Les sept degrés du chemin mystique chrétien

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Les sept degrés du chemin mystique chrétien

Pascal Patry praticien en psychothérapie, thérapeute et astropsychologue à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Christologie · Dimanche 18 Août 2024
Tags: Lesseptdegréscheminmystiquechrétien
Les sept degrés du chemin mystique chrétien

Les Évangiles ne sont pas seulement des enseignements écrits, mais des écrits de vie.

Leurs récits n'évoquent pas seulement des événements historiques extérieurs, mais aussi des expériences intérieures de l'être humain.

Le yoga christique est l'immersion totale dans l'Évangile, comme s'il s'agissait de la vie de sa propre âme.

Quatre choses sont absolument nécessaires pour que le yoga christique soit possible.

La première est la simplicité d'esprit. C'est une vertu christique. Il nous faut comprendre que les diverses expériences de vie nous font perdre notre ingénuité.

Presque chaque homme est captif d'un réseau de concepts. Les seules réponses libres de tout préjugé sont celles que donnent les enfants. Mais ces réponses ont également un caractère insensé, car les enfants ne savent encore rien.

Ce qu'il faut apprendre, c'est à être à la fois sage et libre d'esprit, libre d'esprit comme l'est un enfant, mais avec l'expérience en plus. C'est ce que l'on appelle dans le christianisme « la simplicité d'esprit ».

La deuxième vertu à acquérir est le renoncement, en tant que mystique chrétien, au sentiment de bien-être intérieur que beaucoup ressentent lorsqu'ils s'adonnent à des exercices religieux.

On ne doit plus pratiquer ces exercices dans un but de satisfaction personnelle, mais pour répondre aux exigences du chemin qu'ils constituent. Tout sentiment de plaisir tiré de ces exercices religieux doit s'éteindre.

La troisième vertu est encore plus difficile. Elle consiste à renoncer absolument à attribuer quoi que ce soit à ses propres compétences. On doit en revanche apprendre à tout attribuer à la force divine, au mérite de Dieu qui agit à travers nous.

Sans cela, on ne peut pas devenir mystique chrétien.

Pour atteindre la quatrième vertu, il faut accepter patiemment tous les événements qui nous touchent, quels qu'ils soient. Il faut se débarrasser de tout souci et de toute crainte, et être armé face à toutes choses, les meilleures comme les pires.

Si l'on n'a pas cultivé ces vertus jusqu'à un certain degré, on ne peut espérer devenir un mystique chrétien.

Cette préparation permet de traverser les sept degrés du chemin mystique chrétien.

Le premier degré est le lavement des pieds. Chacun doit le traverser.

C'est l'actualisation de la maxime : celui qui veut être le maître doit être le serviteur de tous. Il nous faut bien comprendre que ce n'est pas à notre propre soi que nous devons d'être ce que nous sommes. Nous devons prendre en compte ce que d'autres hommes et le monde environnant ont fait de nous et réfléchir sérieusement à cela. Nous comprenons alors comment nous sommes reliés à tout notre environnement.

Lorsque nous nous sommes fortifiés par la pratique des quatre vertus — simplicité d'esprit, renoncement au sentiment de bien-être en pratiquant les exercices religieux, renoncement à nous attribuer la propriété de nos compétences, et acceptation sereine de tout ce qui nous touche — nous recevons la force d'accomplir ce que l'on appelle le lavement des pieds.

Cela signifie considérer avec gratitude ce qui nous est donné de l'extérieur, ce qui nous a élevés, et nous incliner devant cela. Nous devons transformer tous nos sentiments en pure gratitude envers ceux qui nous ont tout donné. Nous devons ainsi nous agenouiller devant ceux grâce auxquels nous avons grandi.

Le Christ Jésus s'agenouilla devant ses disciples parce que, sans eux, il n'aurait pas pu être ce qu'il est devenu. Le Christ Jésus est nécessairement lié à l'existence préalable des disciples, de même que l'existence de la plante suppose celle du minéral, et que celle de l'animal suppose celle de la plante.

Lui, qui est le Maître, devient le serviteur de tous. Lorsque l'on apprend à s'abaisser jusqu'à éprouver la gratitude la plus profonde, de nombreux voiles sociaux tombent et nous pouvons alors avancer vers l'étape suivante.

Si nous renonçons à la force extérieure, nous devons posséder une force intérieure. Lorsque nous devenons le dernier, nous nous dirigeons vers le Père. Cela s'appelle « le chemin vers le Père ».

À ce moment-là, nous sommes intimement unis à cette force originelle. Cette union ne peut être trouvée que par une expérience personnelle. Nous devons apprendre à supporter toute douleur. C'est le deuxième degré : la flagellation, dans le sens mystique chrétien. Le soi s'appuie alors sur lui-même.

Le troisième degré est une faculté encore plus élevée, celle qui permet de supporter le mépris. On doit apprendre à supporter le manque total de respect de la part des autres. Nous devons trouver toute l'énergie nécessaire dans la vie supérieure : c'est le port de la couronne d'épines.

Nous devons apprendre à rester debout lorsque le monde nous méprise et nous couvre d'opprobre.

Lorsque l'être humain atteint ce stade, il perçoit sa propre corporéité comme quelque chose d'étranger. Il s'est abaissé, a appris à supporter la douleur et le mépris. Maintenant, le corps est devenu quelque chose dans lequel il a cessé de vivre, mais que l'âme enveloppe en flottant.

C'est la crucifixion, la quatrième étape. Celle-ci est suivie de l'objectivation totale de notre propre corps, comme si nous étions attachés à un morceau de bois qui nous serait totalement étranger. À ce moment, l'existence individuelle a cessé pour nous. C'est la mort mystique sur la croix, le cinquième degré.

Le sixième degré est atteint lorsque l'homme est devenu semblable à tout ce qui est sur terre et englobe toutes choses dans son cœur, ressentant la terre entière comme son propre corps. C'est la mise au tombeau.

L'homme atteint ainsi un état que la science de l'esprit appelle l'union avec la planète. Il sent alors qu'il n'est pas un être singulier. L'homme ne peut exister que sur cette terre. Éloigné de celle-ci de quelques centaines de lieues, il mourrait inéluctablement, se dessécherait, comme se dessèche la main coupée du corps.

C'est la Terre qui devient alors le corps de l'homme. C'est en elle qu'il doit être enseveli. C'est à partir de cet état que l'homme accède à la conscience de la Terre. Vient alors le septième degré, la résurrection.

L'homme devient un ressuscité. Cet état ne peut être compris que par celui dont l'activité pensante n'est plus liée à l'instrument physique du cerveau.

L'homme peut traverser les sept degrés s'il fait vivre en lui, toujours à nouveau, l'Évangile de Jean à partir du treizième chapitre : d'abord le lavement des pieds, le chemin de la volonté de servir, marqué par le geste de s'incliner en toute humilité ; deuxièmement, la flagellation ; troisièmement, le couronnement d'épines ; quatrièmement, la crucifixion ; cinquièmement, la mort mystique sur la croix ; sixièmement, la mise au tombeau ; septièmement, la résurrection.

Ce sont les sept degrés du mystère intérieur chrétien, qui ont été présentés extérieurement sur le plan de l'histoire du monde.

Tout au long de leur vie, les moines chrétiens s'immergeaient régulièrement dans ces expériences de l'Évangile de Jean, à partir du treizième chapitre. C'est de là qu'ils tiraient leur force.

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Source : Rudolf Steiner, Le mystère christique.





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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
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