Nature de l'Anthroposophie
Nature de l'AnthroposophieLa nature de l'Anthroposophie est de tirer ses connaissances directement à partir du monde spirituel."Anthroposophie fait part de connaissances qui ont été acquises de manière spirituelle."L'anthroposophie transmet des connaissances obtenues par des moyens spirituels, au-delà des méthodes conventionnelles de perception et de raisonnement scientifique.***André Jundt qui préface l’ouvrage de Rudolf Otto « Le Sacré » nous expose la manière dont l'intuition « sentimentale » et le jugement esthétique peuvent nous ouvrir à des réalités spirituelles et supérieures.Vous avez deux modes de connaissance nous dit-il : l'intellect, qui analyse et conceptualise, et l'intuition « sentimentale », qui capte les vérités profondes par le biais du sentiment.Nous sommes invités à réfléchir à la manière dont l'intuition et le sentiment jouent un rôle crucial dans notre compréhension des réalités au-delà du monde matériel et tangible.Premièrement, l'intuition « sentimentale » est décrite comme une forme de connaissance qui nous permet de percevoir des vérités que la raison seule ne peut atteindre.Par exemple, lorsque nous éprouvons une émotion esthétique face à une œuvre d'art ou à un paysage sublime, nous ne faisons pas seulement l'expérience d'un sentiment agréable ; nous avons un aperçu de quelque chose de plus profond, de plus essentiel.Deuxièmement, le jugement esthétique, qui évalue ce qui est beau ou sublime, est en fait un mécanisme par lequel nous relions nos perceptions sensibles à des réalités intelligibles.Cette capacité ne relève pas de l'analyse rationnelle, mais du sentiment, ce qui en fait un outil précieux pour accéder à des vérités spirituelles.Troisièmement, le texte d’introduction fait référence à l'idée platonicienne d'anamnèse, où notre connaissance des idées supérieures est évoquée par des impressions sensorielles.Autrement dit, quand nous rencontrons quelque chose de beau ou de mystérieux, cela peut réveiller en nous un pressentiment des réalités éternelles et spirituelles qui résident dans notre esprit.Quatrièmement, cette capacité de ressentir l'esthétique est intimement liée à l'expérience religieuse.L'émotion esthétique, ainsi que le sentiment religieux de la beauté et du sublime, nous connecte à une réalité plus grande, transcendant le monde quotidien.Cette expérience nous ouvre à une dimension spirituelle qui nous révèle des vérités profondes et éternelles.Il est important de noter que cette relation entre esthétique et religion montre que la quête de compréhension spirituelle peut passer par l'appréciation du beau et du sublime.Ces expériences ne sont pas seulement des moments de plaisir ; elles sont des fenêtres sur le monde spirituel et sur notre propre quête de sens.L'intuition « sentimentale » et le jugement esthétique sont des moyens puissants pour accéder à des vérités supérieures.Ils nous offrent une compréhension du monde qui va au-delà des capacités purement rationnelles, en nous connectant à des réalités spirituelles profondes et à notre propre quête intérieure.***Dans la 4e conférence du cycle sur le Moi, Rudolf Steiner donne des indications à propos de la perception du monde spirituel :La perception spirituelle progresse par le développement de trois aspects de l'âme humaine : le sentiment, la volonté, et la pensée.Chaque aspect, lorsqu'il est cultivé, ouvre la perception à différents niveaux de réalité spirituelle.La perception astrale imaginative et le sentiment :Développement du sentiment : En cultivant le sentiment, on peut accéder à la perception astrale imaginative. Cette perception permet de voir au-delà de la réalité physique et d'entrer dans un nouveau monde de compréhension. Cette perception « sentimentale » est exempte de données propres à l’individu. C’est une perception sans filtre des éléments qui sont perçus (ressentis).La musique spirituelle, l'harmonie des sphères et la volonté :Développement de la volonté : L'expérience de réalités plus subtiles, telles que celles du Dévachan (Terme utilisé pour désigner des plans spirituels supérieurs) et l'harmonie des sphères, résulte du développement de la volonté. Cette progression nous révèle la nature intime des choses au niveau spirituel.De plus :La pensée objective et la culture de la pensée :Culture de la pensée : La pensée objective est atteinte par la culture de la pensée. C'est le premier degré de développement spirituel qui permet une perception claire et objective.Inspiration et imagination :Développement de la volonté vers l'inspiration : En développant la volonté, on accède à l'inspiration. Cette inspiration nous révèle le monde du Dévachan inférieur, une couche plus profonde de la réalité spirituelle.Intuition et Dévachan supérieur :Développement de l'intuition : Finalement, l'intuition ouvre les portes du Dévachan supérieur, le niveau le plus élevé de la réalité spirituelle accessible à l'homme.« le sentiment religieux de la beauté et du sublime, nous connecte à une réalité plus grande, transcendant le monde quotidien. Cette expérience nous ouvre à une dimension spirituelle qui nous révèle des vérités profondes et éternelles : dixit André Jundt ci-dessus ».Le développement spirituel se fait à travers le sentiment, la volonté, et la pensée permet d'accéder à différents niveaux de perception et de compréhension spirituelles.Chaque aspect de l'âme, lorsqu'il est cultivé, ouvre un nouveau monde de réalité spirituelle, nous permettant de comprendre l'essence intime des choses.Rudolf Steiner résume les choses ainsi :« La perception astrale imaginative résulte du développement du sentiment. L’expérience de ce qui se produit dans le Devachan, de la musique spirituelle, de l’harmonie des sphères, nous révélant la nature la plus intime des choses, résulte du développement de la volonté ».***Sur le fait que l'anthroposophie transmet des connaissances obtenues par des moyens spirituels :Imaginez que nous souhaitons comprendre les vérités profondes des mathématiques nous dit Rudolf Steiner. Pour ce faire, il est essentiel de se familiariser avec les principes fondamentaux de la géométrie, tels que ceux décrits dans les anciens textes d'Euclide.Ces textes ont posé les bases de concepts que nous apprenons encore aujourd'hui à l'école.Cependant, pour apprécier pleinement l'importance de ces textes, il faut être plus qu'un simple lecteur : il faut être un géomètre, capable de comprendre et d'appliquer ces concepts de manière approfondie.De manière similaire, lorsque nous abordons les textes religieux anciens, comme les documents chrétiens, nous faisons face à une situation comparable.L'anthroposophie, ou la science de l'esprit, propose une approche qui permet d'accéder à une compréhension plus profonde de la dimension spirituelle du monde. Elle nous offre les outils pour explorer le suprasensible, ce qui enrichit notre interprétation des traditions religieuses.Bis repetitas : « Par l’expérience qui nous ouvre à une dimension spirituelle qui nous révèle des vérités profondes et éternelles : dixit André Jundt ci-dessus ».Ce que nous observons souvent aujourd'hui, c'est que certaines interprétations des textes religieux sont faites par ceux qui n'ont pas développé cette compréhension spirituelle plus profonde.C'est un peu comme si quelqu'un essayait d'expliquer la géométrie d'Euclide sans avoir d'abord appris la géométrie elle-même.Ces interprétations peuvent être précises d'un point de vue historique ou philologique, mais elles manquent parfois de la profondeur nécessaire pour saisir les vérités spirituelles sous-jacentes.Pour vraiment comprendre et apprécier les anciens documents religieux, nous devons développer une connaissance spirituelle directe [1], de la même manière qu'un géomètre doit comprendre profondément les concepts mathématiques pour apprécier la valeur des écrits d'Euclide.L'anthroposophie nous permet de faire cela, en nous donnant une méthode pour accéder à cette dimension suprasensible et ainsi revisiter les textes religieux avec une perspective enrichie.En somme, c'est grâce à cette approche que nous pouvons véritablement comprendre les richesses cachées dans ces anciens documents et les apprécier à leur juste valeur.***La nature de l'Anthroposophie est de tirer ses connaissances directement à partir du monde spirituel.___Note :[1] - Expérience spirituelle directe primordiale que l’on trouve dans une lettre du 13 janvier 1881 où l'on sent le frémissement de l'enthousiasme chez Rudolf Steiner :C'était la nuit du 10 au 11 janvier, au cours de laquelle je n'ai pas dormi un seul instant. Je m'étais occupé jusqu'à minuit et demie de divers problèmes philosophiques, et me jetai enfin sur mon lit ; mon effort avait tendu l'an dernier à éprouver la, vérité de ce que dit Schelling :« En nous tous réside une faculté, mystérieuse et sans pareille, de laisser derrière nous tout ce qui change avec le temps pour nous retirer au plus intime de notre soi dépouillé de tout ce qui est venu l'envelopper de l'extérieur, pour y contempler, sous la forme de l'immutabilité, l'éternel en nous ».
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