I ♦ Soins
Malgré les efforts nosologiques savants du début XIX siècle (Esquirol isole la monomanie, Morel décrit la dégénérescence et la démence précoce), la pratique de soin tâtonne entre la simple garderie, la coercition et les tentatives thérapeutiques empiriques : alternance de bains chauds et froids, douches douces ou violentes, compressions corporelles, contentions, flagellations, succession de chocs émotifs, saignées, sédatifs, purgatifs, vomitifs…
II ♦ Neurologie
L'idée que le cerveau comporte des zones spécialisées par fonctions fait son chemin, sa connaissance progresse (travaux sur l'aphasie). Paul Broca (dans les années 1860-1880) définit les zones fonctionnelles cérébrales : le lien est établi entre l'atteinte de fonctions symboliques et des lésions corticales circonscrites.
Jean-Martin Charcot (dans les années 1860, à la Salpêtrière) :
• fait progresser la catégorisation des malades, qu'il répartit en pavillons spécialisés ;
• étudie les correspondances entre signes cliniques des malades des nerfs et lésions neurologiques retrouvées à l'examen anatomo-pathologique post mortem ;
• observe que de violentes crises convulsives secouent des femmes névropathes. Il s'agit :
- soit de crises comitiales, avec lésions révélées à l'examen anatomique,
- soit de crises déclenchées par suggestion sous hypnose (notamment excitation de la zone utérus-ovaires). Les cerveaux de ces malades ne présentent pas de lésion à l'autopsie.
III ♦ Hystérie
Pendant dix ans, Charcot approfondit ses études sur les malades présentant de grandes crises démonstratives, mais ne souffrant pas de lésion. Il conclut que les hystériques souffrent de leur idéation. Sigmund Freud vient à Paris assister à des séances d'enseignement de Charcot (1885).