De la perte des contenus affectifs relatifs aux fêtes annuelles

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De la perte des contenus affectifs relatifs aux fêtes annuelles

Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Anthroposophie · 15 Octobre 2022
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De la perte des contenus affectifs relatifs aux fêtes annuelles

Des êtres élémentaires et leurs relations avec les hommes et les animaux.
Sylphes, ondines, gno­mes, salamandres.
Ames-groupes des animaux.
Évolution humaine depuis l’Atlantide de l’âme-groupe à l’âme individuelle.
Les Germains dans Tacite.
Le temps des Patriarches.
De l’âme-groupe animale.
Formation d’une nouvelle âme-groupe chez l’homme par l’intériorisation d’un idéal.
La fête de Pentecôte : L’aspiration comm­une des âmes, tâche de l’avenir.

Cologne, le 7 juin 1908

À diverses occasions l’accent a été mis sur l’évolution spirituelle d’un mouvement tel que celui de la science spirituelle, afin qu’il puisse répondre à l’aspiration des hommes en leur appor­tant une relation vivante avec l’ensemble du monde.

Une grande partie de notre environnement est mort ou est devenue sans intérêt pour nos contemporains, alors qu’il avait encore rempli nos ancêtres de vénération.

Par exemple, un grand nombre d’hommes sont indifférents à l’égard de nos fêtes annuelles. La population des villes parti­culièrement n’a plus qu’un vague souvenir de la signification de fêtes telles que Noël, Pâques ou Pentecôte.

Ces puissants contenus affectifs que nos ancê­tres ont liés aux périodes de fêtes, étant conscients de leurs rapports avec les événements importants du monde spirituel, n’ont plus aucun sens pour l’humanité actuelle.

Celle-ci reste froide et insen­sible aux fêtes de Noël et de Pâques et tout parti­culièrement à celle de Pentecôte. La descente de l’Esprit est devenue pour la plupart des hommes un événement abstrait. Ceci ne pourra changer, nepourra devenir vie et réalité que si les hommes parviennent à une véritable connaissance spiri­tuelle de l’ensemble du monde.

Aujourd’hui on parle beaucoup des forces de la nature, mais très peu des êtres qui sont derrière ces forces. Et s’il en parle, l’homme actuel considère celles-ci comme de vieilles superstitions.

Les noms que nos ancêtres employaient : gnomes, ondines, sylphes et salamandres, recouvraient encore pour eux une réalité, mais ne sont plus que superstition. Ce que les hommes adoptent comme théories ou comme représentations n’a, au premier abord, au­cune importance.

Quand les hommes sont induits en erreur par ces théories, si certains faits passent inaperçus, mais que les théories sont appliquées dans la vie pratique, alors la chose commence à prendre sa pleine signification.

Prenons un exemple grotesque : qui peut croire à des êtres dont l’existence est liée à l’air ou qui s’incarnent dans l’eau ? Si par exemple quelqu’un dit que nos ancêtres ont cru à certains êtres, aux gnomes, ondines, sylphes, salamandres, tout cela n’est qu’un radotage fantaisiste !

On pourrait ré­pondre : demandez aux abeilles. - Car si les abeil­les pouvaient parler, elles répondraient : pour nous les sylphes ne sont pas une superstition, car nous savons très bien ce que nous recevons d’eux ! - Et celui dont les yeux spirituels sont ouverts peut voir quelle est la force qui attire les petites abeilles vers le calice des fleurs. « Instinct, attirance naturel­le ! » répondrait l’homme de notre époque, mais ce ne sont que des mots creux. Ce sont des êtres actifs qui conduisent les abeilles de calice en calice vers leur nourriture et pour essaimer, chercher la nour­riture nécessaire à l’ensemble de l’essaim.

Ce sont ces êtres actifs que nos ancêtres appelaient des sylphes.

Partout où différents règnes de la nature se trouvent en contact s’offre, à certains êtres, une occasion de se manifester. À l’intérieur de la terre, à l’endroit où pierres et veines métalliques sont en contact, se trouvent des êtres particuliers.

De tels êtres se fixent à l’endroit où naît une source et où de la mousse recouvre les cailloux, - là où, de ce fait, le règne végétal se trouve en contact avec le règne minéral - où l’animal est en contact avec la plante, dans le calice des fleurs, lorsque l’abeille butine, tout comme là où l’homme entre en contact avec le monde animal. Il ne s’agit cependant pas du genre de contact qui s’établit entre le boucher et l’animal qu’il abat ou lorsque l’homme consomme de la viande : lors de tels contacts, cela ne se pro­duit pas.

Mais des êtres prennent corps lorsque, par exemple, des abeilles et des fleurs entrent en contact d’une façon exceptionnelle ; et spéciale­ment là où le cœur et l’intellect de l’homme sont particulièrement engagés avec des animaux dans une relation comparable à celle du berger à ses brebis ; là s’incorporent de tels êtres.

Nous retrouvons souvent, aux époques reculées, de telles relations intimes entre l’homme et l’animal. Au cours de certaines périodes de cultu­res nous retrouvons de telles relations : entre le cavalier arabe et sa monture, relations qui ne sont pas du tout celles d’un propriétaire d’écuries avec ses chevaux.

On trouve là certaines forces du cœur franchissant les règnes de la nature, comme encore entre le berger et ses moutons. Cela peut aussi se trouver dans les forces, développées par l’odorat ou le goût, rayonnant entre l’abeille et la fleur et qui créent l’occasion, pour certains êtres, de pren­dre corps. Quand l’abeille aspire le suc de la fleur, le clairvoyant voit se former, au bord de la fleur, une petite aura : c’est l’action du goût.

L’impact de l’abeille dans le calice devient un produit odorifé­rant que l’abeille ressent, elle en émet un rayon­nement comme une sorte d’aura florale ; il devien­dra nourriture pour le sylphe. De même, l’élément du sentiment tissé entre le berger et ses brebis de­viendra nourriture pour la salamandre.

Pourquoi ces êtres sont-ils ici et pas ailleurs ? Cette question ne se pose pas à celui qui comprend le monde spirituel. Il n’y a pas à se poser de telles questions : leur origine se trouve dans le cosmos. Mais, si on leur ménage des occasions de se nour­rir, ces êtres seront ici.

Les mauvaises pensées qui jaillissent par exemple de l’homme, attirent de mauvais êtres dans son aura car ils s’en nourris­sent. Certains êtres peuvent ainsi prendre corps dans l’aura humaine.

Partout où différents règnes de la nature entrent en contact s’offrent des occasions pour des êtres spirituels de prendre corps.

Là où au sein de la terre une veine métallique est insérée dans la roche et que le mineur attaque le filon avec sa pioche, le témoin doué de clairvoyance voit, en divers en­droits, des êtres bizarres se blottir les uns contre les autres dans des espaces minuscules. Ils jaillissent, ils giclent de toutes parts lorsque la terre est enle­vée. Ce sont des êtres qui, sous certains rapports, ne sont pas bien différents de l’homme.

Ils n’ont certes pas de corps physique, mais ils ont l’intelligence. Il y a toutefois une différence avec l’homme, c’est qu’ils ont une intelligence, mais dépourvue de responsabilité. Ainsi, ne ressentent-ils aucun sentiment suite à un acte injuste, lors des nombreux tours qu’ils jouent aux hommes.

Ces êtres s’appellent des gnomes, et il en est de nom­breuses espèces qui habitent la terre et se sentent particulièrement chez eux là, où le rocher est en contact avec les métaux. Jadis ils ont beaucoup servi les hommes dans l’exploitation des mines, pas dans celles de charbon, mais dans celles de métaux.

La manière de disposer les mines à ces époques, la connaissance de l’orientation des filons ont été reçues de ces êtres. Ils ont donné les indi­cations sur les meilleures manières d’entreprendre les travaux. Si on ne veut pas travailler avec l’aide de ces êtres spirituels pour ne compter que sur la perception du monde sensible, on se fourvoie, on arrive à des impasses.

On doit recevoir de ces êtres spirituels la connaissance d’une certaine méthode pour explorer la terre.

De même d’autres êtres apparaissent à la vision clairvoyante près des sources. Là où les pierres touchent la source les êtres qui sont liés à l’élément de l’eau : les ondines, apparaissent. Là où des ani­maux et des plantes sont en contact agissent les sylphes.

Ceux-ci sont liés à l’élément de l’air, ils conduisent les abeilles vers les fleurs. Nous leur sommes redevables de presque toutes les connais­sances de l’apiculture traditionnelle, et c’est juste­ment de cette apiculture que l’on peut apprendre énormément. Car l’apiculture scientifique 1 d’au­jourd’hui est entachée d’erreurs, et la vieille sagesse traditionnelle elle-même en est déroutée.

Seuls les anciens « tours de main », dont l’origine spirituelle est ignorée aujourd’hui, sont encore utilisés.

De nos jours les hommes ont aussi des contacts avec des salamandres. En effet, si quelqu’un dit que quelque chose afflue vers lui, il ne sait d’où, il s’agit dans la plupart des cas de salamandres.

Lorsque l’homme se trouve en relation intime avec des animaux, comme le berger et ses brebis, des êtres, qui vivent dans son environnement, lui chuchotent des connaissances.

Les salamandres qui sont dans son environnement ont chuchoté au ber­ger le savoir relatif à son troupeau de brebis. De nos jours ces anciennes connaissances ont disparu et devront être acquises à nouveau face à des connaissances occultes dûment vérifiées.

Si nous poursuivons ces pensées, nous devons nous dire que nous sommes complètement entourés d’êtres spirituels ! Nous vivons dans l’air, cet air n’est pas que substances chimiques, mais chaque brise, chaque courant d’air est la manifestation d’êtres spirituels.

Nous sommes entourés, pénétrés de ces êtres spirituels, et l’homme doit avoir la connaissance de ce qui vit autour de lui, s’il veut éviter que sa vie soit desséchée par un triste destin. L’homme doit se demander d’où viennent ces êtres, sur quoi repose leur activité ?

Cette question nous conduit à une connaissance importante, à savoir que dans les mondes supé­rieurs, par le sage ordonnancement de certaines choses, ce qui est mauvais et nuisible est trans­formé en bien. Prenons à titre d’exemple le fumier, l’engrais : ce qui est rejeté devient, par à une utili­sation appropriée de l’économie du sol, la base d’une nouvelle germination.

Des déchets, qui appa­remment devraient être rejetés, sont repris pour une évolution supérieure, récupérés et transformés par des forces supérieures. Cela concerne particulière­ment les êtres dont nous avons parlé et nous le reconnaissons bien quand nous observons la nais­sance de ces êtres.

Comment naissent les salamandres ? Les sala­mandres naissent d’un certain lien entre les hom­mes et les animaux. Les animaux n’ont pas de moi semblable à celui de l’homme. Un tel moi n’existe sur terre que pour l’humanité actuelle. Chaque être humain a son propre moi.

Ce qui n’est pas le cas des animaux qui sont liés par une âme-groupe. Qu’est-ce à dire ? Que des animaux de même es­pèce ont un moi commun, une âme-groupe. Cha­que espèce animale a un moi commun ; par exem­ple tous les lions ont un moi commun, tous les tigres, tous les brochets.

Les animaux ont leur moi dans le monde astral. C’est comme si l’homme se tenait derrière une paroi dans laquelle dix trous étaient percés et qu’il enfile ses dix doigts dans les trous.

L’homme ne peut être vu mais chaque personne douée de raison, en voyant les doigts conclurait : il doit y avoir là derrière une force centrale qui les anime. Il en est ainsi pour les âmes-groupes.

Les animaux indivi­duels n’en sont que les membres. Ils appartiennent au monde astral. Ces moi animaux ne sont pas semblables aux moi-humains, bien que vus en esprit, ils soient comparables, car un moi-groupe animal est un être très, très sage.

L’homme en tant qu’âme individuelle n’est encore, de loin, pas aussi sage. Pensons, par exemple, à certaines espèces d’oiseaux qui ont la sagesse de prendre leur envol dans une certaine direction, à une certaine altitude pour aller passer l’hiver et qui, au printemps, re­viennent par un autre chemin.

Nous reconnaissons là, dans ces vols migratoires, l’action pleine de sagesse de l’âme-groupe de ces oiseaux. Nous trouvons des actions de ce genre partout dans le règne animal.

Les hommes sont peu généreux lorsqu’ils doi­vent noter les progrès réalisés par l’humanité. Rap­pelons-nous nos leçons à l’école au cours desquel­les nous avons étudié le progrès qu’a été la Renais­sance au sortir du Moyen Âge.

Cette époque a vécu des faits significatifs comme la découverte de l’Amérique, l’invention de la poudre à canon, celle de l’imprimerie et finalement celle du papier de chiffon, qui a été un progrès considérable car ce papier pouvait remplacer le parchemin.

On s’est félicité de cette découverte sans s’apercevoir que les âmes groupe des guêpes avaient fait le même produit depuis des milliers d’années pour la cons­truction de leurs nids.

C’est en effet aussi du pa­pier. L’homme s’est peu à peu rendu compte de la parenté de certaines combinaisons de son esprit avec ce que les âmes-groupes avaient élaboré dans le monde.

Les âmes-groupes sont continuellement en mouvement. Le voyant perçoit un scintillement continuel le long de l’épine dorsale des animaux. Celle-ci est comme enfermée dans ce scintillement lumineux.

Les animaux sont traversés par des cou­rants qui entourent toute la terre dans toutes les directions, et en nombre infini, comme les alizés ; ces courants agissent sur les animaux en entourant leur épine dorsale.

Il faut voir ces âmes-groupes animales en continuels mouvements circulaires autour de la terre dans toutes les hauteurs et toutes les direc­tions. Elles sont d’une grande sagesse mais il leur manque encore une chose : elles ne connaissent pas ce qui, sur la terre, est appelé amour. L’amour n’est lié à la sagesse de l’individualité que chez les humains.

L’âme-groupe est empreinte de sagesse, l’ani­mal individuel, lui, n’éprouve l’amour que sous sa forme sexuelle et sous la forme d’amour maternel à l’égard des petits.

L’amour est connu des animaux individuels mais les sages dispositions, la sagesse des âmes-groupes est encore vide d’amour. L’hom­me unit en lui l’amour et la sagesse ; l’animal a l’amour dans sa vie physique et la sagesse sur le plan astral. Ces connaissances permettront à l’homme d’accéder à d’innombrables vérités.

Toutefois l’homme n’a acquis son moi actuel que peu à peu. Auparavant il faisait aussi partie d’une âme-groupe et progressivement l’âme indivi­duelle s’en est dégagée.

Récapitulons l’évolution de l’humanité depuis l’ancienne Atlantide. L’hom­me vivait dans l’ancienne Atlantide, un continent qui actuellement est couvert par l’océan Atlantique. À cette époque les espaces éloignés de la Sibérie étaient recouverts de vastes mers.

La mer Méditerranée était répartie tout autrement. Nos régions européennes étaient elles aussi de vastes mers. Plus nous reculons vers les temps atlantéens, plus les conditions de la vie changent, et plus se modifient chez l’homme l’état de veille et l’état de sommeil.

Quand, actuellement, l’homme dort, le corps physique et le corps éthérique restent dans le lit. Le corps astral et le moi s’éloignent. La conscience s’obscurcit, tout devient sombre et silencieux.

Aux temps atlantéens la différence entre le sommeil et la veille n’était pas aussi grande. À l’état de veille l’homme ne voyait pas les contours des objets aussi nets, ni leurs couleurs aussi fortes.

Quand il se réveillait le matin il se trouvait plongé comme dans une masse brumeuse. La netteté de sa vision ne dépassait pas celle que nous avons, lorsqu’une lumière confère à travers le brouillard une sorte d’aura aux objets. En revanche sa conscience ne cessait pas complètement dans le sommeil, l’être humain pouvait alors percevoir des êtres spirituels.

Progressivement, l’homme perçut mieux les contours du monde physique mais, en contrepartie, il perdit sa clairvoyance. La différence alla en augmentant : en haut, le monde spirituel devint de plus en plus sombre, en bas le monde physique devint de plus en plus net.

Les origines des mythes et légendes se situent à l’époque où l’homme pou­vait encore percevoir le monde astral. Quand il pénétrait dans le monde spirituel il y découvrait Wotan, Baldour, Thor, Locki et d’autres êtres qui ne sont pas descendus sur le plan physique. Tout cela on l’a vécu dans le passé, et les mythes sont des souvenirs de réalités vivantes.

Tous les mythes sont de tels souvenirs. Ces ré­alités spirituelles ont simplement disparu à la vi­sion de l’homme. Quand au matin celui-ci plon­geait dans le monde physique il avait le sentiment : tu es un isolé, tu es seul. Mais quand, le soir, il se retrouvait dans le monde spirituel il ressentait : tu n’es pas un isolé, tu n’es qu’un membre d’un grand tout, tu appartiens à une grande communauté.

Tacite raconte encore que les peuples anciens, les Hérules, les Chérusques, s’étaient davantage ressentis en tant que tribus qu’en tant qu’individus isolés.

À partir du sentiment d’appartenance à la communauté, au clan, des coutumes comme la vendetta étaient justifiées. Tout ce qui appartient à l’âme-groupe du clan était intégré dans l’individu. Tout évolue graduellement. À partir de cette cons­cience commune du clan, la conscience indivi­duelle s’est progressivement émancipée.

Dans les descriptions du temps des patriarches nous pouvons aussi suivre à la trace la transition de l’âme-groupe à l’âme individuelle. Avant Noé la mémoire était toute différente : elle s’étendait à ce que le père, le grand-père, l’arrière-grand-père avaient vécu. La limite de la naissance n’existait pas.

Dans un même sang coulaient les mêmes sou­venirs pendant de nombreuses générations. Au­jourd’hui les autorités s’intéressent aux noms des particuliers. À l’époque où l’homme savait ce que son grand-père et son père avaient fait, il était normal qu’il soit désigné par le même nom. Ceux qui, alors, avaient le même sang et les mêmes sou­venirs étaient porteurs du même nom.

On les nommait Adam ou Noé. Ces noms ne désignaient pas seulement la vie entre la naissance et la mort d’un individu, mais le courant des souvenirs des descendants aussi longtemps que ceux-ci le pro­longeaient. Le nom de l’ancêtre désignait toute une communauté humaine qui s’étendait dans le temps.

Qu’en est-il de la comparaison de certains êtres ? Si nous comparons les singes proches de l’homme avec ce dernier, la différence essentielle est que les singes ont des âmes-groupes tandis que l’homme a une âme individuelle ou du moins en a les prédispositions.

L’âme-groupe des singes se trouve dans une situation très, très particulière (voir ci-dessous). Représentons-nous la terre (ligne horizontale). Au-dessus de cette ligne, flottant dans le monde astral comme dans un nuage, les âmes-groupes des ani­maux s’étendent au-dessus de notre monde physi­que.

Prenons les âmes-groupes des lions et celles des singes. Chaque lion est un membre individuel dans lequel l’âme-groupe introduit une partie de sa substance. Quand un lion meurt, la partie physique extérieure est abandonnée par l’âme-groupe com­me l’est pour l’homme un ongle coupé.

L’âme-groupe récupère ce qu’elle avait introduit dans le lion mort et le remet à un lion nouveau-né. Au-dessus reste l’âme-groupe. Elle étend comme un tentacule, qui se durcit dans le physique, qui est rejeté et renouvelé.



Par conséquent l’âme-groupe animale ne con­naît pas la naissance et la mort. L’animal indi­viduel subit des attaques, meurt et est remplacé ; F âme-groupe est indépendante de la vie et de la mort. Chaque fois qu’un lion meurt, tout ce qui était venu de l’âme-groupe y retourne.

Toutefois, ce n’est pas le cas pour le singe. Il existe des animaux qui arrachent quelque chose de l’âme-groupe, une partie qui alors ne peut pas re­venir dans celle-ci.

Quand le singe meurt, la partie essentielle retourne à l’âme-groupe, mais une par­tie de celle-ci se détache. Le singe s’approprie la partie de l’âme-groupe introduite en lui, et, quand il meurt, cette partie de l’âme-groupe se rompt. Elle se détache, elle ne peut plus revenir dans l’âme-groupe.

Ainsi se produisent des fragments d’âme-groupe. Ceci se passe pour toutes les espè­ces de singes.

Quelque chose de semblable se produit pour certains amphibiens, pour certains oiseaux et, d’une façon particulièrement claire chez les kan­gourous. De ces fragments d’âme-groupe d’ani­maux à sang chaud restés en arrière naissent une sorte d’êtres élémentaires, d’esprits de la nature, les salamandres.

Ces êtres élémentaires, ces esprits de la nature, sont des déchets, des déchets des mondes plus élevés qui vont être mis au service d’entités supérieures. Abandonnés à eux-mêmes, ils auraient troublé le cosmos. Ainsi, par exemple, la plus haute sagesse utilise les sylphes pour conduire les abeilles vers les fleurs.

Ainsi l’im­mense troupe des êtres élémentaires est placée sous une direction pleine de sagesse, capable de transformer en bien les éléments nocifs qu’elle pourrait apporter avec elle.

C’est ainsi que cela se passe dans les règnes in­férieurs. Or il peut aussi se faire que l’homme lui-même se détache de son âme-groupe et ne trouve aucune possibilité de poursuivre son évolution comme âme individuelle. Car, tandis qu’il était membre de son âme-groupe, il se trouvait dirigé et conduit par un être supérieur, alors qu’il doit au­jourd’hui s’en remettre à sa propre conduite.

S’il n’est pas en mesure d’assimiler les connaissances spirituelles correspondantes, il court le risque de se détacher. C’est la question qui se pose.

Qu’est-ce qui va donc pouvoir protéger l’hom­me de cette séparation et de cette errance sans but, alors qu’il était sous la conduite spirituelle de son âme-groupe ?

Nous devons être au fait que l’homme est destiné à s’individualiser de plus en plus et que, dans l’avenir, il devra progressivement former librement des associations avec d’autres hommes. Avant, les liaisons se formaient à travers le sang, les tribus, les clans et les races.

Tout cela tend progressivement à disparaître. Tout dans l’homme l’incite à s’individualiser de plus en plus. Or, il n’y a qu’un chemin de retour possible.

Représentez-vous des hommes sur terre se disant : nous suivons notre propre chemin, nous voulons trouver en nous-mêmes la direction et le but, nous sommes tous sur ce chemin pour devenir des hommes de plus en plus individuels ! Là réside le danger de dispersion. Maintenant déjà les hommes soutiennent de moins en moins des réunions fon­dées sur la spiritualité.

Nous poussons les choses au point d’élever en chacun sa propre religion et sa propre opinion au niveau de l’idéal le plus élevé. Pourtant, si les hommes intériorisent les idéaux, cela conduit à un accord sur une opinion com­mune. Nous reconnaissons intérieurement que trois fois trois égalent neuf ou que la somme des trois angles d’un triangle est égale à cent-quatre-vingt degrés.

C’est une connaissance intérieure. On n’a pas besoin de s’accorder sur une connaissance intérieure, aucune différence d’opinion ne naît à son sujet, elle conduit à l’accord. C’est le cas de toutes les vérités spirituelles. Ce que la science spirituelle enseigne, l’homme le trouve par ses forces intérieures.

Celles-ci le conduisent à une union absolue, à la paix et à l’harmonie. Il ne peut y avoir deux opinons sur une vérité sans que l’une des deux soit fausse. L’idéal, c’est la plus grande intériorisation possible ; elle conduit à l’accord et à la paix.

À l’origine il y avait une âme-groupe humaine. Puis, l’homme en a été libéré. Mais pour l’avenir de l’évolution, les hommes devront se fixer un but vers lequel ils devront tendre.

Si des hommes sont réunis dans une sagesse plus élevée, alors descen­dra à nouveau des mondes supérieurs une âme-groupe qui fera naître, à partir des communautés liées par nature, des communautés libres.

Ce que désirent les guides du Mouvement de la science spirituelle, c’est que nous trouvions en lui une société où les cœurs aspirent à la sagesse, comme les plantes aspirent à la lumière solaire.

Où la vérité commune lie les différents moi, il est donné aux âmes-groupes les plus élevées des occa­sions de descendre. Pendant que nous tournons nos cœurs en commun vers une sagesse élevée nous attirons une âme-groupe. Nous formons la subs­tance, le milieu dans lequel l’âme-groupe peut s’incorporer.

Les hommes enrichiront la vie ter­restre en développant ce qui permettra aux êtres spirituels de descendre ici-bas. C’est là le but du Mouvement de la science spirituelle.



Cela fut placé une fois d’une manière grandiose devant l’humanité, pour lui montrer, que sans cet idéal spirituel vivant, elle s’acheminerait vers de tout autres relations : c’est un signe qui montre à l’être humain avec une force indomptable que l’humanité doit trouver par la réunion des âmes la voie offrant à l’Esprit de la communauté un lieu d’incarnation.

Ce signe nous est apparu dans la communauté de Pentecôte grâce au sentiment commun d’un amour ardent et dévoué d’un nom­bre d’hommes enflammés, réunis pour une action commune. Il s’agissait d’hommes dont l’âme était encore ébranlée par un événement bouleversant, vécu en commun.

Dans le courant commun de ces sentiments semblables ils ont offert ce qui était nécessaire à l’incorporation d’une âme supérieure commune. Cela a été exprimé par ces mots qui signifient que le Saint-Esprit ou l’Âme-groupe est descendue et s’est divisée sur eux comme des lan­gues de feu. Ceci est le grand symbole pour l’humanité de l’avenir.

Si l’homme ne trouvait pas ce lien, il devrait évoluer vers l’état d’être élémentaire. L’humanité doit offrir un lieu pour les êtres des mondes supé­rieurs qui s’inclinent vers la terre. Avec l’évé­nement de Pâques fut conférée à l’homme la force de prendre en lui de telles représentations puissantes et de tendre à un Esprit.

La fête de Pen­tecôte est le fruit du déploiement de cette force.

L’afflux constant des âmes vers la sagesse commune réalisera ce qui s’établit dans une rela­tion vivante avec les forces, les êtres des mondes supérieurs et la fête de Pentecôte, laquelle tient aujourd’hui encore si peu de place chez les hom­mes. Grâce à la science spirituelle cela redeviendra important pour l’homme.

Quand les hommes sau­ront ce que la descente future de l’Esprit saint si­gnifiera pour l’humanité, alors la fête de Pentecôte redeviendra vivante. Ce ne sera plus seulement un souvenir de ce qui s’est passé à Jérusalem, mais la Pentecôte sera pour les hommes une fête conti­nuelle de l’aspiration commune des âmes.

Elle deviendra un symbole pour la future grande com­munauté de Pentecôte quand l’humanité se retrou­vera dans une vérité commune pour offrir aux êtres supérieurs la possibilité d’incorporation. Il dépen­dra alors de l’humanité que la Terre revête une valeur d’avenir et que de tels idéaux aient la portée et l’efficacité requises.

Quand l’humanité aspire à la sagesse d’une manière juste, les Esprits les plus hauts se lient aux hommes.

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Source : Rudolf Steiner - GA 98, Êtres naturels et spirituels, leur action dans le monde visible, 18 conférences faites en diverses villes du 5 novembre 1907 au 14 juin 1908, EAR.




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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

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