Les degrés de profondeur dans la quête spirituelle

Bonjour
Title
Aller au contenu

Les degrés de profondeur dans la quête spirituelle

Pascal Patry praticien en psychothérapie, thérapeute et astropsychologue à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Philosophie · Jeudi 26 Sep 2024
Tags: degrésdeprofondeurquêtespirituellespiritualitédéveloppement
Les degrés de profondeur dans la quête spirituelle


Dire de quelqu'un qu'il est "spirituel" renvoie à sa quête intérieure de sens et de connexion à une réalité supérieure, mais cela varie d'une personne à l'autre en fonction de leurs expériences et perspectives uniques, tout comme il existe des degrés de profondeur dans la manière dont chacun vit et incarne cette spiritualité.

Cependant, la spiritualité comporte aussi des dangers, tels que l'illusion d'un ego spirituel, où la quête de transcendance devient une forme subtile de narcissisme ou d'évasion des réalités humaines. Elle peut également engendrer des attitudes dogmatiques ou d'élitisme spirituel, où l'individu se perçoit au-dessus des autres, manquant d'humilité et de compassion.


L'isolement, s'il sert à fuir les difficultés de la vie, n'est pas une voie vers une sagesse supérieure.

Comprendre la diversité des expériences et des aspirations

Que signifie dire de quelqu'un qu'il est "spirituel"
Différences entre deux personnes dites « spirituelles »
Degrés de profondeur dans la manière d'être spirituel
Les dangers sur le chemin spirituel
Les dangers liés à l'usage des capacités spirituel
Le refuge dans la vie contemplative
Les vertus profanes, initiatiques et transcendantes


Que signifie dire de quelqu'un qu'il est "spirituel"

Lorsque l'on dit de quelqu'un qu'il est "spirituel", cela peut prendre plusieurs significations, selon le contexte et la perspective de la personne qui l'emploie.

1. Connexion avec quelque chose de plus grand

Être spirituel implique souvent une connexion avec une réalité transcendante, quelque chose de plus vaste que soi-même. Cela peut être Dieu, une énergie universelle, la nature ou l’âme humaine.

Pour beaucoup, la spiritualité est une recherche de sens qui dépasse les préoccupations matérielles et égocentriques de la vie quotidienne.

2. Exploration intérieure

Une personne spirituelle est souvent vue comme quelqu'un qui est engagé dans une quête de découverte de soi.

Cette recherche peut se manifester par des pratiques introspectives comme la méditation, la prière, ou simplement une réflexion profonde sur la nature de l’existence, les émotions et les pensées.

3. Vivre en harmonie avec les autres et l’univers

Pour beaucoup, être spirituel signifie également chercher à vivre en accord avec des principes d’harmonie, de paix, de compassion et d'amour.

Cela implique souvent de voir l’interconnexion entre toutes les formes de vie et de se comporter avec une conscience éthique élevée.

4. Détachement des aspects matériels

Le terme "spirituel" peut aussi indiquer une certaine forme de détachement des préoccupations matérielles ou superficielles.

Une personne spirituelle est perçue comme étant moins concernée par les possessions matérielles, le statut ou le pouvoir, et davantage focalisée sur des valeurs intérieures, comme le bien-être émotionnel, la sagesse, ou la paix intérieure.

5. Ouverture à la dimension mystérieuse ou non-rationnelle de la vie

Les personnes qualifiées de spirituelles sont souvent celles qui acceptent et explorent les mystères de la vie, ceux qui échappent à la logique stricte ou à l’explication scientifique.

Elles peuvent être attirées par des questions philosophiques ou métaphysiques sur le but de l’existence, la mort, ou ce qui se trouve au-delà de la réalité visible.

6. Pratique ou appartenance à une voie spirituelle

Pour certaines personnes, la spiritualité peut se définir par leur engagement dans une pratique religieuse ou spirituelle spécifique.

Cela peut impliquer des rituels, des prières, des cérémonies ou une appartenance à une tradition comme le christianisme, le bouddhisme, le soufisme, ou d’autres courants religieux ou spirituels.

Cependant, la spiritualité n’est pas nécessairement liée à une religion particulière : on peut se considérer spirituel sans adhérer à une religion organisée.

7. Recherche de l’éveil ou de la transformation intérieure

Dans certaines traditions spirituelles, être spirituel signifie être en quête de l’éveil ou de la réalisation de soi.

Il s’agit de transcender les limites de l'ego, de comprendre sa véritable nature et d'atteindre un état de conscience supérieur, où l'individu se sent uni à l'univers ou au divin.

8. Conscience du moment présent

La spiritualité peut également être associée à une présence accrue dans l’instant, une conscience profonde du moment présent.

Cette forme de spiritualité est souvent liée à des pratiques comme la pleine conscience (mindfulness), où la personne cultive une attention consciente à ce qui est ici et maintenant, sans se laisser distraire par le passé ou l’avenir.

Dire qu'une personne est spirituelle signifie souvent qu'elle est engagée dans une exploration intérieure, qu'elle cherche à comprendre des vérités plus profondes sur l'existence, à se connecter avec des réalités non matérielles, et à vivre en accord avec des principes de compassion, de sagesse et de paix.

C'est une recherche qui transcende les préoccupations quotidiennes pour toucher à des questions existentielles et métaphysiques.

Différences entre deux personnes dites « spirituelles »

Les différences entre deux personnes spirituelles peuvent être considérées sous plusieurs angles : leurs croyances, leurs pratiques, leurs objectifs spirituels, et leur manière de vivre et d’exprimer leur spiritualité.

1. Chemin spirituel ou tradition

Les personnes spirituelles peuvent suivre des chemins spirituels très différents.

Par exemple, l'une peut suivre une tradition religieuse établie comme le christianisme, l’islam, ou l’hindouisme, tandis qu’une autre peut avoir une approche plus individuelle et non affiliée à une religion particulière.

Les pratiques issues du bouddhisme zen seront différentes de celles du soufisme ou du chamanisme.

Religieux vs non religieux : Certaines personnes spirituelles appartiennent à des traditions religieuses organisées, avec des rituels et des croyances spécifiques, tandis que d’autres peuvent être plus éclectiques ou spirituellement indépendantes, tirant des enseignements de diverses traditions sans adhérer strictement à une seule.

2. Croyances et visions du monde

La compréhension du divin, de l’univers ou de la réalité peut varier d’une personne à une autre :

Monothéisme : Certaines personnes spirituelles croient en un Dieu unique et personnel, comme dans le christianisme, l’islam, ou le judaïsme.

Panthéisme ou animisme : D’autres voient la divinité dans la nature ou dans tout l'univers, comme dans certaines formes de bouddhisme, de taoïsme ou de chamanisme.

Non-dualisme : D’autres encore, comme dans certaines traditions de l’hindouisme ou du zen, peuvent croire que toute distinction entre soi et le monde, ou entre le divin et l'individu, est illusoire.

3. Objectifs spirituels

Les objectifs de la quête spirituelle varient d'une personne à l'autre :

Éveil ou illumination : Dans des traditions comme le bouddhisme ou l’hindouisme, l’objectif est souvent d'atteindre un état de libération ou d'éveil (nirvana, moksha).

Union avec Dieu : Dans des traditions monothéistes, l’objectif peut être l’union ou la proximité avec Dieu, que ce soit par l’amour, la prière ou la dévotion.

Équilibre intérieur et paix : D'autres encore cherchent simplement la paix intérieure, l’harmonie avec eux-mêmes et avec le monde, sans rechercher nécessairement un objectif transcendant ou mystique.

4. Pratiques spirituelles

Les pratiques qui nourrissent la spiritualité sont très diverses.

Certaines personnes peuvent se focaliser sur :

Méditation ou pleine conscience : La pratique de la méditation silencieuse, souvent utilisée dans le bouddhisme ou le zen.

Prière et dévotion : Une autre personne peut mettre l’accent sur la prière régulière, la dévotion à une divinité, comme dans le christianisme, l’islam ou l’hindouisme.

Rituels et cérémonies : Certaines traditions mettent l'accent sur des rituels (comme les rituels chamaniques, les sacrements chrétiens ou les prières soufies).

Service aux autres : D'autres peuvent exprimer leur spiritualité principalement à travers des actions de service ou d'altruisme, mettant l’accent sur la compassion et l’aide aux autres.

Expériences mystiques : Certains recherchent des états de conscience élargis ou mystiques par des pratiques comme la respiration holotropique, la danse extatique, ou la transe.

5. Rapport à la matérialité et au monde

La relation au monde matériel et aux affaires mondaines peut aussi varier entre personnes spirituelles :

Détachement : Certaines personnes spirituelles peuvent adopter un mode de vie plus détaché des biens matériels, comme les moines, les ascètes ou les yogis.

Engagement dans le monde : D'autres peuvent voir leur spiritualité comme un engagement actif dans la société, cherchant à réformer ou à améliorer le monde à travers des actions concrètes tout en restant spirituellement ancrés.

6. Personnalité et tempérament

Même si deux personnes suivent un chemin spirituel similaire, leur personnalité et tempérament peuvent influencer la manière dont elles vivent leur spiritualité.

Par exemple, une personne introvertie pourrait privilégier la solitude et la réflexion intérieure, tandis qu'une personne extravertie pourrait exprimer sa spiritualité à travers des relations et des échanges avec autrui, ou par une implication sociale.

7. Expérience directe vs réflexion intellectuelle

Certaines personnes sont attirées par une expérience directe et mystique de la spiritualité, cherchant à se connecter à l'invisible à travers des états de conscience modifiés, la méditation profonde ou des expériences transpersonnelles.

D'autres sont plus philosophiques ou intellectuelles, cherchant à comprendre la nature de la réalité et de la spiritualité à travers la réflexion, l’étude de textes sacrés, ou des discussions théologiques.

8. Rôle de la communauté

Certaines personnes spirituelles attachent une grande importance à l’appartenance à une communauté spirituelle, comme un groupe religieux, une sangha (communauté bouddhiste), ou une fraternité ésotérique.

Pour elles, la spiritualité se vit aussi à travers des échanges et des pratiques partagées.

D'autres privilégient une approche solitaire et introspective, où le chemin spirituel est un voyage personnel, parfois loin des structures collectives.

Ce qui différencie une personne spirituelle d'une autre, c'est la diversité de leurs chemins, qu'il s'agisse de la tradition à laquelle elles appartiennent, de leurs croyances, de leurs pratiques, de leur personnalité ou de leur manière de vivre leur quête spirituelle.

Chaque personne vit sa spiritualité d'une manière unique, façonnée par ses expériences, sa culture, ses aspirations et sa sensibilité.

La spiritualité est donc une expérience profondément personnelle et variée, même si elle est ancrée dans des principes universels de quête de sens, de connexion et d'évolution intérieure.

Degrés de profondeur dans la manière d'être spirituel

On peut dire qu'il existe des degrés de profondeur ou de hauteur dans la manière d'être spirituel, bien que ces concepts ne soient pas absolus et varient en fonction des traditions, des perspectives et des expériences individuelles.

1. Profondeur intérieure vs surface extérieure

La profondeur spirituelle peut être définie par le degré auquel une personne s’implique dans sa quête intérieure et explore des aspects plus subtils ou profonds de sa conscience.

Surface spirituelle : Certaines personnes peuvent pratiquer la spiritualité à un niveau plus extérieur, en adoptant des rituels, des croyances, ou des pratiques sans nécessairement se questionner profondément sur leur sens ultime ou sans avoir d’expérience directe du divin. C’est une approche plus rituelle ou culturelle de la spiritualité, où la forme est privilégiée sur le fond.

Profondeur spirituelle : D'autres personnes vont plus loin dans leur quête spirituelle en engageant un travail profond sur elles-mêmes, en explorant les mystères de leur propre être, en cherchant à dépasser l'ego ou à expérimenter des états de conscience élevés.

Cette profondeur est souvent liée à une recherche sincère de vérité, d’éveil ou d’union avec le divin.

2. Hauteur des aspirations spirituelles

Certains chemins spirituels mettent l'accent sur des idéaux élevés, comme l'atteinte de l’illumination, de l'éveil, ou d’un état d’union mystique avec le divin.

Ces aspirations peuvent être vues comme des sommets spirituels :

Aspirations ordinaires : Une personne peut se contenter de cultiver la paix intérieure, l'harmonie avec les autres, ou la compassion sans chercher à atteindre des états de conscience élevés.

Cela peut être considéré comme une approche modérée ou équilibrée de la spiritualité, centrée sur le bien-être quotidien et la connexion aux autres.

Aspirations élevées : D'autres personnes, en revanche, se consacrent entièrement à la quête d'une transcendance absolue, cherchant à dépasser leur condition humaine pour atteindre des états mystiques ou divins, comme l'éveil bouddhique, la libération dans l’hindouisme (moksha), ou l’union avec Dieu dans les traditions mystiques (soufisme, christianisme mystique, etc.).

3. Évolution spirituelle progressive

De nombreuses traditions spirituelles considèrent que la spiritualité suit un processus évolutif.

On ne naît pas spirituellement « éveillé », mais on chemine vers des niveaux de conscience de plus en plus profonds ou élevés.

Cette évolution peut être comparée à une montée de niveau ou à un approfondissement progressif :

Étapes préliminaires : Certaines personnes commencent par des pratiques spirituelles simples, comme la méditation, la prière, ou la réflexion sur le sens de la vie. C’est un premier pas qui ouvre la porte à une exploration plus profonde.

Étapes avancées : Avec le temps et l’engagement, certaines personnes développent une connexion plus intime avec leur essence spirituelle, parfois à travers des expériences mystiques ou des états de conscience modifiés.

À ce stade, la personne a souvent dépassé la simple quête de confort spirituel pour s'engager dans une quête de vérité ultime ou de transformation radicale.

4. L’intensité de l’expérience spirituelle

La profondeur spirituelle peut également se manifester par l’intensité des expériences spirituelles vécues :

Expériences ordinaires : Certaines personnes vivent leur spiritualité dans le cadre d’un quotidien plus calme et stable, avec des moments de paix intérieure ou de connexion à la nature, sans nécessairement vivre des états de conscience très intenses.

Expériences mystiques : D’autres vivent des expériences spirituelles intenses et bouleversantes qui changent radicalement leur perception de la réalité, comme des visions, des extases mystiques ou des expériences d’unité avec l’univers.

Ces expériences sont souvent vues comme des moments d’intense révélation spirituelle qui transforment profondément l’individu.

5. Connaissance intellectuelle vs sagesse intérieure

Le degré de profondeur spirituelle peut aussi être lié à la différence entre la compréhension intellectuelle de la spiritualité et l’intégration directe de la sagesse spirituelle.

Savoir théorique : Une personne peut avoir une connaissance intellectuelle des concepts spirituels sans pour autant les vivre de manière intérieure.

Elle peut lire des livres sur la méditation ou l’éveil, connaître des théories spirituelles, mais ne pas les incarner profondément dans son quotidien.

Sagesse vécue : Une autre personne, même si elle ne connaît pas les concepts théoriques, peut vivre la spiritualité de manière profonde en incarnant des qualités comme la compassion, la paix intérieure ou la sagesse naturelle.

Cela traduit un degré de profondeur intérieure que les concepts intellectuels seuls ne peuvent pas atteindre.

6. Détachement de l'ego

La profondeur spirituelle est souvent liée au degré de détachement de l'ego ou de transcendance de soi :

Attachement à l’ego : Une personne peut pratiquer la spiritualité tout en restant très attachée à son ego, à ses désirs personnels, ou à ses besoins matériels.

Elle peut utiliser la spiritualité pour renforcer son sentiment de soi ou pour rechercher un certain statut social ou un confort psychologique.

Transcendance de l’ego : Une personne plus avancée spirituellement sera souvent engagée dans un processus de détachement de son ego, cherchant à dépasser les illusions de l’individualité séparée pour s'unir à une réalité plus vaste, qu'elle appelle Dieu, la nature, ou la conscience universelle.

On peut parler de degrés de hauteur ou de profondeur dans la spiritualité, car la quête spirituelle se déploie sur un spectre très large.

Cela va des pratiques plus superficielles et culturelles à des expériences mystiques intenses, des croyances plus ordinaires à des visions spirituelles très élevées.

La spiritualité est souvent perçue comme un chemin évolutif, où certaines personnes restent à un stade plus extérieur, tandis que d’autres plongent profondément dans la recherche intérieure et la transformation de leur être.

Mais il est important de noter que chaque chemin est unique et valable, et que ce qui est "profond" ou "élevé" pour l’un peut être perçu différemment par un autre.

Les dangers sur le chemin spirituel

Les dangers auxquels sont confrontés les personnes à mesure qu'elles progressent sur leur chemin, en particulier les pièges de l'orgueil spirituel.

Les pièges de l'orgueil spirituel : Il s'agit de la tentation de croire que l'on a atteint l'illumination ou un statut supérieur aux autres. Le zen évoque cette tentation comme « la puanteur de l'illumination ». Ceux qui prétendent être des Maîtres ou se croient investis d'une mission de sauveur ne sont pas encore libérés de leur ego.

Humilité et simplicité : Un véritable Maître ne se présente pas comme tel. Il ne se vante pas de ses connaissances spirituelles, de ses prodiges, ou de ses capacités. Le sage, selon diverses traditions (soufisme, zen, taoïsme), reste humble, ne cherchant pas à se distinguer des autres par des actions ou des discours.

Reconnaissance par les autres : Le statut de Maître est reconnu non pas par l'individu lui-même, mais par les autres, que ce soit ses pairs ou des profanes qui perçoivent en lui une sagesse authentique. Cette reconnaissance est comme un miroir reflétant la sagesse intérieure du Maître.

Intégration de la spiritualité dans la vie quotidienne : Le sage vit dans le monde comme un être ordinaire, sans se démarquer par son apparence extérieure, tout en cultivant intérieurement la profondeur de sa réalisation spirituelle.

“Il y a les pièges de l’ombre, mais il y a aussi ceux de la lumière” Skalî

“Quand vous voyez un soufi parler (de spiritualité) aux gens, sachez qu’il est vide” Nûrî

“Si un saint ayant atteint l’éveil parfait se disait à lui-même : “Je suis ainsi”, il ferait nécessairement intervenir la notion d’une entité, d’une personnalité, d’une individualité séparée” Houel-Nêng

“Il ne forge pas la notion : je suis le nirvâna, je suis du nirva­na, mien est le nirvâna…”

“Quand l’homme ordinaire connaît, il devient un sage et quand le sage connaît, il devient un homme ordinaire” Joshu

“Après avoir réalisé la non-dualité, vis en ce monde comme si tu étais un être ordinaire” Une Upanishad,

“...que les autres ne soupçonnent même pas qui tu es et ce que tu es devenu” Shankara

“Le sage se connaît lui-même mais ne se montre pas” Lao-Tseu

“Accorde ton apparence à celle des autres ; ne te distingue pas en ta manière de vivre (...). C’est par l’intérieur que tu te dis­tingues des autres, non par l’extérieur” Nasaf

“Ne pas renoncer aux caractères spirituels déjà acquis, mais manifester toutes les caractéristiques d’un profane, voilà com­ment méditer”

Les dangers liés à l'usage des capacités spirituel

Il existe des dangers liés à l'usage des capacités extraordinaires que certaines personnes acquièrent en atteignant des niveaux élevés de réalisation spirituelle.

Dons spirituels et pouvoirs : À un certain stade spirituel, des dons de guérison ou des facultés paranormales peuvent se manifester. Cependant, les traditions spirituelles mettent en garde contre l'utilisation de ces pouvoirs à des fins personnelles ou pour impressionner les autres. Leur exhibition est déconseillée, voire prohibée, car elle peut dévier l'âme de sa véritable quête spirituelle.

Les pouvoirs comme pièges : Le bouddhisme et l'hindouisme soulignent que ces pouvoirs, s'ils sont détachés de la spiritualité, s'apparentent à de la magie ou deviennent des obstacles sur le chemin de l'illumination. Ils peuvent nourrir l'ego et le désir de pouvoir, ce qui conduit à la dégradation de la vertu spirituelle.

Simplicité et humilité dans l'enseignement : Un vrai Maître n'utilise pas ses connaissances pour impressionner ou réduire ses disciples au silence. Au contraire, il reste humble et se met au service de ses élèves, sans chercher à se faire valoir par des discours savants ou compliqués.

Le vrai miracle : Le véritable miracle n'est pas de réaliser des prouesses extraordinaires, comme marcher sur l'eau, mais plutôt d'aider les autres à sortir de l'ignorance spirituelle. Le vrai pouvoir est celui d'éveiller les âmes et de les mettre sur la voie spirituelle, avec amour et patience.

Éveil et transformation : Les miracles, dans leur forme la plus noble, consistent à transformer l'être intérieur des individus, à les éveiller à une nouvelle réalité spirituelle, plutôt que de réaliser des exploits visibles ou spectaculaires.

Il importe de mettre en garde contre l'usage des pouvoirs spirituels à des fins égocentriques et d’encourager à rester humbles, à ne pas s'enorgueillir des capacités acquises lors du travail sur le chemin.

“Dès que les talents apparaissent, apparaît aussi le désir de les faire valoir, le désir du pouvoir et la vertu du Tao tombe en décadence” Tchouang-Tseu

“Ces perceptions paranormales sont des obstacles dans la voie du samadhi (état inconditionné) quand leurs pouvoirs s’écartent du centre” Patanjali

“Mieux vaut être un modeste maître sans affaires, que de savoir interpréter cent volumes de textes ou de traités, ce qui conduit à mépriser les autres…” Lin-Tsi

“Le vrai miracle n’est pas de marcher sur les eaux ni de voler dans les airs. Il est de marcher sur la terre” Houei-Nêng

“Les miracles des prophètes consistent (...) à métamorpho­ser les êtres” Kalâbâdhî

“En vérité, je possède les trois pouvoirs, de la libre motion, de la lecture de pensée et de l’enseignement : mais il ne peut y avoir de comparaison entre les deux premières de ces mer­veilles et la merveille autrement difficile d’accès et féconde de mon enseignement” Bouddha


Le refuge dans la vie contemplative

Le refuge dans la vie contemplative une fois que l'on a atteint un certain niveau spirituel.

La tentation de la contemplation : Après s'être détaché des préoccupations matérielles, il peut être tentant de se réfugier dans la vie contemplative. Cela peut sembler un état idéal, mais certains considèrent ce retrait comme une forme de "matérialisme spirituel", où l'on cherche à posséder un état plutôt que de continuer à évoluer spirituellement.

La nécessité de redonner au monde : La véritable spiritualité ne consiste pas simplement à se retirer du monde pour atteindre la paix intérieure. Au contraire, il est essentiel d'insuffler au monde ce que l'on a acquis spirituellement, en affrontant les défis et en contribuant à transformer les aspects obscurs de la société. Le retrait total du monde peut être perçu comme une fuite des responsabilités de la vie.

Le rejet du cloître et du célibat : Le soufisme, comme d'autres traditions ésotériques, n'impose ni le célibat ni le retrait du monde. Les enseignements spirituels sont destinés à être appliqués autant par ceux qui vivent dans le monde que par ceux qui choisissent une vie retirée. Vivre dans le monde permet de continuer à grandir spirituellement.

Intégration de la spiritualité dans la vie quotidienne : L’homme spirituel doit être capable de naviguer entre la vie spirituelle et la vie profane, tout comme le "commun des mortels". La sagesse ne réside pas dans l'isolement physique, mais dans la capacité à rester spirituellement aligné au milieu des hommes, sans être affecté par les distractions du monde extérieur.

Il existe le danger du repli dans la contemplation comme un refuge facile. La véritable évolution spirituelle passe par l'engagement avec le monde, en affrontant les défis et en redonnant aux autres ce que l'on a appris.

L'isolement, s'il sert à fuir les difficultés de la vie, n'est pas une voie vers une sagesse supérieure.

“Rompre avec toute activité, se retirer du monde, ne prouve ni grande sagesse, ni grande vertu (...). L’homme parfait doit être capable d’aller et venir comme le commun des mortels” Tchouang-Tseu

“L’union accomplie dans la vérité fait le monastère” Une Upanishad

“Etre seul ce n’est pas être extérieurement seul, coupé de la société, mais intérieurement seul, sans présence d’affects qui entravent, celui-là peut être seul au sein des hommes. La sor­tie du monde, ce n’est pas (...) méditer dans la solitude de la jungle (...), ce n’est pas se complaire dans le nirvana…”










0
commentaires

Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

5, impasse du mai
67000 Strasbourg

Mobile : 06 29 54 50 29

Retourner au contenu