L'itinéraire de la vie - La maturité

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L'itinéraire de la vie - La maturité

Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Anthroposophie · 10 Octobre 2022
Tags: L'itinérairedelavieLamaturité
L'itinéraire de la vie - La maturité
Travail soutenu par les Docteurs Claude Boudot, Vincent Hédon et Robert Kempenich par leur intérêt et leurs compétences pro­fessionnelles en médecine anthroposophique.

Le pont à 35 ans

Brève révision

Dans la première partie de ce chapitre, nous avons étudié le déploie­ment de la vie humaine en neuf périodes de sept ans. Cette Carte de Vie peut nous aider à voir d’où nous venons, où nous sommes à tel moment et vers où nous nous dirigeons. Il est également important de prendre conscience que le développement est cyclique par nature. La vie évolue par vagues, non en ligne droite. Nous entamons chaque phase à un niveau supérieur - avec de nouvelles forces. Connaître l’iti­néraire que nous suivons peut nous aider à prendre une part active dans le voyage qu’est notre vie, plutôt que de voir les choses nous arri­ver de l’extérieur. Nous pouvons commencer à nous rendre compte du fait que le sentier a été bien rebattu par tous ceux qui nous ont précé­dés. « Qu’est-ce qui s’est passé dans votre 33e année ? Ou quand vous aviez 40 ans ? » Cela peut nous aider à voir où en sont nos compagnons de route sur leur chemin, pour leur apporter de la compréhension et - peut-être à la longue - un peu de compassion et de charité.

Les années de métamorphose constituaient le thème de la seconde partie, ce temps intermédiaire entre 27 et un peu plus de 40 ans. Nous avons eu recours à l’image de la croissance et du déclin, de la descen­te en piqué et de la remontée, et des étapes de la métamorphose du papillon pour développer l’idée que la vie se sépare en deux moitiés. Elle ne se déroule pas en ligne droite. L’important ici, c’est la connais­sance anticipée des changements très importants qui surviennent au milieu de la trentaine (vers 35 ans) apportant à la fois perte et gain, mort et devenir plus grand, souvent accompagnés de changements radi­caux dans la destinée.

Importance de la carte de vie

La véritable entité de l’homme est invisible. Ce que nous percevons de cet homme invisible chez les autres (ou en nous-mêmes) est une illusion de temps et d’espace. Cela apparaît dans l’espace à un point d’intersection avec le temps : un instantané. L’incarnation terrestre de cet être invisible se produit par étapes rythmiques, sous des « influences » non-terrestres successives. Ces influences sont planétaires et comme elles sont les mêmes pour tous, on parle d’archétype. Avant que nous puissions reconnaître ce qui est vraiment « individuel » chez l’homme, nous devons d’abord être capables de percevoir ce qui est uni­versel. Ce sont les phases de son incarnation. Elles procurent la Carte et les repères du voyage de la vie.

Comment l’individu voyage avec les autres êtres sur cette grande route commune, jusqu’à quel point il observe, apprend, se forme lui-même, donne aux autres : voilà ce qui constitue les indices des traits vraiment individuels.

Processus de mûrissement

En ce qui concerne la maturité, nous devons premièrement considé­rer le caractère unique de l’être humain parmi toutes les formes de vie consciente. L’homme peut continuer à se développer jusqu’au jour de sa mort, alors que les formes animales ne « mûrissent » que pendant un court laps de temps, après lequel tout apprentissage cesse. En ce qui concerne l’être humain, chaque période de vie offre de nouveaux espaces pour acquérir des capacités nouvelles et faire mûrir les anciennes. Nous pouvons apprendre par nous-mêmes et suivre les enseignements d’autrui. Pour ceux qui le prennent pour ce qu’il est, le plan de la vie humaine apparaît comme une longue « école Terrestre », jusqu’à la mort même. La mort, dont la prise de conscience commence au milieu de la vie, quand la vitalité décroît et que la conscience aug­mente, culmine avec la naissance finale quand nous faisons nos adieux. Le moment de la mort est un exercice de maturité glorieux, où nous recevons enfin quelques-unes des réponses aux questions que nous avons osé poser.

La maturité, comme nous le verrons, est au cœur du thème de la jeu­nesse et de la vieillesse, les deux moitiés de la vie. Mais ce n’est pas une simple question de polarité entre énergie et sagesse. C’est plutôt une transformation continue qui s’opère dans laquelle les choses vécues auparavant réapparaissent plus tard, un ensemble de cadeaux et d’im­pulsions que nous apportons avec nous des mondes d’avant la nais­sance et de trésors que nous amassons pour emporter dans la vie au-delà de l’espace. Et il y a du négatif autant que du positif ; les erreurs et les occasions manquées laissent leurs marques ; les semis cultivés portent fruits. Et - ne l’oublions pas - aucune maturation n’est possible après la période de jeunesse, sans éducation supplémentaire et sans une énergique initiative intérieure. Nous « plafonnons à 27 ans » et ce qui survit alors, - dans les cas les plus extrêmes - n’est qu’un « caractè­re », un « type », un être programmé ; et non pas un humain qui lutte et qui apprend.

Paroles pour celui qui entreprend le voyage

Les trésors reçus grâce à Rudolf Steiner nous accompagnerons pen­dant des siècles. L’un d’eux traite de manière saisissante du thème de la venue de l’homme comme être naturel et de son émergence comme être-esprit individuel. Avant la construction du premier Gœthéanum, des précisions furent données pour aider à « lire » les suites évolutives de formes sculpturales sur les colonnes de la grande salle. On les appel­le « les Paroles des Colonnes » ; si elles sont énigmatiques pour l’œil du dilettante, elles fleurissent lorsqu’elles sont gorgées de forces de vie méditative. Sans cette vie, elles demeurent ce qu’elles sont : des mots-germes cristallins : Lui, Sur Lui, En Lui, Je, De Je, Hors Je, Je En Lui. (Das Es, An Es, In Es, Ich, Vom Ich, Aus Mir, Ich Ins Es.)

Mais réfléchissez au contexte ! Ces formes sur les colonnes parlaient non seulement des grands archétypes cosmiques - Saturne, Soleil, Lune, Terre - mais aussi se répercutaient dans leurs correspondants terrestres : les époques de la Terre, les royaumes de la nature et les étapes de l’évo­lution de l’humanité. Ces mots nous parlent très intimement des phases d’accomplissement de notre destinée personnelle au cours de l’existen­ce sur Terre ; de croissance à partir d’un « Lui » jusqu’à un « Je », jusqu’à une entité féconde, l’idéal de l’être humain.

Mais, concrètement, un minéral n’est-il pas un « Lui » ? Et le végétal, caressé par la lumière qui vient « Sur Lui », manifeste sa sagesse du nombre et de la forme. Et l’intériorité, « En Lui » ne commence-t-elle pas avec les animaux ? Et la « jE-ité », certainement avec l’Homme !

Pendant les années mêmes où nous étions au berceau, on nous désignait avec amour comme « Lui », et nous reflétions chacun des gestes de notre environnement. Pendant nos années d’école, nous avons attiré « Sur » nous - nous avons reflété - la sagesse, le langage, de ceux que nous aimions. Et naturellement le « En Lui » de l’ado­lescence avec tous ses mouvements intérieurs imprévisibles et exas­pérants, est le test absolu de l’amour parental ! Avec l’avènement du « Je », nous sommes sur notre propre lancée, au cours des années du milieu de la vie.

Lui - Sur Lui - En Lui - Je ! En fait, apprécions-nous vraiment jusqu’où toutes ces années de préparation nous ont conduits ? Saisissons-nous bien que tout ce que nous avons reçu, ce qui nous a été donné, toute cette conduite spirituelle doit passer à travers une transformation ? On ne s’attendait pas à ce que nous restions indéfiniment inscrits sur les listes de l’assistance cosmique. Le « Je » métamorphose ses cadeaux en dons. Après avoir dépassé le milieu de la vie, les idées et les inspira­tions peuvent briller à partir « De Je ». Après 50 ans, la substance de vie peut s’épancher vers les autres de façon guérissante, « Hors Je ». Et dans ces « années-magiques », autour de 60 ans, la volonté s’extériorise, peut galvaniser dans l’action le monde environnant. Le « JE » peut vivre « EN LUI ».



Tels sont les mots révélés en esprit à celui qui vit en pensée avec les formes sculpturales de ces sept piliers de vie.

Les portails ouverts

Considérer les effets qu’ont la naissance et la mort sur l’entourage constitue l’une des meilleures illustrations des deux moitiés de la vie.

Une naissance peut apporter joie et rayonnement au sein de la famil­le. Les problèmes semblent souvent se résoudre d’eux-mêmes, et la vie semble recommencer comme si les cieux étaient tout près.

Quand survient la mort, les choses changent de manière similaire. Après la douleur de la perte, un compagnonnage d’un ordre différent peut commencer. De nouvelles impulsions apparaissent, des enthou­siasmes s’éveillent.

C’est comme si, s’écoulant à travers l’embrasure de ces deux portes, depuis un autre règne, une lumière spirituelle teintée de chaleur humai­ne transformait nos vies. Et cependant, comme elles diffèrent ! La splen­deur autour de l’enfant entraîne des effets merveilleux sur les parents épanouis et remplit la maison, touchant tous ceux qui s’approchent. C’est une source extérieure qui nous enveloppe. De l’autre côté, la lumière ruisselant de l’être qui a franchi le Seuil parle directement au cœur de l’homme, conférant courage et force à celui qui, par amour, garde le lien avec l’autre en pensée comme s’il était toujours présent. C’est une source intérieure, individuelle.

Dans le passé, la naissance et la mort étaient appelées les portails de la Lune et du Soleil. Ces deux sources non terrestres rayonnent chacu­ne sur une moitié de la vie. Les forces de la jeunesse à travers de mul­tiples transformations, œuvrent sur l’organisme, aveuglément parfois, nous amenant à mi-chemin de la vie. Les forces de naissance venant de la Lune avec tout ce qu’implique sa nature réfléchissante nous prépare pour ce qui peut se passer autour de 35 ans, quand, dans un geste de retournement, les motivations proviennent de l’intérieur. Alors, peu à peu, c’est comme si se créait un lien avec notre propre être invisible. Nous commençons à être inspiré par notre propre « Je supérieur ». Un Soleil intérieur commence à poindre, la communauté à l’intérieur, - la communion intérieure -, devient possible.

Le point de retournement à 35 ans marque le passage des sources organiques à des sources purement spirituelles. Les impulsions préna­tales agissent dans la conscience par reflet depuis le corps à travers l’âme. Ce sont des forces puissantes qui agissent de manière instincti­ve, créant une aspiration à l’union, aboutissant à la construction d’une famille et d’une vie communautaire instinctive. Ce qui suit dans le déroulement de la vie, après les années solitaires de la fin de la tren­taine et du début de la quarantaine, c’est l’éveil de la conscience au fait que le compagnonnage en esprit est la forme actuelle de communauté qui confère les forces créatives.

Ce que sont, pendant la jeunesse, les pressentiments d’une musique intérieure, les nuages de gloire que nous apportons avec nous, devien­nent plus tard dans la vie des certitudes ; certitude de la victoire de la vie sur la mort.



Extraits de Rudolf Steiner sur le thème : Le point de retournement à 35 ans

Au cours des années 1907 et 1908, Rudolf Steiner donna une confé­rence dam différentes villes européennes, « Le cours de la vie de l’hom­me à la lumière de la Science de l’Esprit ».

Avis et conseil : Ce que l’homme a apporté avec lui des incarnations antérieures, agit sur son âme dans le domaine temporel jusqu’à 35 ans ; puis, l’homme commence à travailler intérieurement vers l’éternité. Ce n’est qu’à partir de 35 ans que tout ce que nous avons appris est suffi­samment mûr pour être redonné au monde.

C’est l’âge où l’homme devient ferme à l’intérieur de lui-même, acquiert un certain poids en lui-même.

Alors qu’auparavant l’homme devait apprendre du monde et de la vie, ce n’est qu’à partir de 35 ans que le monde peut apprendre de lui. La jeunesse devrait recevoir des conseils ; seul celui qui a dépas­sé l’apogée de la période solaire de sa vie peut prodiguer des conseils…

Les personnes qui ont un don spécial peuvent le faire avant 35 ans, mais cela n’aura de poids qu’après 35 ans. Les anciens Grecs n’auraient jamais permis à une personne de donner des conseils avant l’âge de 35 ans. Faire des choses, d’accord, mais conseiller ? Au grand jamais !

Dans toutes les écoles des Mystères, tout élève de moins de 35 ans ne pouvait entre­prendre que des études préparatoires.

Ce n’est qu’au moment où leurs forces avaient commencé à s’émanciper qu’ils pouvaient s’élever…

Quand nous apprenons à vivre avec la sagesse de l’adage « Connais-toi toi-même ! », cette sagesse montre à l’homme comment le monde l’a créé et comment il crée lui-même. Elle montre comment nous devons notre existence au monde, mais aussi comment nous devenons capables de donner. Cette voie nous montre la félicité des actes de rece­voir et de donner (7).

Les erreurs liées à l'oubli de l’origine : ainsi à l’âge de 35 ans, l’hom­me gagne une indépendance d’âme. À ce moment-là, son jugement existe non seulement pour qu’il apprenne quelque chose du monde, mais aussi pour que d’autres puissent maintenant le suivre et l’écouter ; alors qu’auparavant c’était lui qui devait prêter attention au monde. De nombreuses erreurs sont commises ici, en particulier quand quelqu’un prend la parole et dit toutes sortes de choses comme si elles venaient de lui. S’il se reconnaît lui-même comme un élève qui redonne ce qu’il a lu, alors il ne mettra pas de tels barrages sur son chemin comme cela arrive à celui qui présume posséder son propre jugement spirituel. Parce que ce faisant, il rend totalement inefficace le meilleur de ses forces. La Connaissance, on peut l’acquérir, mais la Sagesse est quelque chose que l’on doit développer de l’intérieur (8).

La construction d’organes, le développement d’enveloppes - essentiel avant 35 ans : le milieu de la vie humaine se situe aux environs de 35 ans. À l’époque où existait une connaissance de la science de l’esprit, on considérait que ce fait avait une importance considérable… Avant cet âge, l’homme doit apprendre par son environnement et de celui-ci ; après, son jugement acquiert pour son environnement une certaine sta­bilité, et l’homme fera bien de ne pas trop endurcir son jugement sur le monde avant cet âge… 35 ans marque le point départ où les expé­riences peuvent devenir une forme de sagesse. À partir de 35 ans, l’homme se retire de plus en plus en lui… Le moment le plus favorable pour déployer les potentiels spirituels se situe après 35 ans. Les forces qui, auparavant, servaient dans le corps, se libèrent à ce moment-là ; elles deviennent disponibles et on peut les utiliser. Aussi longtemps que l’homme s’occupe de lui-même et que ses forces sont dirigées vers l’ex­térieur, il ne peut les diriger vers l’intérieur. Par conséquent, l’âge de 35 ans doit être considéré comme un point culminant. Dans la première moitié de la vie, tout s’est développé en progression rythmique. Dans la seconde moitié, les limites ne sont pas si sûres… Nous travaillons en direction du futur. Quand un homme se situe dans ses dernières années, ce qu’il développe intérieurement deviendra, dans le futur, créateur d’organes et de corps… Cette division peut sembler avoir un caractère opprimant, particulièrement pour la jeunesse. Mais quiconque se lie réellement aux enseignements de la science de l’esprit ne peut le res­sentir ainsi. Si vous parvenez à acquérir un point de vue panoramique de la vie humaine, vous constaterez alors qu’une telle étude de la vie humaine conduit à un bon usage et des actes justes. L’homme devra s’exercer à se résigner afin d’attendre de disposer des organes adéquats pour la sphère correspondante (9).

On puise maintenant dans les trésors emmagasinés : l’âge de 35 ans marque un point tournant pour ceux qui sont bien établis dans la scien­ce de l’esprit. Lorsque nous considérons une vie moyenne, nous nous apercevons que l’âge de 35 ans signifie que l’épanouissement de tout ce qui était talent potentiel est arrivé à terme. Jusqu’alors, l’homme a acquis tout ce qu’il pouvait assimiler. Autour des dernières années qui précè­dent 35 ans, le point central de la vie humaine - quand on a dépassé l’étape de l’apprenti et du compagnon - l’homme commence à exercer dans la vie ses forces et ses capacités. À 35 ans, le corps astral, qui jus­qu’à cette période, vivait en échange libre avec le monde extérieur, et dans lequel toutes les potentialités étaient gravées, ce corps astral com­mence alors à se durcir, à s’éloigner. Cela dure jusqu’aux environs de 40 ans. Ceci est une étape très importante dans le développement de l’hom­me, dans la mesure où cet éloignement n’est qu’un aspect de la ques­tion ; un autre aspect revêt une signification beaucoup plus grande.
Au moment où ce dernier corps, le corps astral, commence à se reti­rer, quand les forces du corps astral se consument - à ce moment, le noyau de l’homme, l’amande éternelle sort ou se retire de sa coquille. Plus l’homme a été éduqué de manière juste, plus ce noyau peut deve­nir semence pour le temps qui suit la mort. Tandis qu’en l’homme le caractère éphémère décline, disparaît, le caractère éternel par contre croît en lui. Ceci se manifeste très fortement après 42 ans, au moment où, à la suite du corps astral, le corps éthérique commence à se consumer (5).

Le jugement objectif est possible après 42 ans : En général, on ne connaît pas ce phénomène de nos jours, alors qu’auparavant, il y a de cela très longtemps, tout ceci était bien connu. On savait, par exemple, que 35 ans constituait le milieu de la vie, et que ce n’est que lorsque l’homme est totalement achevé en lui-même - vers 35 ans - qu’il est suffisamment mature pour donner aux autres, pour redonner ce qu’il a reçu en abondance. Jusqu’alors, l’homme se doit de prendre soin du développement de ses propres enveloppes ; de ce fait, jusqu’à 35 ans, l’homme s’est occupé de lui-même. Une fois qu’il a terminé ce proces­sus - précisément après 35 ans - parce que ses enveloppes régressent, les forces qui auparavant avaient construit son corps physique com­mencent à se déverser dans son corps spirituel, afin de modifier son environnement. À l’époque où l’on tenait compte de ces indications, l’âge de 35 ans était capital. On considérait que l’homme était capable de donner des conseils et de juger seulement après avoir atteint 35 ans, après avoir reçu toutes ses forces. Ce n’est qu’à ce moment-là, disait-on, que l’homme était capable de jugement ; les autres avaient à écouter son jugement une fois qu’il n’avait plus à s’occuper de lui-même. Et cela était vrai aussi longtemps que l’homme « consumait » son corps astral. Quand le corps éthérique commence à régresser, [après 42 ans], son jugement prend une telle valeur que non seulement on y prête attention, mais aussi que la communauté tout entière le prend en considération.

Dans les temps anciens, quand on comprenait encore tout ceci, on savait que la personne qui atteignait l’âge où il n’était plus nécessaire d’éla­borer son corps éthérique - parce que celui-ci régresse -, pouvait alors exprimer son point de vue à l’Assemblée de la communauté. À l’époque où l’on avait ces connaissances, où l’on ressentait cela, la vie était struc­turée en conséquence, et quelque chose de merveilleux s’exprimait ainsi. On disait qu’une fois que l’homme avait atteint l’âge où son corps phy­sique décline peu à peu - de telle sorte qu’il a de moins en moins de besoins et qu’il dépérit peu à peu - on peut alors prêter attention à lui, son jugement est sans pareil, son avis peut être accepté. De telles choses ont existé et de nombreuses personnes en étaient conscientes…

Telle est l’initiation aux mystères de l’existence enseignée dans cer­taines écoles des Mystères. Et là, un homme dont la vie ne s’inscrivait pas encore sur la partie descendante de la courbe, n’était jamais consi­déré comme suffisamment mature pour parler des faits scientifiques-spirituels parce qu’il était encore occupé à se construire lui-même.



Si vous voyez tout ceci à partir de la perspective de la science de l’es­prit, vous verrez que d’un côté, nous suivons un chemin d’évolution où les différents corps se développent - les corps physique, éthérique et astral - ; et de l’autre, nous suivons un chemin où ces corps régressent : un chemin ascendant et un chemin descendant. Mais c’est sur le der­nier chemin, tandis que les enveloppes décroissent, que l’éternel se révèle et croît en l’homme. Alors, au moment où l’homme passe le seuil de la mort, les forces qui se sont développées de façon mystérieuse à l’intérieur des enveloppes, deviennent déterminantes. (5)

Celui qui est immature peut se nuire à lui-même - ("Ce qu’on appelle les dangers de l’initiation") : L’humanité va de plus en plus exiger la maturité de celui qui doit exprimer un jugement. Une véritable maturi­té est particulièrement nécessaire dans le travail lié à la science de l’es­prit. De ce fait, il est nécessaire que ceux qui aimeraient être les res­ponsables dans les « écoles ésotériques » travaillent tout d’abord à l’intérieur de leur propre cercle. Ce n’est pas avant l’âge de 35 ans qu’ils peuvent s’avancer dans le monde et enseigner les vérités scientifiques-spirituelles. Avant cet âge, ils peuvent enseigner au monde des points de vue à partir du domaine de la philosophie. C’est seulement à partir de ce moment, lorsque la force spirituelle n’est plus requise pour la construction du corps, que l’homme devient suffisamment mature pour créer à partir de l’esprit. Les forces sur lesquelles le jugement logique se base doivent se répandre dans son corps, aussi longtemps que son corps est en phase de croissance. Néanmoins, il est possible que des poèmes authentiques soient venus à un poète avant le milieu de sa vie. Mais l’homme ne comprend pas si facilement que la maturité humaine la plus élevée est nécessaire pour pénétrer dans les profondeurs, pour comprendre quelque chose - non seulement pour sa propre satisfac­tion et son propre développement, mais aussi pour être capable de se tenir en toute responsabilité devant l’humanité et parler au nom de la science de l’esprit. Ceci ne peut être atteint que dans les années avan­cées. Aucune maturité n’est nécessaire pour débiter de la rhétorique anthroposophique. La maturité est le trait caractéristique nécessaire pour traiter des sujets les plus élevés si on veut les approfondir consciencieusement… De ce fait, particulièrement dans ce domaine, nous pouvons observer un foisonnement de mots creux et de phrases toutes faites, et un fonctionnement encore et toujours immature - des plus immatures. Celui qui parle avec immaturité se nuit encore plus à lui-même qu’il ne nuit au monde. Le monde arrivera tôt ou tard à éli­miner ce qui vient de ce secteur. Si vous vous engagez vous-même dans cette direction, vous entraverez votre développement ultérieur. Vous ne progresserez pas (10).

Une observation de vie (« La personnalité humaine ») : Si nous sommes conscients de la véritable nature de la connaissance, nous réalisons que toute acquisition préalable de connaissance ne peut qu’être une prépa­ration. La maturité de l’expérience qui permet une connaissance des choses globales et de longue portée, ne peut pas vraiment venir, en moyenne, avant que la 35e année ne soit révolue. De telles lois exis­tent vraiment. Refuser de les voir revient à refuser d’observer la vie elle-même (11).

L’incision : Il est vrai que les périodes que j’ai indiquées pour la vie physique sont d’une importance capitale. Je les ai décrites ainsi : la pre­mière, jusqu’à la septième année, changement de dentition ; puis, jus­qu’à 14 ans, puberté ; ensuite, jusqu’à 21 ans et ainsi de suite, de sept ans en sept ans. Si vous tenez sérieusement compte de ce que recou­vrent ces différenciations dans le cours de la vie, alors l’âge de 35 ans correspond à une incision importante. Jusqu’à ce moment nous sommes, pour ainsi dire, dans une sorte de préparation, alors que plus tard nous avons terminé cette préparation et construisons nos vies sur les bases de ce qui a été préparé jusqu’à 35 ans. Cette 35e année de la vie est d’une très grande importance… il doit être souligné sans hési­tation que de nombreuses choses liées à la maturité humaine ne peu­vent être atteintes qu’après l’âge de 35 ans (12).

Le pont : La 35e année de vie est une frontière importante. Là, l’hom­me traverse, pour ainsi dire, un pont. Là, le monde d’où il venait se reti­re, et de l’intérieur, il donne naissance à un monde nouveau (13).

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Source : George et Gisela O'Neil avec les apports de Florin Lowndes - La vie humaine - Saisir le sens de son parcours terrestre.

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Travail soutenu par les Docteurs Claude Boudot, Vincent Hédon et Robert Kempenich par leur intérêt et leurs compétences pro­fessionnelles en médecine anthroposophique.

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NB : Le lecteur qui aurait décelé une coquille (faute d'orthographe, de grammaire ou typographique) est prié de la rapporter par mail. Merci.
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