L'infantile

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L'infantile

Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Psychologie · 31 Mai 2022
Tags: L'infantile
L'infantile

Le constat de l’importance de l’impact subjectif du passé a conduit les psychanalystes, et les cliniciens qui se réfèrent à la psychanalyse, à porter un intérêt particulier à l’enfance et à ce qui, dans celle-ci, était déterminant pour la subjectivité et la construction du sens.

Dans la construction du sens, il est important de différencier l’enfance et l’infantile.

L’enfance est faite d'événements, de type de relation avec autrui, d’accidents de vie.

Ces événements et modes de relation, l’enfant va devoir leur donner un sens pour les intégrer ; il va devoir les signifier, les interpréter au sein de sa subjectivité. Il va les signifier en fonction de son organisation psychique du moment, en fonction de l’état de sa subjectivité, en fonction de ce qui est organisateur et déterminant pour celle-ci à ce moment-là.

Il va construire des conceptions et des « théories » du monde ainsi que des relations significatives pour lui, destinées à mettre en sens et à organiser le travail de mise en sens, indispensable à son développement.

L’infantile, ce n’est pas l’enfance, même si l’infantile prend naissance dans l’enfance. L’infantile est cette manière particulière de mettre en sens, de signifier les événements, incidents et accidents de vie, en fonction des données subjectives de l’enfance.

C’est la manière dont l’enfant tente de réduire les énigmes auquel il est confronté. Par exemple, ce qu’on appelle le « narcissisme » de l’enfant est la manière de l’enfant de « rapporter à lui-même » ce qui se déroule dans sa vie et dans son environnement ; c’est-à-dire la manière avec laquelle il « interprète »  les situations en fonction de lui, comme s’il en était à l’origine.

Il « théorise » et conçoit à partir de lui, comme s’il avait produit ce à quoi il était confronté. Ou encore l’enfant « théorise » les rapports entre les personnes qu’il côtoie et avec qui il se construit en fonction de son organisation pulsionnelle dominante du moment, à partir des données que lui fournit l’organisation de son plaisir ou de son déplaisir.

Lorsque l’organisation « orale » de la pulsion domine, il mange, dévore, incorpore ou excorpore ce qui se produit, est lui-même potentiellement dévoré ou réincorporé. Lorsque c’est l’organisation « anale » qui domine, c’est à partir des caractéristiques de celle-ci - maîtrise, activité, passivité, idéalisation, déchets, etc. - que le monde se trouve être réinterprété. Et ainsi de suite.

Le travail de mise en sens des événements et relations par les « théories infantiles » est à l’origine des « fantasmes » infantiles.

Pour résumer d’une phrase la distinction enfance/infantile, je dirais que l’enfance est une période de l’histoire marquée par un certain nombre de faits marquants et importants pour la structuration, alors que l’infantile concerne une manière de représenter les événements, une manière de les « signifier ».

L’infantile concerne le travail de mise en sens de l’histoire plus que l’histoire elle-même.

Le devenir de l’enfant se construit sur l’infantile et la manière subjective qu’à l’enfant de construire le sens accompagne son développement.

Il s’agit donc de comprendre ce qui est fondamental dans ce que l’on entend par « inconscient » : l’inconscient, c’est l’infantile en nous.

Les logiques qui ont organisé notre inconscient sont des logiques infantiles.

Elles sont issues des vécus, des processus et des « théories » de l’enfance, et résulte autant de ce qui a été énigmatique pour l’enfant, que de la manière dont il a tenté de réduire cette énigme, c’est-à-dire comment il l'a traité psychiquement.

L’inconscient, ce sont toutes ces logiques qui n’ont pas disparu avec l’enfance, logiques parfois encore utilisées (inconsciemment) et à l'origine de nombreux "échecs".

Ce que nous avons été, la manière dont nous avons signifié les événements et relations significatives de notre enfance, continu d’exister en nous, d’organiser une partie de notre vie psychique, même si c’est de manière latente, et si l’impact de l’infantile en nous est devenu inconscient.

L’infantile concerne donc aussi notre vie d’adulte et ce qui, de nos vécus et expériences infantiles, reste actif en nous, ou peut être réactivé, ou encore reste « actuel », selon le concept retenu par le vocabulaire de la métapsychologie psychanalytique.

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Professeur Rousillon - Psychologie et psychopathologie - Lyon II

          


1
commentaire

Aurelia
01 Jun 2022
Très intéressant.
Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

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67000 Strasbourg

Mobile : 06 29 54 50 29

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