L'étude des transits

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L'étude des transits

Pascal Patry praticien en psychothérapie, thérapeute et astropsychologue à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Astropsychologie · Dimanche 04 Sep 2022
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L'étude des transits

Vue de la terre, la trame du système solaire est en constant changement. Le terme « transit » se rapporte à ces changements : données astronomiques brutes que l'astrologie cherche à interpréter.

Par définition, « tran­sit » signifie « qui se meut à travers » ou « qui traverse » ; le Soleil, la Lune et les planètes se meuvent à travers le Zodiaque et traversent des points spécifiques de référence.

En pratique, les astrologues considèrent d'abord les tran­sits dans leurs relations angulaires avec les positions natales du Soleil, de la Lune, des planètes et des angles du thème natal, bien qu’au sens le plus strict, ils ne devraient se référer qu'au passage d'une planète sur une position natale, c’est-à-dire à la conjonction.

L'astrologue traditionnel regarde le thème natal comme une structure fixe qui demeure inchangée au cours de la vie ; et il emploie les transits pour expliquer comment la vie, à laquelle se réfère le thème en question, change cons­tamment.

Pour ce faire, il calcule l'aspect entre la planète en transit et la position natale, en préétablissant que le transit est la cause de changements d’action dans la fonc­tion de la planète natale.

La nature de ces changements est supposée être déterminée par le caractère de la pla­nète en transit. Par exemple, quand Mercure en transit aspecte une planète natale, il devrait s'ensuivre une sti­mulation mentale qui augmenterait les facultés de raison­nement de la personne.

Un transit de Vénus pourrait causer une intensification de sa nature émotive, tandis que Mars est supposé activer la planète aspectée, avec énergie (colère ou agressivité, si Mars est considéré comme malé­fique).

Un transit de Jupiter apporterait et étendrait des opportunités de croissance et de chance et un transit de Saturne devrait contracter ou inhiber (ou apporter mal­chance ou perte, s'il est considéré comme maléfique).

Un transit d'Uranus apporterait inspiration, transformation ou changements radicaux, tandis qu'un transit de Neptune noierait l'expérience dans un brouillard poétique et apporterait le flou, l'imprécision. Un transit de Pluton, lui, est censé provoquer une rupture avec les traditions du passé.

Arrivé là, un astrologue peut se demander : « Pour­quoi une planète en transit « produirait-elle » nécessaire­ment un effet quelconque ? »

L’explication traditionnelle des « influences planétaires » postule que dans chaque individu il y a des « points sensibles » ou « centres » aux­quels correspondent les positions planétaires natales. Ces points sensibles sont, en quelque sorte, activés par les transits.

Cette hypothèse est la quintessence de l'astrologie événementielle.

Elle a tendance à isoler chacun de ces transits les uns des autres, ce qui peut être une démarche logique si on recherche des événements très précis.

Toute­fois, les événements ainsi considérés se nuancent, presque inévitablement, de prédestination et les résultats de cette méthode peuvent être effrayants, aussi bien pour l'astrologue que pour le consultant.

Quand un astrologue s’aperçoit qu’une éclipse va tom­ber sur son Soleil, au moment de l'anniversaire, ou si une conjonction de planètes réputées maléfiques fait un carré au Soleil natal, il lui est difficile d'éviter certaines crain­tes subconscientes, sinon conscientes.

Presque tous les astrologues, avant de s'orienter vers l'astrologie humaniste, ont appris les rudiments de l'astrologie dans des livres de vulgarisation et auprès d'enseignants qui mettent l'accent sur le concept "d'influence planétaire".

Ce concept, accepté par des générations d'astrologues, persiste au niveau inconscient. Bien que l'on puisse être intellectuelle­ment attiré par l'astrologie humaniste, au niveau du senti le plus profond on reste assujetti à la notion "d'influen­ces ".

Ainsi, quand on remarque des transits aussi puis­sants et parce qu'ils sont la manifestation objective et concrète de ce que l'on peut voir dans le ciel, on les res­sent comme des phénomènes fatals et inévitables, aussi fort que l’on veuille résister à cette impression, au niveau conscient.

Quoi qu'on fasse pour éviter ce danger prévu, on ne peut faire disparaître le transit. Le transit aura lieu et, si l'on « croit » vraiment à l'astrologie, alors arrivera obli­gatoirement un événement en rapport avec la signification de l'éclipse ou des planètes maléfiques.

Sinon, la thèse astrologique d'une certaine correspondance entre les pla­nètes et les hommes serait fausse. L'astrologie ne peut avoir deux faces.

Plus les astrologues accentuent les rai­sons scientifiques impersonnelles des correspondances astrales, plus grand est le danger potentiel, dans la consul­tation astrologique.

Mais la doctrine des « influences planétaires » peut-elle vraiment être dite scientifique, alors qu'elle ne prend pas en considération les faits astronomiques, dans l'interpré­tation des transits ? Un transit représente un change­ment astronomique qui a lieu, à la lettre, dans l'espace céleste.

Ces changements n'ont rien à voir directement avec nous, en tant qu'individus : ils auraient lieu même s’il n'y avait pas de vie sur Terre. La présence des planè­tes, telle qu'elle est indiquée dans les Éphémérides, à un moment donné dans un Signe donné, ne peut se rappor­ter qu'à une tendance générale, effective pendant le temps du transit.

La durée de la tendance varie suivant le temps qu'une planète donnée passera dans un Signe donné.

Donc, comme toutes les planètes se meuvent continuellement à des vitesses différentes et s'aspectent mutuellement dans le ciel, elles créent un « pattern » complexe en constant changement qui doit être interprété comme un tout.

Pour cette raison, la tendance, propre aux débutants, aux livres de vulgarisation astrologiques et à bien des astrologues professionnels, d'isoler chaque aspect de chaque planète en transit à chaque planète ou angle natal et de les étudier séparément, ne donnera jamais une image de la réalité vivante.

Tout comme le pattern céleste toujours changeant est un fait, de même c'est aussi un fait qu'un individu est par­ti du monde qui l'entoure et que sa destinée individuelle est influencée par les tendances générales, à tout moment.

De ce fait, un individu doit avoir à faire avec des fac­teurs collectifs : la façon dont les gens, en général, ont tendance à penser, à sentir, ou à agir.

Quand des planètes en transit aspectent son thème natal ou solaire, il est remué par une tendance générale et, qu'il le désire ou non, il est assujetti aux pressions du collectif.

Ce qui en résulte n'est pas directement relié à sa destinée individuelle ; ce n'est pas l’extériorisation d'une phase de son développe­ment individuel, même si cela peut changer sa vie d'indi­vidu.

Cette dernière possibilité arrivera plus probablement quand les progressions et transits iront dans la même direction.

Les transits attirent l'attention sur le fait que les indi­vidus ne vivent pas dans le vide.

On ne peut s'isoler de l'univers. Nous sommes tenus de répondre, d'une certaine manière, à tous les changements sociaux, culturels et poli­tiques, aussi bien qu’aux changements de la biosphère.

La tâche d'un astrologue humaniste est de répondre à l'uni­vers (aux transits), de façon individualisée et de montrer à ses consultants comment en faire autant.

Personne n'est obligé de suivre passivement la tendance collective prédo­minante, à cause d'un transit puissant à ce moment-là. Le résultat dépendra alors de la condition subjective et de la capacité personnelles de résistance aux pressions exté­rieures.

C'est pour cette raison que l'astrologue humaniste insiste sur le fait qu'il n'est pas nécessaire de considérer un « mauvais » transit comme exprimant l'impact d'une force extérieure à l'homme.

Bien que la situation astrolo­gique puisse être en corrélation ou en synchronicité avec un événement dont la cause est extérieure (accident de la circulation, se trouver dans un avion en panne, être vic­time d'une agression ou perdre son emploi à cause de la faillite de la compagnie), on ne doit pas accepter le fait que la configuration astrologique se rapporte à la situation en cause, sous son aspect extérieur.

L'astrologue huma­niste voit cette configuration en référence à ce qui se passe dans l'individu.

C'est la réponse intérieure qui est impor­tante, quel que soit l'événement extérieur.

La prédiction exacte n'a pas d'importance ; on a bien plus la création, en soi-même, d'une attitude positive, courageuse et cons­ciente, en face d'une expérience nécessaire à notre propre développement psychologique et spirituel.

Quelle que puisse être la crise extérieure, elle doit être comprise comme une phase nécessaire de croissance.

On ne peut guère changer la situation extérieure ; ce qui importe donc, c'est comment y faire face et quelle signification donner à l'expérience.

La seule véritable liberté d'un indi­vidu réside dans sa capacité de donner à ses crises la signi­fication, soit d'une croissance et d'un accomplissement, soit d'une frustration désespérée et d'une désintégration.

C'est nous, et non les planètes, qui sommes responsables des résultats de toutes nos confrontations avec la vie. La tâche de l'astrologue n'est donc pas de se poser comme une sorte d’oracle, mais plutôt d'aider les autres à acqué­rir une meilleure compréhension de leur potentiel natal et à atteindre leur véritable stature, en devenant des êtres matures, rayonnant l'Esprit.

Il est important, psychologiquement, d’éviter l’accen­tuation d’un transit isolé et, surtout, d’un soi-disant « mau­vais ».

En astrologie humaniste on étudie les tendances plutôt que les événements, les phases cycliques plutôt que les aspects bien définis.

« L’humanisme » s'adresse à l’en­semble de la Destinée plutôt qu’à un problème particulier, considéré hors du contexte de la vie dans sa totalité.

Pra­tiquer ainsi l’astrologie ne fait pas de vous un stupéfiant diseur de bonne aventure mais cela est essentiel si l’on doit apporter aux autres - et à soi-même - une aide psychologique valable et significative.

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Source : Les cycles du devenir - Alexander Ruperti





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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

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