L’importance de la relation

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L’importance de la relation

Pascal Patry praticien en psychothérapie, thérapeute et astropsychologue à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Astropsychologie · Dimanche 25 Sep 2022
Tags: L’importancedelarelation
L’importance de la relation

Une consultation, un cours ou un séminaire d’astrologie sont une mise en relation. La relation qui lie l’astrologue à son consultant est extrêmement complexe. Elle se situe au niveau conscient, visible, entre les deux personnes qui vivent la consultation. Elle est ici humaine et contient une dimension consciente et une dimension non consciente.

Elle est également constituée de la relation entre l’astrologue et le thème du consultant et entre le consultant et son propre thème.

L’astro­logue est censé être le médiateur de cette dernière composante. Son rôle est de permettre une relation la plus riche possible entre le consultant et son thème.

La relation entre astrologue et consultant se situe dans une dimension horizontale (Ascendant-Descendant).

La relation entre chacun d’eux et le thème étudié se situe dans une dimen­sion verticale (Fond du ciel-Milieu du ciel). L’astrologue plonge dans les racines de son « savoir » astrologique et cherche à ouvrir la relation horizontale avec le consultant à la dimension cosmique et verticale vers le ciel, la multitude des étoiles dont une semble désignée par le Milieu du ciel…

La relation comporte en elle-même une dimension thérapeu­tique. D’autant plus quand elle se base sur un symbolisme. Toute approche symbolique est une mise en relation de deux dimensions qui, réunies, constituent un « tout » porteur de sens. Ce qui rend la relation thérapeutique, c’est la mise en paroles qu’elle implique.

En tant qu’humains, nous entrons en relation essentiellement par le langage. Ce qui signifie que chaque fois que nous n’avons pas pu entrer en relation, notam­ment durant les années de formation de la personnalité, nous avons gardé en nous, sans pouvoir le dire, ce qui, finalement, nous empêchait d’être.

La mise en mots (c’est-à-dire en symbole) de ce que nous avons vécu (de constructif ou de traumatique) est la base de notre libération du passé et de notre appropriation de l’avenir. Elle induit notre capacité à être.

C’est pourquoi, lors d’une consultation, s’il veut se démar­quer des représentations du prêtre ou du savant, l’astrologue sera vigilant à laisser assez d’espace à la parole de son consul­tant. Il se doit de prendre part pleinement à la relation, mais aussi de ne pas prendre parti.

Ce qui signifie qu’il ne peut se substituer à la parole du consultant sans risquer l’abus de pouvoir. Il lui faut pour cela informer son consultant qu’il l’invite à entrer en relation avec lui, qu’il considère la consul­tation comme un échange et non comme un monologue.

Parfois cela révélera les résistances du consultant à « se dire », à entrer en relation. On trouvera alors la réaction clas­sique qui constitue une protection inappropriée de la part du consultant : « Mais si je vous dis trop de choses, je vais vous influencer ! » Ce qui constitue un retournement de situation, un transfert, patent. Celui qui pense être sous influence a peur d’influencer !

À l’astrologue de gérer le contre-transfert qui est le sien et sera différent pour chacun. Pour ma part j’informe alors la personne que c’est par respect pour elle que je ne veux pas lui imposer un discours sans qu’il comporte de lien précis avec sa réalité existentielle.

Éléments dont je ne dispose pas puisque le thème peut être vécu de nombreuses façons. J’ai donc besoin de son retour pour confirmer ma compréhension du thème, ce que je ne manquerai pas de lui demander.

Alors la consultation, la relation, peut vraiment débuter et se développer. L’astrologue a posé ses limites et ses finalités ; le consultant en est informé.

On peut considérer une relation ou une consultation comme un « tout » en soi. Un « tout » est plus que la simple somme de ses parties. Il y a des composantes de la consultation qui échappent à notre conscience et qui parti­cipent pourtant à unifier l’expérience que nous en faisons.

Personnellement, je sais que ce que je vis durant une consulta­tion (préparation, entretien) continue à vivre en moi, à m’ha­biter après le départ du consultant. Je suppose et j’ai vérifié qu’il en était de même pour le consultant. Il est bon que quelque chose (?) échappe à notre entendement et à notre analyse. C’est là que se loge l’indicible puissance de la vie et du symbole.

Mais qu’en est-il de la relation qui s’établit dans l’enseigne­ment et dans l’apprentissage de l’astrologie ?

Apprendre est un conditionnement

Nous avons appris de nombreuses choses au cours de notre vie. Mais nous avons rarement appris comment nous appre­nions.

Entendez-vous comme moi, dans vos cours, vos sémi­naires, de la part de débutants il est vrai, des formules du type :

« il va falloir apprendre tout cela par cœur ! »,

« je n’arriverai jamais à retenir tout cela »…?

Lorsque j’entends de telles paroles, je prends conscience de l’importance de notre condi­tionnement face à une situation d’apprentissage.

L’utilité d’un conditionnement réside dans le fait qu’il devient à terme un carcan dont on cherchera à se défaire.

Il nous amène à nous déconditionner, autrement dit à nous libérer de notre « petit moi ».

Cette « libération » est génératrice de conscience et, en ce sens, intéressante. Mais tant que nous n’en sommes pas conscients, le conditionnement est prégnant, nous sommes pri­sonniers de nos habitudes qui nous font réagir à une situation d’une manière donnée.

Nous avons appris, acquis des connais­sances, dans un souci de compétition et de performance.

Lorsque nous enseignons l’astrologie nous aurons, tout comme pour la consultation, besoin de tenir compte des repré­sentations de l’enseignant par l’étudiant. Elles ne sont pas essentiellement différentes de celles de la consultation (père, sauveur…).

Pourtant, parce que la relation d’enseignement s’inscrit dans la durée et dans la répétition, une représentation particulière peut être activée. C’est celle du « gourou » et de son disciple.

Les astrologues manient assez bien la parole et, lors­qu’ils enseignent, ils sont majoritairement des hommes, ce qui favorise la projection « gourou ». Elle peut aussi concerner une enseignante en astrologie, mais moins fréquemment parce que le public des profs d’astrologie est majoritairement féminin.

Lorsqu’une telle projection a lieu entre deux femmes, elle active la rivalité propre à l'animus et produit des ruptures souvent spectaculaires entre prof et étudiante. Pour déjouer la projection « maître/disciple », l’enseignant a besoin d’établir un contact d’égalité avec les étudiants.

Il peut le faire en pré­cisant qu’il continue à apprendre l’astrologie (en finit-on jamais ?) et en établissant des rapports de coopération et de recherche avec les étudiants. Il peut le faire également en s’impliquant dans la relation avec eux.

Il n’y a rien à apprendre par cœur pour apprendre l’astrologie. Il est plutôt conseillé d’apprendre avec le cœur ! C’est apparemment chose difficile parce qu’inhabituelle.

L’astrologie est un système. À ce titre on peut s’approprier ce système par l’analyse intellectuelle.

Mais on passera à côté de la véritable portée du système astrologique. Parce qu’il repose sur une approche symbolique. On ne peut apprendre le symbolisme, on ne peut que le prendre en soi, le comprendre. On ne peut que l’intégrer comme une nouvelle façon d’être.

Au début de nos études astrologiques, nous avons tous utilisé notre intellect (cerveau gauche) pour nous approprier un nouveau langage. Mais, comme pour tout langage, c’est d’abord le « bain langa­gier » qui compte et permet ensuite de parler ce langage, c’est-à-dire de l’utiliser comme une symbolisation.

Or le langage des symboles n’est pas intellectuel. Il est sensible, il est vivant, il fait appel à l’imaginaire et l’intuition du cerveau droit.

Pour parler la langue astrologique, nous sommes sans cesse « entre » nos deux cerveaux. Nous utilisons notre cerveau gauche pour trouver les mots capables de communiquer le sens que nous élaborons avec notre cerveau droit. Nous sommes passés par une intégration (action de rendre entier) du symbolisme.

Nous réunissons les deux parties de notre cerveau séparées par notre conditionnement culturel qui met l’accent sur le rationnel. L’astrologie ne se limite pas à la dialectique signifiant/signifié, elle la transcende par l’idée de processus qui est au cœur de son symbolisme.

Nous parlons en astrologie de mouvement et d’espace plutôt que de choses ou de concepts, de significateurs plus que de signifiants.

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Source : Christian Drouaillet - L'astrologie de la guérison



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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
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