Les grands domaines d’investigation de la psychologie
La psychologie est le domaine des sciences humaines relatif à l’étude de l’esprit, de la pensée et du comportement.
C’est un terme générique qui recouvre plusieurs disciplines puisque l’on parle de psychologie cognitive, analytique, sociale ou encore de psychophysiologie.
La psychologie est une science multiple qui tente de comprendre et d’agir sur le fonctionnement interne du sujet humain.
Mais les séparations induites par les différentes disciplines ne doivent pas faire oublier que le fonctionnement psychologique de l’homme est un, c’est-à-dire intégré.
Chaque événement interne (psychique) est corrélé à une activité corticale qui apporte des informations devant être traitées pour être traduites en comportements et/ou en sens.
La prise en compte de ces informations est contrainte par des pressions externes (sociales) qui guident leur compréhension et les réponses comportementales qu’elles suscitent.
Il en va de même du développement de l’enfant qui nécessite une progression homogène dans les différents secteurs de son existence : moteur, langagier, social, affectif, cognitif.
Enfin, les troubles du fonctionnement psychologique peuvent entraîner des troubles du comportement ou un ralentissement du développement.
Ces troubles peuvent être considérés à partir de leur composante affective (psychanalyse), cognitive (thérapie cognitivo-comportementale) ou systémique.
Ce découpage en disciplines différentes des sciences de l’esprit montre à quel point la psyché humaine est une entité d’une extrême complexité.
PSYCHOLOGIE COGNITIVE
La cognition se définit comme l’ensemble des activités mentales et des processus qui se rapportent à la connaissance et à la fonction qui la réalise.
La psychologie cognitive traite des fonctions psychologiques du sujet humain qui lui permettent d’avoir accès et de traiter les informations apportant la connaissance. Ces différentes fonctions sont la perception, l’attention, la mémoire, le raisonnement, la résolution de problèmes, la communication.
PSYCHOPATHOLOGIE
La psychopathologie est l’étude des troubles mentaux ou psychologiques. Plusieurs modèles lui servent de base : modèles psychanalytique, cognitif ou systémique. Le premier est encore le plus prégnant en France mais il est rattrapé par le modèle cognitif.
• Thérapies d’inspiration psychanalytique
Ces thérapies postulent l’existence d’un inconscient qui influence considérablement les comportements et les capacités à être de l’individu. Dans cet inconscient gisent des désirs refoulés reliés aux instincts biologiques primaires, principalement sexuels.
Ces désirs et ces pulsions sont la base de l’énergie vitale de l’individu et font en permanence pression pour être satisfaits.
Mais cette satisfaction n’est possible que si elle fait l’objet de comportements socialisés. Lorsque ceux-ci ne sont pas réalisables, par manque d’opportunité ou parce qu’ils sont trop aberrants, ils sont refoulés et restent dans l’inconscient mais continuent néanmoins à faire pression sur le psychisme de l’individu.
Le conflit entre ces désirs et la censure (refoulement) qui les maintient inconscients aboutit à de nombreux symptômes qui envahissent le Moi : anxiété, dépression, troubles psychiques.
La manifestation pathologique, le symptôme, n’est alors rien d’autre qu’un moyen de parvenir à décharger le psychisme de la tension occasionnée par les pulsions.
C’est donc une modalité d’expression de l’énergie pulsionnelle qui trouve un moyen d’échapper au refoulement. Hélas ce n’est pas le moyen le plus économique car il impose au Moi des contraintes insurmontables ou des comportements improductifs voire socialement prohibés.
• Mécanisme thérapeutique
Les thérapies analytiques consistent à mettre au jour les désirs inconscients afin de les rendre moins actifs.
La partie la plus importante et la plus active du refoulé s’est constituée dans les premières années de vie du sujet, à une époque où le Moi de l’enfant, en construction, ne pouvait que refouler les pulsions trop exigeantes.
Les événements des premières années de la vie de l’enfant ont donc, sur toute son existence, un retentissement d’une importance primordiale.
La thérapie vise à amener à la conscience du sujet tous ces éléments anciens.
Quand il parvient à reproduire dans son souvenir les événements ou les sensations qui ont donné lieu au refoulement, ceux-ci lui apparaissent moins effrayants que lorsqu’il était enfant.
Cela tient au fait que son moi est parvenu à maturité et qu’il est plus en capacité de gérer ses pulsions.
L’analyse remplace alors le refoulement par une maîtrise tempérée et appropriée des pulsions.
• Méthode
Pour que le thérapeute ait accès au refoulé du patient, c’est-à-dire aux éléments inconscients qui conduisent sa vie, ce dernier doit tout dire, même ce qui lui semble absurde ou désagréable. C’est bien là toute la difficulté de la démarche.
Ce qui a le plus de valeur dans la thérapie, c’est tout ce dont le patient n’a pas connaissance, caché dans les recoins de son inconscient, agissant sur lui en permanence. Ce matériel enfoui est obtenu par diverses sources : associations libres, évocations de rêves, actes manqués, transfert.
Progressivement, le thérapeute va révéler au patient ce qu’il apprend de lui, mais en attendant à chaque fois le moment propice, car celui-ci doit être prêt à accepter ces révélations.
La thérapie va ainsi permettre au patient d’apprendre à mieux se connaître. Elle redonnera de la puissance au Moi en le libérant de ses contraintes inconscientes trop puissantes.
• Exemple
Jonas va en thérapie toutes les semaines depuis 6 mois. Sa psychothérapeute est psychanalyste. Les séances se déroulent toujours de la même manière. Il s'assoit dans un fauteuil confortable en face de la psychothérapeute mais légèrement en décalé, c'est-à-dire entre le côte-à-côte et le face-à-face, puis elle lui dit : « Je vous écoute. »
Alors il parle, de lui, des autres, de sa famille, de ses amis, de tout ce que ces gens représentent pour lui, de tout ce qu'ils lui font ressentir. Il décrit ses actions, livre ses pensées, celles de maintenant mais aussi celles qu'il a eues lors de certains événements passés, dévoilant ses désirs, ses doutes, ses envies. Au début, il préparait ses séances et construisait le plan de ce qu'il allait dire.
À chaque fois, il commençait bien par dire ce qu'il avait prévu mais, très vite, une idée en entraînant une autre, un mot en suggérant un autre, il déviait de son plan et se racontait sans suivre de fil, au gré de son inspiration.
Les séances lui semblaient souvent courtes. Une fois dehors, et souvent dans la semaine, il repensait à ce qu'il avait dit (ou pensé sans le dire) lors des séances et s'interrogeait sur le sens de tout cela. À la séance suivante, il livrait ses questionnements.
La psychothérapeute n'intervenait quasiment jamais sauf pour lui demander de préciser un point flou ou pour lui faire remarquer une contradiction ou un lien entre ce qu'il disait lors de la séance et ce qu'il avait déjà évoqué lors de séances précédentes.
Petit à petit, Jonas a l'impression de mieux comprendre son propre fonctionnement.
Des pans entiers de son histoire, ses choix passés, ses manies, ses petits défauts, ses échecs et ses réussites semblent se lier, s'articuler pour s'intégrer à son être intime, à ce qu'il est et a été. Il ne se sent pas spécialement mieux (il n'est pas allé voir une psychothérapeute pour se soigner mais pour se comprendre) mais se sent plus en accord avec lui-même et parvient plus facilement qu'avant à accepter ses défauts et à affirmer ses qualités.
Jonas fait, avec sa psychothérapeute, un travail psychanalytique didactique, c'est-à-dire qu'il apprend sur lui-même, sur le mécanisme thérapeutique et sur le positionnement du thérapeute. Il souhaite travailler dans le domaine de la santé mentale.
• Thérapies cognitives
La psychologie cognitive est l’étude de l’activité mentale dans sa relation avec les perceptions, les pensées et l’action. Elle considère qu’il n’y a pas de monde objectif et que chaque individu construit sa réalité subjectivement.
Selon ce modèle, les systèmes de croyances, de pensées et d’interprétations de la réalité ont un impact prépondérant sur les émotions et les comportements.
Le sujet humain reçoit en permanence des informations provenant de son environnement ou de lui-même. Avant de réagir à ces informations, il leur donne du sens. C’est dans cette étape de mise en sens des informations que se situe l’origine des troubles psychiques.
Chaque information reçue par le sujet doit correspondre à ses schémas mentaux. Ceux-ci se sont élaborés en lien avec les premières expériences relationnelles de son existence. La qualité de ces premières expériences conditionne la manière dont le sujet va se considérer et considérer le monde qui l’entoure car elles impriment des traces dans sa psyché. Ces traces sont appelées schémas cognitifs.
Elles orientent l’appréciation que le sujet se fait du monde et de lui-même : il peut se sentir confiant ou méfiant, sûr de lui ou hésitant, il peut considérer le monde comme un espace rassurant et stimulant ou comme un espace dangereux et inhibant, en fonction de ces schémas.
Toutes les cognitions de l’individu sont ensuite colorées par ces traces-schémas.
Si leur connotation est plutôt pessimiste, l’ensemble des informations reçues par l’individu sera coloré de manière pessimiste. La vie sera vécue à travers le prisme du pessimisme. Les schémas cognitifs orientent donc le sens vécu de l’individu, ils constituent l’orientation générale de son système cognitif. Ils sont constitutifs de la personnalité, sont inconscients et fonctionnent automatiquement, hors de la volonté et de la conscience du sujet.
Ce sont des représentations préétablies qui guident l’attention et sélectionnent la perception des stimuli environnementaux. Ils présupposent la dangerosité du monde, la valeur ou l’absence de valeur de l’individu, etc.
L’individu traite en permanence les informations reçues sur le monde et sur lui-même de manière qu’elles correspondent à ses schémas car il doit garder sa cohérence interne, donc éviter les dissonances entre ce qu’il conçoit de lui-même et du monde (sous-tendu par les schémas cognitifs), et ce qu’il en perçoit. Il déforme alors systématiquement ses perceptions par le biais de distorsions des processus cognitifs tels que : généralisation, minimalisation, sélection, interprétation.
La perte de l’estime de soi, le pessimisme, le désespoir, l’anxiété, l’inhibition ne sont que la traduction clinique de ces perturbations du traitement de l’information.
• Mécanisme thérapeutique
La thérapie cognitive vise à modifier le traitement que le sujet fait de l’information :
■ la méthode consiste, dans un premier temps, à s’intéresser au contenu des pensées liées aux événements ou aux affects douloureux vécus par le patient, afin de mettre au jour les distorsions dans le traitement de l’information ;
■ il sera ensuite invité à considérer différemment les jugements qu’il porte sur les informations qu’il reçoit. Cela va le conduire, dans un deuxième temps, à invalider ses schémas ;
■ enfin, il se construira progressivement d’autres convictions (schémas) sur lui-même et sur le monde, moins péjoratives car soutenues par le thérapeute.
La thérapie cognitive utilise des techniques pour modifier les pensées en apprenant à différencier les faits de leur appréciation subjective, aussi bien pendant les séances de thérapie que pendant la vie de tous les jours. Le patient doit accepter de travailler en dehors des séances, il doit confirmer par l’expérience ce qu’il découvre grâce à la thérapie en posant des actes en opposition avec ses anciens schémas.
Les thérapies cognitives sont généralement complétées par un volet comportemental visant à modifier les comportements du sujet en parallèle avec la modification de ses cognitions.
Estelle, infirmière, arrive à son travail juste à l'heure ce matin. Elle croise le cadre de son service mais celui-ci ne la salue pas. Elle s'inquiète alors, persuadée qu'il pense qu'elle est en retard. Lorsqu'elle entre dans le bureau infirmier, ses collègues discutent avec le médecin d'un cas critique arrivé ce matin. Personne ne la salue.
Il règne une certaine tension dans la pièce. Estelle se dit que ses collègues lui en veulent parce qu'elle a obtenu une semaine de vacances dans une période convoitée, quant au médecin, elle pense qu'il l'ignore en général. Elle sort alors de la pièce et se jette dans le travail. C'est une personne douce, très appréciée des patients.
Aujourd'hui encore, elle recueille nombre de remerciements de la part de familles touchées par sa disponibilité et son empathie. Mais ces marques de reconnaissance sont totalement effacées par le reproche d'un patient concernant un oubli : elle devait appeler son épouse au téléphone. Elle se sent alors tendue et insatisfaite d'elle-même, ce qui est presque toujours le cas.
Lorsque le cadre du service lui demande de venir dans son bureau, elle s'empresse de lui dire qu'elle fera un effort pour être à l'heure et qu'elle peut se passer de ses prochaines vacances. Ce dernier, tout surpris, la fait entrer dans le bureau et, là, elle découvre l'ensemble de ses collègues, médecin y compris, autour d'un énorme gâteau et qui chantent « Happy birthday Estelle ».
C'était son anniversaire et elle l'avait oublié. Chacun l'embrasse et le médecin prend la parole pour lui dire qu'il la remercie d'être comme elle est, qu'elle est un élément indispensable de l'équipe et qu'il espère qu'elle restera avec eux longtemps.
Estelle n'en croit pas ses yeux ni ses oreilles. Mais tout cela la gêne beaucoup, elle rougit et, après avoir remercié tout le monde, profite de l'appel d'un patient pour s'éclipser. Elle ne peut se retenir de penser : « Ils se moquent de moi, ce n'est pas possible autrement. »
Estelle est persuadée qu'elle ne fait jamais assez bien et que les autres la jugent incapable et profiteuse. Cette conviction intériorisée est un schéma cognitif péjoratif qui colore sa perception d'elle-même et des autres.
Tout ce qu'elle vit doit correspondre à ce schéma selon le principe de consonance cognitive. Elle interprète les situations dans ce sens. Par ailleurs, elle ne prend pas en compte (minimise) les situations qui infirment ce schéma (compliments des familles) ou leur donne un sens erroné (ils se moquent de moi).
Ce travail de minimisation, de sélection relève du mécanisme de distorsion cognitive qui vise un impératif : confirmer le schéma péjoratif d'Estelle sur elle-même. Entamer une thérapie cognitive pourrait l'aider à changer ses schémas cognitifs de base par de nouveaux schémas confirmant sa valeur personnelle.
Le modèle systémique considère qu’un individu isolé n’existe pas. Il est toujours inscrit dans un ou des systèmes relationnels. Ce qui fonde l’individu, ce sont les systèmes dans lesquels il évolue et la qualité des interactions qui dominent dans ces systèmes.
Le système le plus important et le plus actif est le système familial, à cause de la proximité et de l’importance mutuelle que s’accordent ses membres. Un système est un ensemble d’éléments interdépendants, c’est-à-dire liés entre eux par des relations telles que la modification de l’un entraîne la modification des autres et donc de tout le système.
Les thérapeutes familiaux partent du principe que les problèmes psychiques, ou la maladie d’un individu, sont le produit de son système familial entretenu par une répartition des rôles familiaux qui l’enferme dans son statut d’être souffrant. Cette répartition des rôles conditionne l’équilibre du système.
• Mécanisme thérapeutique
La thérapie contribue à faire changer le mode d’équilibre de la famille qui, jusqu’à présent, s’appuyait sur le porteur du symptôme, et à redistribuer à chacun une partie de l’anxiété. Le patient y gagne de pouvoir échapper au symptôme, mais les autres membres de la famille ont à retrouver une stabilité qui passera par l’analyse de leur position au sein de la famille.
La thérapie familiale met donc en évidence le fait qu’il n’y a pas de « fou » dans une famille, mais que c’est la relation entre les différents acteurs qui est déficiente. Tous les membres sont actifs, qu’ils soient discrets ou envahissants, toujours présents ou souvent absents. La famille est une totalité, un « tout » dynamique.
La thérapie familiale vise à dénouer et à modifier, grâce à un travail psychothérapique collectif, les liens complexes qui unissent les membres d’une famille.
Le thérapeute réalise des entretiens collectifs. Il fait partie intégrante du système en traitement. L’essentiel de son action consiste en un questionnement circulaire, c’est-à-dire qu’il demande à chacun de commenter la description que fait l’un des membres de la famille d’un événement particulier qui fait problème. Il travaille sur le comment et non sur le pourquoi et demande aussi à chacun de définir l’impact que le comportement en question a sur lui-même. Il met ensuite en perspective les différentes explications formulées.
Il pourra progressivement proposer des hypothèses de sens à donner à certains phénomènes, qui seront ou non validées par la famille, demander à chacun comment il pense faire évoluer la situation et, à défaut, proposera lui-même des solutions qui seront ou non acceptées par les différents acteurs. Le thérapeute travaille à aider le système, à ouvrir des alternatives et à sortir des scénarios à répétition.
Il y a recréation du système tout entier, c’est-à-dire famille et thérapeute, dans une perspective de changement. Le thérapeute perturbe la description de la réalité telle qu’elle est proposée par la famille. Il participe à sortir cette dernière de son absence d’alternative qui nécessite le maintien du symptôme. Il remet en question les évidences de la famille.
Comme bien d'autres soirs, Fred, 18 ans, est encore très agressif vis-à-vis de sa mère au cours du dîner familial. Il critique ce qu'elle dit, se moque d'elle et, lorsque son père intervient, s'énerve, profère des menaces puis se lève brusquement en bousculant sa chaise et se dirige vers le vestibule.
Cinq secondes plus tard, la porte de la maison claque : il est sorti. Sa mère s'en prend alors à son mari, qu'elle accuse de laxisme, de mollesse. Ce dernier décide d'aller dans son atelier bricoler car il en a assez d'être pris à partie.
Caroline et Jonathan, les deux autres enfants du couple, en profitent pour terminer rapidement leur repas et se glisser dans leur chambre d'où ils ne sortiront plus de la soirée. Tous les deux vont chatter sur Internet avec leurs amis respectifs. C'est ainsi que nombre de soirées se passent dans la famille.
Fred ne rentrera que deux jours plus tard. Le thérapeute familial consulté suite à ce nouvel incident demande à chacun de décrire et de commenter la manière dont l'autre se comporte. Il apprend que la mère de Fred va régulièrement dans la chambre de son fils en son absence et fouille dans ses affaires. Ces intrusions répétées exaspèrent Fred au plus haut point.
Il dit les ressentir comme des coups de couteau dans le dos. Sa mère explique qu'en fait elle est inquiète de certaines fréquentations de son fils, de son refus de raconter ce qu'il vit au lycée et qu'elle craint qu'il ne se drogue. Le père, quant à lui, reste évasif et dit ne pas comprendre pourquoi tout le monde fait tout un drame de tout cela. Les deux autres enfants disent ne pas se sentir concernés par tout ce bruit.
Le système relationnel de la famille est organisé et équilibré autour de la crainte de la mère de Fred vis-à-vis d'une consommation de drogue supposée de son fils. Elle fouille sa chambre pour se rassurer ; Fred s'en aperçoit, il le vit mal, s'énerve, devient violent.
Le comportement excessif de Fred confirme l'inquiétude de sa mère : il doit se droguer pour être à vif à ce point-là. Le père ne se positionne pas et, comme les autres enfants, il en profite pour vivre sa vie tranquillement. Le rôle du thérapeute va être de mettre au jour ce système qui, organisé autour de l'inquiétude de la mère, stimule en permanence la violence de Fred et permet aux autres de vivre leur vie en « célibataires ».
Il devra faire verbaliser l'inquiétude de la mère devant son fils qui, lui, verbalisera calmement (car hors du contexte) à quel point le comportement de sa mère l'agresse. Tous les membres de la famille auront des tâches à effectuer entre les séances : pour la mère, s'abstenir de fouiller la chambre de son fils. Pour le père, sortir de son atelier pour se rendre disponible et écouter les inquiétudes de son épouse.
Pour Fred, accepter de raconter, lors des repas par exemple, sa journée de lycée. Pour la famille ensemble, sortir une fois par semaine pour aller au cinéma, au musée ou chez des amis. Il s'agit de modifier le système relationnel de la famille et de donner de la place à la parole et au faire ensemble. Progressivement les tensions vont s'apaiser et un nouvel équilibre s'imposera qui sera moins conflictuel mais aussi plus impliquant pour ceux qui trouvait des bénéfices au fonctionnement précédent (père et frère et sœur).
► La psychopathologie est l’étude des troubles mentaux ou psychologiques.
► Les thérapies d’inspiration psychanalytique postulent l’existence d’un inconscient qui influence les comportements et les capacités à être de l’individu. Cet inconscient est le siège de pulsions et d’éléments refoulés issus de l’histoire de l’individu. La thérapie travaille à mettre en lumière ces éléments inconscients et à leur donner un sens.
► Les thérapies cognitives postulent que l’individu traite les informations en provenance de son environnement et de lui-même en fonction de schémas cognitifs qui orientent l’interprétation de ces informations. La thérapie travaille à modifier le sens donné à ces informations.
► Le modèle systémique considère qu’un individu est toujours inscrit dans un ou des systèmes relationnels et que ce sont ces systèmes et la qualité des interactions vécues qui fondent l’individu. Les thérapeutes familiaux partent du principe que les problèmes psychiques d’un individu sont le produit de la répartition des rôles équilibrant son système familial. Le rôle du thérapeute est de permettre au système de trouver un nouvel équilibre sans qu’il ait recours à la maladie de l’un de ses membres.