs. C’est pourquoi l’on distingue entre les formes physiques planétaires et les formes non-physiques, les états obscurs ou les nuits plané­taires. Mais il ne faut pas croire qu’il ne se passe alors plus rien. L’activité dans les mondes supérieurs s’ex­prime dans une existence bien plus réelle que celle de l’état physique.

Au terme des sept cycles solaires commence une époque où le corps humain est assez évolué pour accueillir en lui non seulement les déversements de lumière qui le vivifient, mais aussi d’accueillir en lui le monde sonore environnant qui émane des Puissan­ces.

Il continue d’évoluer jusqu’à pouvoir émettre lui-même des sons. À l’étape de l’existence lunaire, le corps humain devient un être qui sonne. Tandis que sur l’ancien Saturne le son renvoyé par la planète n’était qu’un écho du son environnant, il est mainte­nant modifié et émis vers cet environnement.

Il est modifié de diverses manières et exprime ce qui se déroule dans les corps humains. Ces corps humains ont donc maintenant accueilli en leur être une troisième composante, le corps de sensation.

Car c’est leur nature intérieure, le monde des sensations qui retentit vers l’extérieur. - Les sept entités qui s’étaient formées lors du développement solaire à partir de l’esprit de Saturne sont maintenant au nombre de sept fois sept. Leur environnement est maintenant tel qu’ils ressentent leur propre monde de sensation dans les corps de sensation qui se sont formés. Ces corps de sensation sont les supports de leur claire conscience de jour.

Ils se sentent entourés de deux règnes au-dessous d’eux et à un autre au-dessus. Le règne qui se trouve au-dessus d’eux se manifeste à eux depuis l’espace cosmique comme l’arôme cosmique, eux-mêmes se ressentent comme être de son qui résonne et les deux règnes inférieurs sont là parce que les corps saturniens et les corps solaires se sont attardés pour rester à leur dévelop­pement antérieur.

Ainsi les êtres lunaires sont-ils accompagnés d’êtres à la forme d’automates qui continuent leur existence saturnienne sur la Lune dans des conditions totalement différentes de celles qui régnaient sur l’ancien Saturne. Ils sont accompa­gnés aussi de corps solaires de nature végétale qui continue leur vie dans une situation analogue de retardement. Il y a donc dans la masse lunaire en tant que telle trois genres d’êtres. Ce sont ces automates obscurs en eux-mêmes ayant conservé de Saturne leur capacité d’irradier la vie autour d’eux ; ils ne sont pas inertes au sens des minéraux actuels. Car il n’y avait pas, sur la Lune, de terre minérale.

À la place d’une telle terre, il y avait précisément les êtres ainsi caractérisés. Pour se représenter ce « sol » lunaire, il faut imaginer une bouillie vivante dans laquelle flottent des parties plus dures, peut-être comme du bois. Cela correspondrait à nos masses rocheuses dures prises dans des roches plus tendres. Dans ce « sol » virant que l’on peut nommer le minéral-végétal viennent s’enraciner les êtres solaires attardés caractérisés plus haut, ils occupent, dirions-nous, le degré de plante-animal.

Et les êtres mobiles qui peuplaient la Lune, c’étaient les corps humains avec une forme d’évolution qui se situe entre l’homme et l’animal. Ils hébergeaient les descendants de l’esprit de Saturne. Pourtant, ceux-ci ne pouvaient pas développer une claire conscience diurne. Pour éprouver cette conscience claire, ils devaient réguliè­rement sortir du corps, car en partageant la vie dans le corps, ils n’avaient qu’une conscience emplie des images du rêve.

Dans cet état de conscience, ils ne percevaient rien du monde physique extérieur. Les sons qui étaient éprouvés lors du sommeil de l’être lunaire, c’étaient leurs passions et leurs désirs. Pour ne citer qu’un exemple de ce qui se passait dans ce contexte lunaire, la vie que l’on dirait amoureuse et le processus de la procréation se déroulaient dans un sommeil empli d’images de rêves. La vie diurne ne connaissait que le désir, mais exempt d’amour, adon­née seulement à la contemplation de l’environne­ment. Le précurseur lunaire de l’être humain ne connaissait encore rien de la procréation sexuée.

Ce qui aujourd’hui se joue dans la vie sexuée sur terre ne se déroulait alors que dans l’état de conscience imagée du rêve qui ne présentait qu’en symbole ce qui est aujourd’hui une réalité tangible. Dans le monde éveillé des images, le précurseur humain sur la Lune ne s’éprouvait pas lui-même, mais il éprou­vait les êtres supérieurs à lui, les anges.

Pour les anges, le monde des rêves des humains était en quel­que sorte leur réalité diurne. Ils veillaient sur le monde de l’être humain qui rêve, tout comme les archanges veillaient sur la vie de sommeil de nature végétale du monde solaire.

Les deux premiers cycles lunaires n’étaient que des répétitions d’états antérieurs. Les sept formes du premier cycle répétaient les sept cycles de Saturne. Les sept formes du deuxième cycle répétaient les sept cycles du Soleil.

Lors du troisième cycle lunaire, le corps humain a atteint un stade où les archanges peuvent éprouver ses images de rêves comme leur environnement ; au quatrième cycle, c’est le cas des anges. Les descen­dants de l’esprit de Saturne peuvent maintenant utili­ser le corps humain de telle manière qu’en l’entou­rant de l’extérieur, ils peuvent acquérir une cons­cience claire diurne grâce à lui.

Au cinquième cycle, ces êtres ont atteint un tel stade élevé de dévelop­pement qu’ils n’ont plus besoin du corps physique de l’être humain, celui-ci perçoit maintenant de lui-même son environnement, mais il ne parvient qu’à un degré inférieur de conscience par rapport à ses perceptions. À ce stade, ces êtres n’ont encore be­soin que des corps éthériques et des corps de sensa­tion. Lors des sixième et septième cycles, ils aban­donnent aussi ces deux corps.

La Lune est une réincarnation de la planète Soleil. Dès lors que se répète le développement solaire, au deuxième cycle, le corps solaire s’extrait de sa masse. À l’intérieur du corps solaire ainsi détaché vivent les êtres dont la conscience est telle qu’ils ne peuvent plus vivre dans les conditions de la Lune. Lors du deuxième cycle, il s’agit des Puissances ; lors de la vie solaire, elles ont participé à la vie du corps physique humain.

Maintenant, sur la Lune, ce degré solaire ne mène plus qu’une vie rabougrie, retardataire dans les plantes-animaux décrits plus haut. Les Puissances ne peuvent pas vivre en lui. Elles animent plutôt de l'extérieur, les entités de cette vie rabougrie en leur octroyant la lumière de leur soleil dont elles ont besoin.

Lors du troisième cycle lunaire, les descen­dants de l’esprit de Saturne ont atteint un degré tel qu’ils ne trouvent plus sur la Lune les conditions de leur existence. Ils quittent donc la Lune tout comme les archanges la quittent au quatrième cycle. La Lune est désormais le théâtre des anges tout comme la Terre sera le théâtre de l’homme lors du quatrième cycle terrestre.

Lors du développement solaire, les planètes s’étaient détachées progressivement, et lors du déve­loppement lunaire il en va de même. Mais elles se sont rapprochées encore d’un degré de l’étape d’une existence physique à partir du moment où la Lune a atteint son propre degré de forme physique, c’est-à-dire au quatrième cycle.

Au cinquième cycle, Mars acquiert dans l’environnement de la Lune une forme subtile éthérique-physique et héberge les anges. Au sixième cycle un même phénomène se présente pour Jupiter le lieu des archanges. Et finalement, au septième cycle, c’est le tour de Mercure. Entre-temps Mars et Jupiter sont devenus plus denses ; le premier a une densité capable d’émaner de la chaleur dans l’espace cosmique grâce au mouvement de ses parties.

* * *

Le développement terrestre reprend les fruits qui avaient mûri sur l’ancienne Lune. Le corps humain a derrière lui trois étapes de son développement. À la première il était capable de servir d’instrument phy­sique, comme organe de perception, aux entités alors assez avancées ; ces entités ont pu quitter tous ces genres d’instruments à l’étape suivante, l’ancien Soleil. Elles appartenaient donc déjà à celles qui ont agi ensuite de l’extérieur sur la création de l’ancien Soleil.

La position qu’elles occupaient sur l’ancien Saturne a été occupée sur l’ancien Soleil par les archanges. Les esprits de la planète Saturne n’avaient pas comme corporéité la planète Soleil, mais les forces créatrices qui l’entretenaient. Sur l’ancienne Lune, les archanges sont devenus les forces créatrices de la Lune. Les anges de la Lune, qui disposaient alors de la claire conscience de jour, pouvaient voir la corporéité de leurs créateurs lorsqu’ils élevaient leur regard vers eux.

Les trois degrés du développement planétaire ont été répétés au cours des trois premiers cycles de l’évolution terrestre. Le corps humain devait se pré­parer à éprouver en lui-même les images qui s’étaient formées pendant la conscience lunaire. Il devait acquérir la capacité d’héberger en lui non seulement un corps de vie et un corps d’image, mais aussi de refléter son environnement dans ses images inté­rieures. Sur l’ancienne Lune, il avait atteint un degré où les anges pouvaient voir ses images.

Le corps humain était l’environnement des anges. Ceux-ci avaient progressé eux-mêmes dans la vision de l’être humain lunaire, ils s’étaient suffisamment élevés à un niveau plus haut pour devenir créateurs de ce qu’ils percevaient sur l’ancienne Lune. Car en plus des deux règnes qu’ils avaient au-dessous d’eux, ils avaient autour d’eux les entités de leur propre règne. Lorsque le développement lunaire est arrivé à son terme, ils ont pu imprégner leur propre nature au corps humain.

Les êtres humains terrestres pou­vaient voir leurs semblables dans leur entourage physique, ce que sur la Lune les anges qui habitaient alors le corps humain ne pouvaient voir qu’en s’élevant dans un monde supérieur.

Le corps humain n’a pu être élevé à ces facultés que par degrés. Cela s’est produit lors des trois pre­miers cycles terrestres. Lors du premier cycle il pou­vait se percevoir tel qu’il était sur Saturne, lors du deuxième tel qu’il était sur le Soleil et lors du troi­sième tel qu’il était sur la Lune. Lors du premier cycle, ses compagnons n’étaient encore que des auto­mates ambulants ; puis ce furent des êtres de nature végétale, puis de nature animale.

Au début du quatrième cycle, l’être humain était capable de voir autour de lui ses compagnons, créa­tions des anges.

Mais les anges occupaient un degré de conscience de trois degrés supérieur. Ils pouvaient créer ce que l’être humain percevait. Le corps humain se composait alors de quatre éléments : le corps physique, miroir de l’environnement ; le corps vivant qui transforme les perceptions de l’environne­ment en un mouvement intérieur ; le corps des ima­ges qui transforme les mouvements intérieurs en formes de caractère symbolique ; et finalement le corps qui devint porteur de la conscience de jour qui établit un accord entre les impressions de l’environ­nement et donc le rapport entre les processus inté­rieurs et ceux de l’environnement.

La conscience de jour se limite au monde physique extérieur. Les pro­cessus de la vie et les images dans le corps des images sont éprouvés intérieurement, mais ils ne sont pas perçus comme un environnement.

Son corps des images reste l’objet des êtres immédiate­ment supérieurs, les anges, et son corps de vie, même celui des archanges. Tout ce qui dans le corps de vie est lié aux lois de la croissance et de la procréation lui est caché, il n’en a que la conscience du sommeil sans rêve.

Pour les archanges ces processus sont des éléments de leur environnement et de leur action, tout comme l’être humain agit aujourd’hui sur une machine physique. Tout ce qui est en lien avec la conscience imagée, les lois plutôt mystérieuses pour l’être humain qui déterminent sa figure, ses mi­miques, sa démarche et d’autres formes en lien avec son caractère, son tempérament, etc., est régi par les anges. Il ne gouverne de ses propres lois que ce qu’il produit dans son environnement.

L’être humain s’était développé en un être que l’on peut caractériser ainsi. Les anges, qui eux s’étaient élevés à la conscience créatrice lors de l’étape lunaire, n’ont plus pu trouver sur Terre un lieu de séjour à leur convenance, car le corps des images commençait à appartenir à l’être humain.

Il s’agit de la période après le milieu du deuxième cycle. Us se retirèrent donc dans une communauté supéri­eure, à un endroit où régnaient d’autres conditions de vie ; le Soleil se sépara donc à nouveau de la Terre et dirigea maintenant ses forces sur elle, de l’exté­rieur.

Au troisième cycle, les corps humains qui n’avaient pas pu accueillir le corps des images dis­pensé autrefois et emporté maintenant par les êtres qui s’étaient retirés sur le Soleil ont déchu en un règne inférieur. Ils ont déchu, devenus règne animal, au-dessous du règne animal-humain. D’où pouvaient-ils maintenant recevoir les forces pour leur corps des images ? Ils n’étaient pas réceptifs aux forces des anges accomplis. Or à chaque étape, certains êtres restent en retard de développement.

Jusqu’au troisième cycle, certains anges s’étaient attardés et n’ont pas pu trouver de place sur le Soleil. Ils n’avaient pas trouvé, au cours de la deuxième moitié du troisième cycle, les facultés nécessaires pour rejoindre le Soleil. Ils n’étaient pas non plus en mesure d’agir sur le développement du corps des images de l’être humain en devenir. Leur action n’agissait plus que sur les corps des images restés à l’état lunaire. Ils se sont donc retirés de la masse terrestre pour former une Lune.

Cette Lune est donc un corps céleste dont la masse, pendant un certain temps du développement, a été contenue dans celle de la Terre, avec la même solidité. C’est le lieu de séjour des êtres qui n’ont pas voulu devenir les créateurs du corps humain accompli. Leur action s’exerce sur les corps des images du règne animal ; mais ils continuent de diriger leur action sur celui des humains, car il est leur émanation.

Aussitôt que l’être humain se détourne tant soit peu des émanations de sa nature supérieure qui lui viennent de ses per­ceptions sensorielles, aussitôt qu’il succombe aux puissances qui agissent dans son corps des images, il subit l’influence de ces êtres. Leur action se révèle dans les mauvais rêves qui jaillissent de sa nature inférieure qui reflète les pulsions animales.

Lorsque le troisième cycle terrestre a dépassé sa moitié, la Terre se trouve pour la troisième fois à l’état physique. Pour la forme atteinte par le corps physique humain, les conditions d’existence d’or­ganes de la perception extérieure ne sont pas réali­sées. La partie physique disparaît. Il s’ensuit que le péché de négligence des anges, qui avait tant provo­qué la douleur des êtres qui s’étaient élevés à l’exis­tence solaire, n’est plus ressenti par eux, si bien que la Lune réintègre la masse de la Terre.

Dans la suite du développement, lorsque la terre tout entière s’est élevée au-dessus de l’existence imagée dans le monde supérieur, c’est le Soleil qui réintègre la totalité de la Terre. Par ce fait, les forces du corps humain, qui lors du troisième cycle, n’avaient que le pouvoir de percevoir le corps éprouvé en images dans son environnement, reçoivent maintenant la force créatrice. Elles sont de ce fait prêtes à aborder le quatrième cycle.

Elles sont pour l’instant dans un monde que seule peut voir une conscience spirituelle, mais elles se mettent à descendre par degrés vers les mondes inférieurs. Finalement, le corps humain est à même de développer les organes de perception de ses semblables, des organes éthériques de nature subtile. Le corps humain acquiert les aptitudes de sa forme terrestre. C’est aussi le moment où la Terre ne se prête plus à nouveau aux anges accomplis ; le Soleil s’en extrait avec eux ; il éclaire maintenant la Terre de l’extérieur. Le corps physique continue son évolution.

Les images dans le corps des images acquièrent une vitalité qui ne leur était pas en propre auparavant ; les organes du corps physique leur offrent en nourriture le reflet des objets extérieurs. Le moment arrive où l’environnement extérieur de la Terre arrache ces images aux anges retardés. Ceux-ci doivent rassembler et arracher à la Terre la substance qui leur servait de séjour. La Lune sort encore une fois de la Terre et se met à circuler autour d’elle comme une planète annexe.

Quel était l’état du corps humain à ce moment ? Il a développé sa nature quadruple. Il est porteur d’un corps éthérique ou corps de vie qui permet d’accueillir un corps d’images. En outre, ses organes sensoriels permettent aux images en lui de refléter le monde terrestre environnant.

Le corps physique humain a atteint un tout nouveau degré de son déve­loppement. Il reflète vers l’intérieur l’esprit de Saturne, tout comme il le reflétait vers l’extérieur. Grâce à cela, la partie de l’esprit qui était alors la plus inférieure peut vivre en lui. Cette partie se détache donc de l’esprit de Saturne ; elle perd la faculté d’accueillir les manifestations des règnes supérieurs et devient le porteur de la conscience de soi humaine. L’être humain apprend à se ressentir com­me un moi. Il porte maintenant en lui la nature qui, sur l’ancien Saturne, était manifestée par l’esprit comme un pourtour de la planète.

L’être humain a atteint une étape où se mani­festent dans son corps éthérique, les archanges, dans son corps d’images, les anges, dans sa conscience de soi, l’esprit planétaire de Saturne. Il peut maintenant commencer à s’élever à un degré supérieur. Sur celui-ci, l’esprit de Saturne devient capable d’établir avec le corps d’images un rapport semblable à celui qu’il avait lorsqu’il s’émancipa peu à peu de sa planète pour aller habiter Jupiter.

Mais comme l’être humain reste habitant de la Terre, de telles forces ne peuvent agir sur lui que de l’extérieur. Cela signifie que la Terre se trouve maintenant sous l’influence des forces de Jupiter. Il se passe la même chose à un degré plus tardif avec les entités qui avaient atteint un degré où elles ne pouvaient agir sur le corps éthé­rique que de l’extérieur, de Mars. L’être humain se trouve alors sous l’influence de Mars.

Lorsque Soleil, Lune et Terre ne formaient encore qu’une seule masse, le corps humain était constitué d’une substance de nature aérienne. À côté des corps humains, les descendants des hommes-animaux de la Lune n’avaient qu’un corps de nature liquide.

Les descendants des plantes-minéraux de la Lune avaient un corps solide. Il y avait donc les ébauches animales-humaines liquides, et des ébau­ches de plantes-animaux issues de l’ancienne Lune.

Tandis que les premières n’étaient que liquides, les secondes pouvaient présenter parfois des substances plus denses, plus fermes, d’une consistance de champignon.

Lorsque le Soleil retira sa matière de la Terre, celle-ci contenait alors encore la masse de la Lune, les conditions changèrent fortement sur la planète.

La substance des corps humains se densifia en un liquide comparable à notre sang actuel. Les êtres liquides auparavant prirent une forme plus solide, et les minéraux-plantes adoptèrent une substantialité ferme. Avant la sortie du Soleil, la vie du corps humain était essentiellement une sorte de respiration, une ingestion et une expulsion d’une substance aérienne. Maintenant il s’agissait d’une sorte d’ali­mentation par la substance liquide environnante.

La procréation était aussi liée à cette alimentation. Le corps humain visqueux était fécondé et se divisait sous l’effet de la substance fécondante environnante. L’évolution, alors que la substance lunaire était en­core présente, conduisit à une densification, si bien que des parties de type cartilagineux apparurent dans le corps humain qui ne pouvait pas encore contenir de parties fermes comme l’os, car les conditions de la masse terrestre ne le permettaient pas en présence de la masse lunaire.

Ce n’est qu’après la sortie de la Lune, celle-ci ayant emporté les substances les plus denses, que le corps humain put disposer des ébauches de squelette. Ce fut aussi le moment où les substances fécondantes ne purent plus être prélevées dans l’environnement.

Avec le départ des substances lunaires disparut également la faculté pour les sub­stances terrestres de féconder le corps humain. Avant cette époque, il n’y avait pas d’organismes humains sexués. L’être humain était d’une nature féminine alors que l’entité masculine se trouvait dans l’environnement de la Terre. La Terre contenant la substance lunaire était alors globalement de caractère masculin.

Avec le départ de la Lune, une partie des corps humains ont adopté un caractère masculin.

Ces corps humains ont absorbé les forces fécondantes qui auparavant étaient dans la sève de la Terre elle-même. La nature féminine du corps humain se trans­forme alors pour recevoir la fécondation masculine ainsi apparue. Cela s’est produit par le fait que le corps humain, en quelque sorte bisexué, devint unisexué. Alors qu’auparavant le corps humain se fécondait lui-même par absorption de substances, maintenant, seul le corps humain féminin garde la force de porter à maturité la partie fécondée.

La forme masculine a perdu la capacité de tirer parti de la substance fécondante. Cette force subsista dans son corps de vie (ou corps éthérique) qui subvient à la maturation. Le caractère féminin se limite à son corps éthérique. Ainsi, aujourd’hui, la situation est celle-ci : chez l’homme le corps éthérique est féminin et chez la femme il est masculin. L’acquisition de ces facultés va de pair avec la formation des os du squelette.

Un processus important a précédé celui-là. Lorsque le corps humain est passé de l’alimentation aérienne à l’alimentation liquide s’est formée l’ébau­che d’un organe particulier, capable d’accueillir la substance aérienne. La respiration séparée du reste de l’alimentation est apparue. Il faut se représenter que la Terre n’avait pas alors de circulation d’air proprement dite. Les substances qui plus tard forme­ront la masse liquide puis solide étaient encore prises dans l’air. Lorsque la liquéfaction s’est produite, le corps humain ne vivait pas sur une terre ferme, mais dans un élément liquide. Il se mouvait comme en volant et nageant.

L’air, au-dessus du liquide, était bien plus dense que le nôtre. Il ne contenait pas seulement tout ce qui deviendra le liquide, mais aussi beaucoup d’autres substances en solution. Par conséquent, l’appareil respiratoire du corps physique
était tout différent.

Avant le retrait du Soleil, le processus respiratoire avait un autre sens. Il consistait en une absorption et un dégagement de chaleur dans l’environnement. On peut dire que la chaleur aujourd’hui préparée dans la circulation du sang était alors inspirée et expirée.

Après le départ du Soleil, la chaleur est produite dans l’organisme par l’effet de l’inspiration et de l’expiration de l’air. Avec la respiration de l’air s’est installée la production de chaleur à l’intérieur du corps humain, comme nous l’avons aujourd’hui.

Ce bouleversement dans le corps humain est lié à un phénomène cosmique que la science de l’occulte nomme la sortie de Mars de la Terre. Mars est la planète dont les forces, lorsqu’elles étaient présentes en l’être humain, assuraient l’action reprise plus tard par la circulation sanguine.

Lorsque le sang sur la Terre eut repris les fonctions de Mars, les entités spirituelles de Mars purent quitter la Terre ; elles exercent maintenant leur action à partir de l’exté­rieur. Sur le plan physique, cela signifie que le fer est devenu un élément important du sang ; le fer est la substance sur laquelle Mars exerce plus particuliè­rement son action la plus forte.

Ainsi le processus respiratoire d’aujourd’hui est lié au retrait de Mars. L’être humain a ainsi reçu tout ce que l’on peut appe­ler les forces intérieures du sang. Il a ainsi reçu son âme. En fait, en inhalant l’air, l’être humain inhalait son âme vivante.

Aussi longtemps que le Soleil était fondu dans la masse terrestre, sa force contrôlait tous les autres effets dans le corps humain. Dans la force solaire étaient contenues toutes les forces masculines et féminines qui agissaient ensemble dans le corps humain. Elle contrôlait, par son ordre et ses lois, l’absorption et le dégagement de la chaleur opérés par Mars. Lorsque le soleil fut sorti, certains corps humains ont commencé à se transformer, ils sont devenus stériles.

Ce sont les ébauches des futures natures masculines. Aussi longtemps que la Lune était encore liée à la masse terrestre, les autres na­tures ont conservé la force d’autofécondation. Mais elles aussi l’ont perdue lors de la sortie de la Lune. Dès lors, le Soleil, c’est-à-dire les êtres qui y rési­daient, les anges, ont agi sur la faculté de repro­duction. Le corps éthérique masculin s’est alors trouvé sous la conduite des êtres solaires.

Le corps éthérique féminin, qui est [lié au corps physique] masculin, a conservé son lien avec les êtres qui résident maintenant sur la Lune. De ce fait, le corps physique féminin était sous l’influence des forces solaires. Il avait déjà reçu sa forme alors que le Soleil irradiait la Terre de l’extérieur. Le corps physique masculin est venu, quant à lui, sous l’influence de la Lune, car, sous l’influence des planètes alors encore incorporées dans la Terre, il avait perdu sa force de reproduction.

À côté de tous ces développements, se forment aussi et en même temps les organes des sens. Ceux-ci placent le monde des images du corps de sensation sous l’influence de l’environnement terrestre et placent ainsi l’être humain sous l’influ­ence des descendants du corps de la planète Saturne. En outre, à l’intérieur, se développe la force de pulsation du sang qui introduit l’âme. Celle-ci, en contact avec les perceptions sensorielles, développe la sympathie et l’antipathie envers le monde environnant.

Le degré d’évolution ainsi caractérisé est celui de l’être humain lorsque la Terre est devenue une planète physiquement autonome, lors de son qua­trième cycle, et que le Soleil, la Lune et Mars en ont été détachés.

La séparation des sexes chez l’être humain s’était donc accomplie. Il percevait son environnement par ses sens. Il en éprouvait de l’attrait et de la répulsion. Maintenant qu’il se séparait de son environnement, il reçut les premières ébauches de son sentiment de soi. Cela constituait le quatrième corps de sa consti­tution. À l’intérieur de ce quatrième corps constitutif, c’est par le sang qui se prête aux influences de Mars, qu’est apparue l’intériorité de l’âme.

L’être humain avait donc formé en lui tout ce que les trois premiers développements planétaires avaient pu lui octroyer. Il avait en outre le quatrième élément de sa constitution qui était apparu parce que les autres influences, qui ne pouvaient plus intervenir dans ce développement, avaient quitté la Terre.

Dans la science de l’occulte, on désigne par troisième race-mère terrestre ce stade du développe­ment humain. À vrai dire, on ne peut parler de formation de races qu’à partir de ce moment-là, car ce n’est que maintenant qu’apparaissent la procréa­tion humaine et avec elle, les différences à l’intérieur de l’humanité qui résultent de l’action réciproque des êtres humains entre eux. L’hérédité et la parenté apparaissent.

Or la Terre, la quatrième forme pla­nétaire du développement n’avait pas encore exercé son effet sur l’être humain. En fait, la perception de l’environnement ne s’était emparée que de la forma­tion des organes sensoriels. Le corps éthérique n’était pas encore sous l’influence de l’environnement terrestre.

La quatrième planète n’avait pas encore d’influence sur les conditions de l’hérédité. [Cela restait encore sous l’effet des trois premières formes planétaires.] C’est pourquoi on désigne par troisième race-mère la race qui est dans ce cas.

La race suivante, la quatrième, vit l’effet de l’envi­ronnement terrestre agir sur son corps éthérique. Cela ne peut se produire que si les êtres qui prennent de l’influence sur l’homme n’ont pas atteint le degré de la force créatrice pour agir sur le processus de reproduction par le corps éthérique. Ils avaient néanmoins dépassé [l’être humain] et pouvaient percevoir comme lui les impressions sensorielles de l’environnement physique.

Ces êtres, sur la Lune, donc lors de l’incorporation antérieure de la Terre, n’avaient pas atteint la force créatrice. Ils n’ont pas pu rejoindre le Soleil ; ils avaient cependant atteint un degré supérieur à celui où la vie intérieure ne repose que sur les images du corps humain. Au cours du développement terrestre, ils ont la capacité de percevoir à travers les sens humains, mais ils n’ont pas la capacité de créer ces sens… [le manuscrit s’interrompt ici]

___
Source : Notes des élèves durant la conférence de Rudolf Steiner. Tiré du livre : Conscience - Vie - Forme



Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

5, impasse du mai
67000 Strasbourg

Mobile : 06 29 54 50 29

Retourner au contenu