Héritage - Pascal Patry praticien en psychothérapie, thérapeute et astropsychologue à Strasbourg 67000

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Psychologie des Litiges entre Frères et Sœurs lors d’un Héritage

Pour qu'une gestion saine et harmonieuse de l'héritage puisse se dérouler entre frères et sœurs, certaines attitudes psychologiques et comportements émotionnellement matures sont essentiels. Voici des recommandations psychologiques pour favoriser un climat d'entente et de coopération lors du partage d’un héritage :
1. Reconnaître et gérer ses émotions
  • Accepter la tristesse et la perte : La perte d'un parent ou d'un proche, qui précède souvent les questions d'héritage, est un moment émotionnellement chargé. Chaque membre de la fratrie peut ressentir des émotions variées comme la tristesse, le deuil, voire la colère. Reconnaître ces émotions et les gérer de manière individuelle (par la thérapie, l'écoute active ou le dialogue familial) aide à éviter que ces sentiments ne se transforment en conflits liés à l’héritage.
  • Éviter les réactions impulsives : Il est crucial de prendre le temps de traiter ses émotions avant de se lancer dans des décisions majeures concernant l’héritage. Les décisions prises sous l’effet d'émotions brutes, comme l’anxiété ou la colère, peuvent mener à des regrets ou à des tensions prolongées.
2. Favoriser la communication ouverte et respectueuse
  • Créer un espace de dialogue : Il est essentiel d’établir un espace où chaque frère et sœur peut exprimer librement ses opinions, ses attentes et ses préoccupations sans jugement. Une écoute active et une ouverture à la perspective des autres membres de la famille peuvent désamorcer beaucoup de malentendus.
  • Communiquer avec empathie : Être capable de comprendre et de valider les émotions et les besoins des autres membres de la fratrie, même si l’on n’est pas en accord avec eux, permet de maintenir un respect mutuel. L’empathie aide à modérer les tensions et à éviter l’escalade des conflits.
3. Cultiver la coopération plutôt que la compétition
  • Privilégier l'intérêt collectif : Au lieu d’adopter une approche individualiste ou compétitive, il est important de penser à l’héritage comme une opportunité de préserver l’harmonie familiale. Cela signifie accepter des compromis lorsque nécessaire et chercher des solutions qui sont bénéfiques à tous.
  • Partage équitable : Les décisions d’héritage ne doivent pas uniquement être perçues à travers le prisme de la justice financière ou matérielle, mais aussi dans la valeur émotionnelle des biens. Ce qui peut sembler matériellement insignifiant pour l’un peut avoir une valeur sentimentale pour un autre. Trouver un terrain d'entente sur ce qui est équitable et respectueux des sensibilités de chacun peut prévenir les ressentiments futurs.
4. Gérer les attentes
  • Distinguer les désirs personnels des réalités juridiques : Parfois, il existe des idées préconçues ou des attentes irréalistes par rapport à l’héritage. Il est essentiel de gérer ses attentes et de comprendre les aspects légaux qui entourent la répartition des biens. Une perception réaliste des droits et obligations de chacun peut prévenir les déceptions ou les sentiments d'injustice.
  • Faire face aux blessures passées : Si des tensions ou des conflits non résolus existaient déjà avant la question de l’héritage, ils peuvent se réactiver et amplifier les divergences. Il est crucial d'aborder ces blessures émotionnelles et de les séparer du processus d’héritage. Cela peut se faire à travers la thérapie familiale ou des discussions franches où chaque frère et sœur exprime ses ressentiments.
5. Déléguer à des tiers neutres lorsque nécessaire
  • Recourir à la médiation : Si les discussions deviennent trop conflictuelles ou émotionnellement chargées, il peut être utile de faire appel à un médiateur familial ou un conseiller juridique neutre. Ce tiers neutre peut aider à faciliter le dialogue et à maintenir les discussions sur le bon chemin en évitant l’escalade émotionnelle.
  • S’appuyer sur des professionnels : Les notaires, avocats et experts peuvent offrir un cadre juridique clair et aider à dissiper les malentendus ou les attentes irréalistes. Cela permet d'éviter que les discussions ne se transforment en conflits personnels.
6. Respecter les différences de chaque membre de la fratrie
  • Accepter la diversité des points de vue : Chaque frère et sœur peut avoir une relation unique avec le parent défunt et des besoins ou des sensibilités différentes face à l’héritage. Accepter ces différences et éviter de les juger contribue à un climat de respect mutuel.
  • Reconnaître les liens émotionnels : Certains objets peuvent avoir une signification émotionnelle particulière pour un membre de la famille. Respecter les attachements émotionnels de chacun peut aider à trouver des solutions plus équilibrées.
7. Éviter de réactiver des rivalités infantiles
  • Reconnaître les anciens schémas : Les fratries ont souvent des dynamiques familiales anciennes qui peuvent ressurgir dans des moments stressants. Les rivalités infantiles, les jalousies ou les sentiments d’injustice peuvent se réveiller lors des discussions d’héritage. Il est important de reconnaître ces schémas et de les remettre en question pour éviter de projeter des conflits passés sur des situations présentes.
  • Redéfinir les relations : À l'âge adulte, il est essentiel de reconsidérer ses relations avec ses frères et sœurs sous un jour plus mature et indépendant. L'héritage peut offrir l'opportunité de transformer ces relations, en s'éloignant des vieilles rivalités pour construire des liens fondés sur la coopération et la compréhension.
8. Faire preuve de patience
  • Donner du temps au processus : Le partage d'un héritage peut être émotionnellement difficile et demande souvent du temps. La patience est essentielle pour permettre à chacun de traverser son deuil et d’aborder les questions matérielles avec clarté. Prendre des décisions précipitées sous l'effet de l'émotion peut aggraver les tensions.

Conclusion

Une attitude psychologique saine dans la gestion d’un héritage entre frères et sœurs repose sur la communication ouverte, l'empathie, le respect mutuel et une capacité à gérer ses émotions. Il s'agit également de faire preuve de flexibilité, de se montrer capable de compromis et de s'engager dans une démarche de coopération plutôt que de compétition. En gérant les émotions liées au deuil et en maintenant un dialogue respectueux, les fratries peuvent transformer une potentielle source de conflit en une opportunité de renforcement des liens familiaux.


Les conflits entre frères et sœurs lors d'un héritage sont souvent l'expression de dynamiques psychologiques complexes qui vont bien au-delà de la simple répartition des biens matériels. Ces litiges peuvent activer des tensions sous-jacentes et des blessures émotionnelles non résolues issues de l'enfance. Voici quelques aspects psychologiques qui peuvent entrer en jeu dans ce contexte :
1. Rivalité fraternelle et comparaison
L’héritage réactive souvent la rivalité fraternelle, un phénomène courant dans les relations familiales. Dès l’enfance, les frères et sœurs se comparent en termes d’amour, d’attention et de ressources que leurs parents leur accordent. L’héritage devient un terrain symbolique pour cette rivalité : la répartition des biens peut être perçue comme une validation ou une contestation des relations affectives passées.
  • Injustice perçue : Un frère ou une sœur peut ressentir que l'héritage représente une forme de validation de la préférence parentale, ravivant des sentiments d’injustice ou de favoritisme ressentis dans l'enfance.
  • Concurrence pour l’amour parental : L'héritage devient un enjeu où chaque enfant cherche à être "reconnu" par ses parents, même après leur mort, ce qui peut donner lieu à des disputes sur qui mérite le plus ou a été le plus apprécié.
2. Réactivation de blessures émotionnelles
Les décisions liées à la répartition des biens hérités peuvent faire remonter des blessures émotionnelles non résolues, souvent liées à des sentiments d’abandon, de rejet ou de manque de reconnaissance.
  • Conflits liés au passé : Les disputes autour de l'héritage sont souvent une projection des conflits non résolus avec les parents ou entre frères et sœurs. Si un individu a ressenti une forme de délaissement ou d'injustice émotionnelle durant l'enfance, cela peut se réactiver dans la distribution des biens.
  • Sentiment d'abandon : La perte des parents elle-même peut provoquer un sentiment d'abandon profond. L'héritage devient alors un moyen pour certains frères et sœurs d'essayer de réparer cette perte en accaparant ou en revendiquant des biens comme substitut affectif.
3. Quête de validation et de reconnaissance
L’héritage peut également devenir un terrain où se joue une quête de reconnaissance. Les frères et sœurs peuvent voir dans la manière dont les biens sont répartis une confirmation (ou non) de leur valeur aux yeux de leurs parents.
  • Validation symbolique : Les objets et les biens hérités ne sont pas uniquement matériels. Ils portent une charge symbolique forte, et recevoir une part moindre ou un objet particulier peut être perçu comme un jugement sur la valeur personnelle. Cela peut raviver des sentiments d'infériorité ou de manque de reconnaissance.
  • Rôle dans la famille : Les litiges sur l'héritage peuvent aussi mettre en lumière les dynamiques familiales sous-jacentes, telles que les rôles que chacun a pu jouer : l'enfant favori, le bouc émissaire, le protecteur. L’héritage est alors un prolongement de ces rôles, où chacun tente de renégocier sa place dans la fratrie.
4. L’angoisse de la séparation et de la perte
L’héritage survient souvent après la perte d’un ou de deux parents, et cette perte déclenche une angoisse de séparation. Les biens hérités peuvent symboliser le lien restant avec les parents disparus, ce qui peut exacerber les tensions lorsque ce lien semble menacé.
  • Besoin de contrôle : Pour certains, contrôler l’héritage ou les biens devient une manière de garder une emprise sur les souvenirs, ou de maintenir un lien avec le parent décédé. Cela peut mener à des comportements possessifs ou défensifs, voire à des litiges sur des objets de faible valeur matérielle mais à haute valeur symbolique.
  • Peur de l’oubli : La peur de ne plus exister dans l’esprit de l’autre, ou de ne pas être suffisamment reconnu ou mémorisé par les parents décédés, peut également jouer un rôle. Certains peuvent se battre pour des objets ou des biens comme s'ils étaient un lien tangible avec la mémoire familiale.
5. Projection des rôles parentaux sur les héritiers
Après la mort des parents, les frères et sœurs peuvent inconsciemment projeter sur l'un d'entre eux un rôle parental. Cela peut engendrer des dynamiques de pouvoir où un frère ou une sœur est perçu comme l’autorité ou le « gardien » de la mémoire familiale, ce qui peut créer des déséquilibres et des ressentiments.
  • Leadership familial : Souvent, l’aîné est vu comme la personne qui doit prendre la tête des affaires familiales, mais cela peut provoquer des conflits de pouvoir avec d’autres frères et sœurs qui veulent également se sentir légitimes dans la gestion de l’héritage.
  • Charge de la responsabilité : Celui ou celle à qui on attribue la gestion de l’héritage peut aussi ressentir une charge émotionnelle écrasante, surtout si les autres membres de la famille lui attribuent la responsabilité de respecter l’équité et la justice dans la répartition.
6. Mécanismes de défense psychologique
Face à la complexité émotionnelle d'un héritage, les individus peuvent activer des mécanismes de défense psychologiques comme le déni, la projection ou la rationalisation. Par exemple :
  • Le déni de la perte : Refuser de se confronter à la mort du parent en se concentrant uniquement sur les aspects matériels de l'héritage.
  • La projection : Accuser un autre membre de la famille d'être avide ou injuste, alors qu'en réalité, ce sont des sentiments de culpabilité ou d’insécurité qui sont à l’œuvre.
  • Rationalisation : Justifier les actions ou les revendications matérielles en les présentant comme étant "justes" ou "logiques", quand elles sont en fait motivées par des peurs ou des blessures émotionnelles profondes.
Conclusion
Les conflits autour de l’héritage entre frères et sœurs sont rarement uniquement d’ordre matériel. Ils mettent souvent en lumière des dynamiques émotionnelles profondes et réactivent des blessures de l’enfance, des rivalités non résolues, et des sentiments d'injustice ou d'inadéquation. Ces tensions touchent à des besoins fondamentaux de validation, de reconnaissance et de gestion de la perte. C’est souvent l'occasion pour les membres de la fratrie de revisiter leurs relations familiales et de réévaluer les rôles qu'ils ont joués tout au long de leur vie.

En plus des aspects déjà mentionnés, il existe d'autres facteurs psychologiques qui peuvent influencer les conflits entre frères et sœurs lors d'un héritage. Ces facteurs relèvent de la dynamique familiale, de l’histoire personnelle, mais aussi des attentes implicites que chacun a pu développer au fil du temps. Voici quelques autres éléments à prendre en compte :
1. La relation avec les parents décédés
La manière dont chaque frère ou sœur a vécu sa relation avec les parents décédés peut jouer un rôle déterminant dans les litiges liés à l'héritage. Les relations passées, qu’elles soient empreintes d’amour, de distance, ou de ressentiment, influencent la façon dont chacun interprète l'héritage.
  • Réparation ou revanche : Un héritage peut être perçu comme une opportunité de réparation pour les blessures subies durant la relation avec les parents. Un enfant qui s'est senti dévalorisé peut chercher à obtenir une plus grande part pour compenser cette douleur émotionnelle. À l’inverse, un autre enfant, perçu comme le "favori", peut être accusé de vouloir accaparer une part disproportionnée.
  • Recherche d'approbation posthume : Certains frères et sœurs peuvent utiliser l'héritage pour tenter de gagner l'approbation des parents décédés. Ils peuvent se battre pour des biens symboliques ou des objets qui leur rappellent une relation particulière avec le parent.
2. Les rôles joués par chacun dans la famille
Au sein de chaque famille, les enfants jouent des rôles spécifiques qui influencent la manière dont ils réagissent à un héritage. Ces rôles peuvent être implicites, mais ils structurent la dynamique familiale.
  • Le protecteur ou le "parent de substitution" : Si l'un des enfants a pris un rôle de protecteur ou de parent de substitution, notamment à la mort du premier parent, il peut ressentir une forte responsabilité vis-à-vis de la gestion de l'héritage. Ce rôle peut cependant créer des conflits avec les autres frères et sœurs, qui peuvent le voir comme autoritaire ou trop directif.
  • L'enfant rebelle ou indépendant : Celui ou celle qui a joué le rôle de l'enfant rebelle ou indépendant peut se sentir exclu ou sous-estimé dans la gestion de l'héritage, d'autant plus si les autres frères et sœurs tentent de reproduire des dynamiques d'autorité parentale.
  • L’enfant qui a sacrifié sa carrière ou son autonomie : Il arrive que l’un des enfants ait sacrifié une partie de sa vie pour s'occuper des parents âgés. Cette situation peut créer un sentiment d'injustice s'il ne se sent pas récompensé à la hauteur de ses sacrifices lors de la répartition de l’héritage.
3. Les dynamiques intergénérationnelles
Les tensions autour de l'héritage peuvent être influencées par des dynamiques intergénérationnelles, c’est-à-dire des modèles de transmission familiale qui traversent plusieurs générations. Ces modèles peuvent inclure des schémas répétitifs de conflits, de rivalité ou d'exclusion.
  • Répétition des schémas familiaux : Certaines familles peuvent avoir des antécédents de conflits d'héritage ou de disputes autour de la répartition des biens. Ces schémas peuvent être inconscients, mais se répéter de génération en génération. Les enfants peuvent, par exemple, reproduire les conflits que leurs propres parents ont vécus avec leurs frères et sœurs lors de la succession de leurs grands-parents.
  • Transmissions symboliques : Les héritages ne sont pas seulement matériels, ils peuvent aussi inclure des valeurs, des croyances ou des obligations morales. Par exemple, un parent peut avoir exprimé des préférences ou des volontés informelles (non écrites dans le testament) que certains enfants veulent respecter tandis que d’autres les rejettent, créant ainsi des tensions.
4. Les croyances culturelles et sociales
Les attentes culturelles et sociales peuvent également jouer un rôle important dans les conflits liés à l’héritage. Dans certaines cultures, l’héritage est perçu comme un devoir moral ou social, où la transmission des biens doit respecter des règles non dites, mais largement partagées.
  • Patriarcat ou transmission inégalitaire : Dans certaines cultures ou familles, la transmission des biens peut se faire de manière inégalitaire, par exemple en favorisant un fils aîné ou un enfant particulier. Cette pratique peut créer un sentiment d'injustice chez les autres enfants, surtout dans des contextes où l'égalité entre frères et sœurs est valorisée.
  • Valeur symbolique des biens : Les objets ou biens hérités peuvent avoir une valeur symbolique culturelle particulière. Dans certaines cultures, des objets familiaux spécifiques (comme des terres, des bijoux, ou des biens spirituels) peuvent représenter une transmission de pouvoir ou d’autorité, ce qui peut augmenter les tensions lors de la répartition.
5. Attentes implicites non exprimées
Les conflits d’héritage révèlent souvent des attentes implicites que les frères et sœurs n’ont pas toujours formulées ouvertement avant la mort des parents. Ces attentes concernent aussi bien la répartition des biens que la reconnaissance des efforts ou des sacrifices faits par certains membres de la fratrie.
  • Non-dit familial : Dans certaines familles, il est courant de ne pas aborder ouvertement les questions d'héritage avant le décès des parents. Ce manque de communication peut provoquer des surprises ou des déceptions lorsque le testament est dévoilé. Les frères et sœurs peuvent alors avoir des réactions émotionnelles exacerbées face à des attentes déçues.
  • Espoirs de réconciliation ou d’équité : Certains enfants peuvent espérer que l’héritage soit un moyen de rétablir une forme d'équité ou de réconciliation familiale. Si cela ne se produit pas (par exemple, en cas de partage inégal), cela peut aggraver les ressentiments et provoquer des conflits.
6. Peur de la perte de l’identité familiale
L’héritage, en particulier lorsqu'il inclut des biens symboliques ou des souvenirs, peut être associé à la préservation de l’identité familiale. Les disputes sur ces objets ou propriétés peuvent refléter des peurs profondes concernant la perte de l’héritage culturel ou familial.
  • Sentiment d'appartenance : Certains objets hérités, comme une maison familiale ou des biens de famille, peuvent être considérés comme des ancrages identitaires. Les frères et sœurs peuvent se battre pour préserver ce lien, ou à l’inverse, essayer de s’en détacher s’ils associent ces objets à des souvenirs douloureux.
  • Désir de continuer le patrimoine familial : Il peut y avoir une peur de voir disparaître l’héritage familial, surtout si l’un des frères ou sœurs veut vendre ou se débarrasser de biens auxquels les autres sont attachés. Ces biens peuvent incarner la mémoire des ancêtres, la continuité des traditions, ou une forme de protection émotionnelle face à la perte des parents.
Conclusion
Les conflits autour de l'héritage entre frères et sœurs sont donc influencés par un ensemble de facteurs psychologiques, émotionnels, culturels et familiaux. Ces tensions sont rarement liées uniquement à des questions financières ; elles touchent à des enjeux émotionnels profonds comme la reconnaissance, la justice, la rivalité, et l’identité familiale. Ces dynamiques peuvent exacerber les blessures passées et créer des litiges difficiles à résoudre, en particulier lorsque les frères et sœurs n’ont pas la possibilité de discuter ouvertement des émotions et des attentes liées à la transmission des biens.
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Les styles d'attachement entre frères et sœurs jouent un rôle crucial dans les conflits liés à l'héritage. Les dynamiques d'attachement, qui sont généralement développées au cours de l'enfance en réponse aux relations avec les parents, peuvent également se manifester dans les relations fraternelles et avoir un impact sur la manière dont ces relations évoluent à l'âge adulte, notamment lors de moments de tension comme un héritage.
Voici comment les styles d'attachement peuvent influencer les litiges entre frères et sœurs :
1. Attachement sécurisant
Les individus ayant développé un attachement sécurisant avec leurs parents et leurs frères et sœurs tendent à aborder les conflits d’une manière plus constructive et équilibrée.
  • Confiance et collaboration : Les personnes ayant un attachement sécurisant sont souvent plus confiantes dans leurs relations et ouvertes à la communication. Elles sont plus susceptibles de voir l'héritage comme un sujet à discuter et à résoudre de manière juste, plutôt que de tomber dans des comportements compétitifs ou manipulateurs. Elles peuvent être plus enclines à chercher des solutions communes et à exprimer leurs besoins et ressentiments de manière saine.
  • Empathie et compréhension : Ces individus montrent généralement une plus grande empathie envers leurs frères et sœurs, ce qui les aide à mieux comprendre les besoins ou les motivations des autres dans le partage de l’héritage. Cela peut faciliter des compromis ou des partages plus équitables, fondés sur une compréhension mutuelle.
2. Attachement insécure évitant
Les personnes avec un attachement évitant tendent à minimiser leurs besoins émotionnels et à éviter les conflits ou les discussions profondes. Cette dynamique peut se compliquer dans le cadre d’un héritage.
  • Évitement du conflit : Les frères et sœurs ayant un attachement évitant peuvent s'éloigner émotionnellement du processus de succession, préférant éviter les discussions difficiles. Ils peuvent également ne pas exprimer ouvertement leur insatisfaction, ce qui peut conduire à une accumulation de ressentiment latent. Ils risquent de manifester leur colère ou frustration de manière passive-agressive ou par le retrait complet des discussions.
  • Déconnexion émotionnelle : Les biens hérités peuvent ne pas avoir de valeur émotionnelle forte pour ces individus, ce qui peut créer un fossé avec les frères et sœurs qui ressentent, au contraire, un lien émotionnel profond avec les objets ou les souvenirs familiaux. Cela peut exacerber les conflits, car les évitants peuvent paraître indifférents ou distants, alors qu’ils pourraient simplement éviter de se confronter à des émotions difficiles.
3. Attachement insécure anxieux
Les individus ayant un attachement anxieux tendent à être très préoccupés par la sécurité de leurs relations et peuvent ressentir une forte insécurité émotionnelle lors des conflits familiaux, ce qui peut rendre les tensions liées à l’héritage plus intenses.
  • Besoin de validation et de reconnaissance : Ces individus peuvent voir l’héritage comme un moyen de valider leur importance au sein de la famille. Si la répartition n'est pas perçue comme équitable ou s’ils se sentent négligés, cela peut déclencher une réaction émotionnelle forte, allant de la colère à l’anxiété intense. Ils peuvent percevoir toute inégalité ou injustice, même petite, comme un signe d’abandon ou de rejet, ce qui amplifie le conflit.
  • Attachement à des objets symboliques : Ils peuvent être très attachés aux biens matériels pour des raisons émotionnelles, et considérer des objets comme des symboles d’amour ou de lien avec le parent décédé. Le partage de ces objets peut être extrêmement stressant pour eux, et tout désaccord peut être vécu comme une trahison ou une perte irrémédiable.
4. Attachement désorganisé
Les individus avec un attachement désorganisé ont souvent vécu des relations parentales marquées par la confusion ou des traumatismes. Cela peut se refléter dans leurs relations avec leurs frères et sœurs, en particulier lors d'une crise comme l’héritage.
  • Réactions imprévisibles : Les personnes ayant un attachement désorganisé peuvent réagir de manière imprévisible et être prises dans des cycles de proximité et de rejet avec leurs frères et sœurs. Lors de discussions sur l’héritage, elles peuvent osciller entre des comportements conciliants et des moments de conflit intense ou de retrait, rendant les résolutions pacifiques plus difficiles.
  • Conflits non résolus avec les parents : Ces individus peuvent avoir des blessures émotionnelles profondes et non résolues avec leurs parents, ce qui peut rendre la gestion de l’héritage particulièrement chaotique. L’héritage peut être perçu comme une continuation des traumatismes passés, ou un terrain sur lequel se jouent des rivalités ou des luttes de pouvoir issues de l'enfance.
5. Jalousie fraternelle et styles d'attachement
Les litiges autour de l'héritage peuvent également exacerber des rivalités fraternelles liées à des perceptions d’inégalités dans la relation parentale. Selon le style d'attachement, ces rivalités peuvent être gérées de manière plus ou moins saine.
  • Attachement anxieux et rivalité : Les personnes avec un attachement anxieux peuvent être plus sensibles à la jalousie fraternelle, surtout si elles estiment qu’un frère ou une sœur a été privilégié par les parents. L’héritage peut alors devenir un enjeu majeur pour combler ce sentiment d'injustice, conduisant à des conflits intensifiés.
  • Attachement évitant et détachement émotionnel : Dans un conflit d'héritage, les personnes avec un attachement évitant peuvent sembler détachées ou indifférentes, mais cela peut en réalité cacher un profond ressentiment refoulé. Cette distance peut alimenter la méfiance et les tensions avec les frères et sœurs plus émotionnellement engagés dans le processus.
Conclusion
Les styles d'attachement jouent un rôle clé dans la manière dont les frères et sœurs gèrent les conflits liés à l'héritage. Ces styles influencent leur capacité à communiquer, à gérer les émotions, à aborder les conflits et à résoudre les tensions de manière constructive. Lorsqu’un héritage réactive des blessures émotionnelles liées aux relations familiales, les dynamiques d'attachement peuvent soit apaiser les conflits, soit les aggraver, selon le niveau de sécurité et d'ouverture dans les relations fraternelles. Une communication ouverte, associée à une reconnaissance des besoins émotionnels de chacun, peut aider à désamorcer certaines tensions, tandis que des dynamiques d'attachement insécures ou désorganisées risquent de prolonger et d'intensifier les conflits.


Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

5, impasse du mai
67000 Strasbourg

Mobile : 06 29 54 50 29

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