Steiner présente Kant

Steiner présente Kant aux ouvriers du premier Goethéanum

Monsieur Burle : Le 22 avril, c’était l'anniversaire de la naissance de Kant. Serait-il permis de demander à Monsieur Steiner de nous raconter quelque chose sur cette doctrine de Kant, sur ce qui s'y opposerait et si ce serait aujourd'hui une doctrine anthroposophique ?

Rudolf Steiner : eh bien, Messieurs, si je suis censé répondre à cette ques­tion, il va falloir à vrai dire que vous me suiviez aujourd'hui dans un domaine difficilement compréhensible.

Mais Monsieur Burle, lui qui a déjà posé la question sur la relativité, il pose toujours, vous le savez, des questions si difficiles !

Aussi va-t-il falloir vous faire éventuellement à l'idée que les choses ne seront pas aussi faciles aujourd'hui que ce que je raconte d’habitude.

Mais, voyez-vous, on ne peut absolument pas parler de Kant d'une manière facilement compréhensible, justement parce qu'il n'est pas en lui-même facile à comprendre.

Il en est bien ainsi qu'en fait le monde tout entier qui, je ne vais absolument pas dire, s'intéresse généralement à ce genre de choses, car, en réalité, il y en a très peu qui s'y intéressent, mais qui prétend s'y intéresser, parle de Kant comme de quelque chose qui, au sens le plus éminent, est très, très important pour le monde.

Et vous savez bien sûr aussi qu'ont été écrits à l’occasion de ce bicentenaire de naissance une grande quantité d'articles qui étaient donc censés expliquer au monde quelle énorme importance Kant a eue pour toute la vie de l'esprit.

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